Pouqueville, François Charles Hugues Laurent: Voyage dans le Grèce: comprenant la description ancienne et moderne de l'Epire, de l'Illyrie grecque de la Macédonie Cisaxienne ... de la Thessalie, de l'Acarnanie, de l'Etolie ... et du Péleponèse, avec des considérations sur l'archéologie (Band 2) (Paris, 1820)

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hommes capables de porter les armes à l'extérieur.,
et environ huit mille combattants pour les foyers;
car dans cette contrée, tout homme, et même les
femmes , deviennent autant de soldats , quand leur
indépendance est menacée.

Huit lieues au nord de la haute Dibre, est située
la ville de la basse Dibre ( Dibre Post), dont la po-
pulation est de sept cents familles. Celle du canton,
répartie dans quarante-trois villages, est portée à dix-
sept cent quarante, ce qui fait en tout douze mille
deux cents individus chrétiens du rit catholique et
mahométans. Le p3ys, comme le dit Barletius, est
plat, rempli d'excellents pâturages, abondant en che-
vaux , en bestiaux, en grains et fruits de toute espèce.

Chaque canton des Aibanies a sa direction parti-
culière vers laquelle il porte ses migrations. Les uns
envoient l'exubérance de leur population guerrière
vers le Danube ; d'autres, du côté de Constantînople
et .dans l'Asie mineure. Les Dulcignotes passent spé-
cialement dans les régences de Tripoli et de Tunis;
les Dibrans, plus féroces, forment la soldatesque
d'Alger; et c'est vers cette partie barbare de l'Afrique
qu'ils jS-'acheminent au sortir, de l'enfance (i). Aussi ii
n'est pas rare de rencontrer à l'extrémité rouillée de
l'Europe que je décris, des hommes parlant la langue
franque, vêtus à la barbaresque , qui connaissent les
principaux ports de la Méditerranée, et dé trouver
un accès plus facile auprès d'eux que dans la partie

(i) L'avant dernier dey d'Alger, qui a si courageusement ré-
sisté à l'amir::! E^mouth, était un aventurier de la basse Dibre.