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Froehner, Wilhelm: Les trois bouchées de pain
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24256#0320
, LES
TROIS BOUCHEES DE PAIN
Les fouillcs pratiquees, en 1848, aux environs de Bourges, dans
le cimetiere gallo-romain de Serancourt, ont amene la decouverle
d’un objet qui, corame uti vrai savant, joint le merite d’une valeur
reelle ä la plus grande simplicite des apparences. G’est un vase
de terre noire, depourvu d’anses et de tout ornement; sa hauteur
mesure Hfent soixante-quatörze millimetres. La panse, presque circu-
laire, se retrecit ä la fois vers le haut et vers le bas, ici pour former
un pied peu eleve, lä pour produire un goulot relativement consi-
derable. Des vases analogues se voient partout; mais ce qui se trouve
plus rareraent, c’est une inscription gravee ä la pointe et en spirale
autour de rernboucbure : on dirait un ruban avec son noeud. En
effet, cette particularile n’appartient qu’ä une classe de monuments
encore peu nombreux (1); les anciens Grecs l’auraient appele un
Vase lettre, IxTcmjJta Ypaixacmxo'v (2).
L’inscription dont il s’agit, verilable perle epigraphique, a bte
(1) On ne connait jusqu’ä present que quatre vases de ce genre, trouves dans l’an-
cienne Gaule : la lagona, en terre grise, du musee de Saintes, portant l’inscription :
Martiali soldam lagonam. Vii. CI. Ni. (Chaudruc de Crazannes, Revue arch., 12,
175. 0. Jahn, Bulletins meusuels de la Societö de Leipzig, 1857, p. 197); le vase de
Meaux avec la plaisanterie un peu risquee : ego qui lego pedicor (A. de Longpe'i ier,
Bulletin de l’Acaddmie royale de Belgique, t. XIX, 2, 401 de l’annee 1852); enfin
denx vase svotils, l’un ddcouvert en 1836 aux sources de la Seine : Deae Sequana (sic)
Rufm donavit (Mdmoires de la Sociötd arch.de la (Cöte-d’Or, II, 119, pl. X, l);
l’aut're au Musee, du Louvre (acquisition Durand), dddie Genio Turnacesiu (A. de
Longpirier, loco cit. p. 395; Roaeh Smith, Collectanea antiqua, III, 193, pl. 31).
J’ai exclu de cette liste tout ce qui n’est que chiffre ou nom propre.
(2) Athende, bariquet des sopliistes, XI, 466: ypap-qa-uxov sxmop.a, tö ypap-p-ava
s^ov syxs^apayqsva. Dans un des fragments du poete coinique Alexis il est question
• d’un vase l'/av xuxXw ypdp,p.ata.
TROIS BOUCHEES DE PAIN
Les fouillcs pratiquees, en 1848, aux environs de Bourges, dans
le cimetiere gallo-romain de Serancourt, ont amene la decouverle
d’un objet qui, corame uti vrai savant, joint le merite d’une valeur
reelle ä la plus grande simplicite des apparences. G’est un vase
de terre noire, depourvu d’anses et de tout ornement; sa hauteur
mesure Hfent soixante-quatörze millimetres. La panse, presque circu-
laire, se retrecit ä la fois vers le haut et vers le bas, ici pour former
un pied peu eleve, lä pour produire un goulot relativement consi-
derable. Des vases analogues se voient partout; mais ce qui se trouve
plus rareraent, c’est une inscription gravee ä la pointe et en spirale
autour de rernboucbure : on dirait un ruban avec son noeud. En
effet, cette particularile n’appartient qu’ä une classe de monuments
encore peu nombreux (1); les anciens Grecs l’auraient appele un
Vase lettre, IxTcmjJta Ypaixacmxo'v (2).
L’inscription dont il s’agit, verilable perle epigraphique, a bte
(1) On ne connait jusqu’ä present que quatre vases de ce genre, trouves dans l’an-
cienne Gaule : la lagona, en terre grise, du musee de Saintes, portant l’inscription :
Martiali soldam lagonam. Vii. CI. Ni. (Chaudruc de Crazannes, Revue arch., 12,
175. 0. Jahn, Bulletins meusuels de la Societö de Leipzig, 1857, p. 197); le vase de
Meaux avec la plaisanterie un peu risquee : ego qui lego pedicor (A. de Longpe'i ier,
Bulletin de l’Acaddmie royale de Belgique, t. XIX, 2, 401 de l’annee 1852); enfin
denx vase svotils, l’un ddcouvert en 1836 aux sources de la Seine : Deae Sequana (sic)
Rufm donavit (Mdmoires de la Sociötd arch.de la (Cöte-d’Or, II, 119, pl. X, l);
l’aut're au Musee, du Louvre (acquisition Durand), dddie Genio Turnacesiu (A. de
Longpirier, loco cit. p. 395; Roaeh Smith, Collectanea antiqua, III, 193, pl. 31).
J’ai exclu de cette liste tout ce qui n’est que chiffre ou nom propre.
(2) Athende, bariquet des sopliistes, XI, 466: ypap-qa-uxov sxmop.a, tö ypap-p-ava
s^ov syxs^apayqsva. Dans un des fragments du poete coinique Alexis il est question
• d’un vase l'/av xuxXw ypdp,p.ata.