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REVUE ARCHEOLOGIQUE.
On doit, ce nous sembie, conclurede lä que l’article celtique, pro-
fondement alterd dans les gloses irlandaises de l’epoque carlovin-
gienne, a eu originairement au singulier des flexions terminales ana-
logues ä celles de la ddclinaison sanscrite, des consonnes finales aux
cas et aux genres oü le sanscrit a des consonnes finales, des voyelles
finales aux cas et aux genres oü le sanscrit a des voyelles finales.
Cette concordance entre le sanscrit et le celtique n’existe pas
aussi completement au pluriel.
En effet, apres l’article, dans les gloses irlandaises publiees par
Zeuss, la muette initiale du substantif conserve au pluriel le son
primitif a tous les cas sauf le nominatif masculin. On doit en con-
clure qu’au pluriel, l’article, ä tous les cas des trois genres, sauf le
nominatif masculin, finissait originairement par une consonne.
II n’en etait dejä plus ainsi au vme siecle, oü l’article irlandais
avait au pluriel les formes suivantes :
;
MASC 0 LIN
FEMININ.
NEUTRE.
Nom.
In, ind.
Inna, na.
Inna, na.
G6n.
Innan,nan,inna,na
(Do-di-)naib, nab
Dat.
Aux trois genres.
Acc.
fiina, na
Par consequent, au vme siecle, le nominatif masculin pluriel irlan-
dais se terminait par une consonne, le nominatif feminin et neutre
par une voyelle, l’accusatif des trois genres par une voyelle : il n’y
avait concordance avec l’article celtique qu’aux autres cas. II est
donc evident qu’anterieurement au vme siecle l’article celtique a du
avoir, au pluriel comme au singulier, des flexions terminales qu’ä
cette date il avait perdues.
Mais ces flexions terminales ne pouvaient, au pluriel, etre de tout
point identiques ä celles que nous fournit la declinaison sanscrite.
DECLINAISON DU THEME SANSCRIT SWÜ AU PLURIEL.
MASCULIN.
FEMININ.
NEUTRE.
Nom.
Sivas.
Sivas.
Siväni.
Gön.
Sivänäm.
Sivänäm.
Sivänäm.
| Dat.
Sivöbhyas.
Siväbhyas.
Siväbhyas.
Acc.
Sivan.
Sivas.
Siväni.
C’est-ä-dire que dans la declinaison sanscrite tous les cas du plu-
REVUE ARCHEOLOGIQUE.
On doit, ce nous sembie, conclurede lä que l’article celtique, pro-
fondement alterd dans les gloses irlandaises de l’epoque carlovin-
gienne, a eu originairement au singulier des flexions terminales ana-
logues ä celles de la ddclinaison sanscrite, des consonnes finales aux
cas et aux genres oü le sanscrit a des consonnes finales, des voyelles
finales aux cas et aux genres oü le sanscrit a des voyelles finales.
Cette concordance entre le sanscrit et le celtique n’existe pas
aussi completement au pluriel.
En effet, apres l’article, dans les gloses irlandaises publiees par
Zeuss, la muette initiale du substantif conserve au pluriel le son
primitif a tous les cas sauf le nominatif masculin. On doit en con-
clure qu’au pluriel, l’article, ä tous les cas des trois genres, sauf le
nominatif masculin, finissait originairement par une consonne.
II n’en etait dejä plus ainsi au vme siecle, oü l’article irlandais
avait au pluriel les formes suivantes :
;
MASC 0 LIN
FEMININ.
NEUTRE.
Nom.
In, ind.
Inna, na.
Inna, na.
G6n.
Innan,nan,inna,na
(Do-di-)naib, nab
Dat.
Aux trois genres.
Acc.
fiina, na
Par consequent, au vme siecle, le nominatif masculin pluriel irlan-
dais se terminait par une consonne, le nominatif feminin et neutre
par une voyelle, l’accusatif des trois genres par une voyelle : il n’y
avait concordance avec l’article celtique qu’aux autres cas. II est
donc evident qu’anterieurement au vme siecle l’article celtique a du
avoir, au pluriel comme au singulier, des flexions terminales qu’ä
cette date il avait perdues.
Mais ces flexions terminales ne pouvaient, au pluriel, etre de tout
point identiques ä celles que nous fournit la declinaison sanscrite.
DECLINAISON DU THEME SANSCRIT SWÜ AU PLURIEL.
MASCULIN.
FEMININ.
NEUTRE.
Nom.
Sivas.
Sivas.
Siväni.
Gön.
Sivänäm.
Sivänäm.
Sivänäm.
| Dat.
Sivöbhyas.
Siväbhyas.
Siväbhyas.
Acc.
Sivan.
Sivas.
Siväni.
C’est-ä-dire que dans la declinaison sanscrite tous les cas du plu-