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Toulotte, Anatole: Le roi Nabuchodonosor sur les monuments africains
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.18743#0123
LE ROI NABUCODÒNOSOR SUR LES MONUMENTS AFRICAINS
117
gustin. Les païens allaient jusqu'à soutenir que les invasions
des Barbares, le sac de Kome et les maux de l'empire décadant
étaient la conséquence des lois prohibitives portées par les em-
pereurs chrétiens contre le culte idolatrique. Ces plaintes si mal
fondées nous ont valu le bel ouvrage de la Cité de Dieu. Les
schismatiques, de leur côté, reprochaient aux catholiques de faire,
avec les empereurs chrétiens, ce qu'avaient fait les persécuteurs
des trois premiers siècles.
Or, l'exemple du roi Nabucodònosor était, pour Augustin, une
réponse merveilleuse, dont il se sert fort souvent, et précisément
en ce qui concerne le pape S* Marcellin et l'evêque Cécilien de
Carthage, accusés par les donatistes du même crime.
Il est vrai, dit en substance le saint docteur, les empereurs
païens ont persécuté les chrétiens et ils ont subi le châtiment
réservé aux persécuteurs; il est vrai aussi, les empereurs sont
devenus chrétiens, et ils ont porté des lois contre les ennemis
du Christ et de son église. Mais tout cela avait été figuré dans
l'ancien testament. Le roi Antiochus n'a-t-il pas persécuté les
Macchabées, et n'a-t-il pas subi le châtiment réservé aux per-
sécuteurs? Le roi Nabucodònosor n'a-t-il pas persécuté Daniel
et ses compagnons, et après ne s'est-il pas montré favorable à
eux en portant des lois contre les ennemis du vrai Dieu?1.
Cette polémique eut lieu surtout vers 409, après que l'em-
pereur Honorius eut porté les lois les plus rigoureuses contre
les donatistes. Il n'avait fait, en somme, pour les chrétiens,
serviteurs du vrai Dieu et défenseurs de la véritable église, que
ce que le roi Nabucodònosor fit pour les hébreux, serviteurs
du vrai Dieu.
Il y a donc lieu de se demander si, en représentant Nabu-
codònosor assis devant sa statue et en face des trois jeunes
1 Aug. Contra Ktteras Petil., lib. 2, n. 202 et seq. Epist. 105, n. 7.
Epist. 185, n. 8, etc.
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gustin. Les païens allaient jusqu'à soutenir que les invasions
des Barbares, le sac de Kome et les maux de l'empire décadant
étaient la conséquence des lois prohibitives portées par les em-
pereurs chrétiens contre le culte idolatrique. Ces plaintes si mal
fondées nous ont valu le bel ouvrage de la Cité de Dieu. Les
schismatiques, de leur côté, reprochaient aux catholiques de faire,
avec les empereurs chrétiens, ce qu'avaient fait les persécuteurs
des trois premiers siècles.
Or, l'exemple du roi Nabucodònosor était, pour Augustin, une
réponse merveilleuse, dont il se sert fort souvent, et précisément
en ce qui concerne le pape S* Marcellin et l'evêque Cécilien de
Carthage, accusés par les donatistes du même crime.
Il est vrai, dit en substance le saint docteur, les empereurs
païens ont persécuté les chrétiens et ils ont subi le châtiment
réservé aux persécuteurs; il est vrai aussi, les empereurs sont
devenus chrétiens, et ils ont porté des lois contre les ennemis
du Christ et de son église. Mais tout cela avait été figuré dans
l'ancien testament. Le roi Antiochus n'a-t-il pas persécuté les
Macchabées, et n'a-t-il pas subi le châtiment réservé aux per-
sécuteurs? Le roi Nabucodònosor n'a-t-il pas persécuté Daniel
et ses compagnons, et après ne s'est-il pas montré favorable à
eux en portant des lois contre les ennemis du vrai Dieu?1.
Cette polémique eut lieu surtout vers 409, après que l'em-
pereur Honorius eut porté les lois les plus rigoureuses contre
les donatistes. Il n'avait fait, en somme, pour les chrétiens,
serviteurs du vrai Dieu et défenseurs de la véritable église, que
ce que le roi Nabucodònosor fit pour les hébreux, serviteurs
du vrai Dieu.
Il y a donc lieu de se demander si, en représentant Nabu-
codònosor assis devant sa statue et en face des trois jeunes
1 Aug. Contra Ktteras Petil., lib. 2, n. 202 et seq. Epist. 105, n. 7.
Epist. 185, n. 8, etc.