Overview
Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Revue archéologique — 14.1866

DOI Artikel:
Dictionaire archéologique, [3]: publié par le soins de la Commission de la topographie des Gaules
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.24256#0214

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
210 REVUE ARCHEOLOGIQUE. m

AFF, riviere du departement du Morbihan, passant ä la Gacilly.

Ce narrt, qui appartient au dialecte armoricain, est derive d’Aven,
qui signifie en bas breton et en cornique « riviere » et correspond
au gallois avon ou afon avant le möme sens. II reparait sous une
forme legerement differente dans le nom d’une riviere des Cötes-du-
Nord, YEffe. Le nom d’Aven s’est conserve saii's altrtration dans un
cours d’eau du departement du Finistere. En Angleterre et en Ecosse,
plusieurs rivieres ont egalement conserve le nom d'Avon ou Aven
(Wiltshire, Warwickshire, Somersetsbire, Banffshire, Stirlings-
hire.)

On retrouve dans cesmotsla racine sanscrite ap(persan d&),signi-
fiant «eau,» et le latin aqua, mot dans lequel le q a permute avec le
p, comme cela s’observe pour une foule de mots en passant du grec
ou des dialectes sud-italiques au latin. La communaute des racines
ayant le sens d’«eau» en latin et en celte, rend difficile de savoir si
les noms renfermant le radical ab, av ou ev, qu’on rencontre dans les
pays jadis habites par les Celtes, appartiennent ä leur langue ou sont
derives de celle des Romains. Remarquons toutefois que des noms
en ab sont cites par les anciens comme appliques ä des rivieres dans
des pays purement celtiques : Abus, nom ancien de la riviere Dave
en Espagne; Abos ou Abus, nom d’une riviere de la Grande-Bretagne,
citee par Ptolemee, et qui parait 6tr eYOuse. En Portugal, une riviere
s’appelle encore YAve. On doit donc admettre que le mot Avon, Aven,
Aff, est bien d’origine gauloise. Sans doute le nom A’Aff a ete donne
ä la riviere qui nous occupe par les emigres gallois qui s’etablirent en
Armorique aux ve et vie siecles; il ne remonte pas ä l’epoque de l’in-
dependance gauloise, mais il a düremplacer un nom de la m£me fa-
mille, vraisemblablement le mot Avar ouEbur, queportaient en Gaule
un grand nombre de cours d’eau. La forme Evatici. que prit au moyen
äge le nom d’Eburovices (Evreux est appelee civitas Evaticorum) tend
d’ailleurs ä faire supposer que le mot eve, aive, iave, qui signifiait en
vieux francais eau, etd’oü est derive nolre mot erver, serait une alte-
ration non du latin aqua, mais du celte ebur, avar. (Voyez l’article
Abron.) liest ä remarquer, en effet, que les localites qui portaient
dans la Gaule, a 1-epoque romaine, le nom d’Aquce ont vu leur nom
altere, non en eve, mais en aigues, aix, ax, dax. Nous rencontrons,
il est vrai, au moyen äge, une foule de noms de lieux dans la forme
latine desquels entre le mot Aqua et qui se presentent ä nous avec la
Variante eve ou un de ses derivrts, dans la langue vulgaire : Eviere
(Maine-et-Loire) s’appelle en latin Aquarke; Avves (Nord), Aqua;
Deux-Evailles (Sarthe), Duce Aquosce; Longeau (Meuse), Longaica ;
 
Annotationen