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Revue de l'Afrique française — Paris, 6 (Septième Année).1888

DOI issue:
Nr. 33
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Chronique
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https://doi.org/10.11588/diglit.19135#0033

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CHRONIQUE

La fête du Mouloud, c’est-à-dire de la Nativité du Prophète, et qu’il
ue faut pas confondre avec celle de VHégire, a été célébrée en grande
pompe à Tunis. Elle a été l’occasion d’un échange de nombreuses
salutations entre la maison Beylicale et la Résidence Générale ; salu-
tations toutes platoniques du reste, et au lieu et place desquelles le
moindre grain de mil ferait bien mieux notre affaire.
Ce grain de mil pourrait être par exemple la terminaison immé-
diate et définitive d’une situation devenue intolérable pour la colonie
française, laquelle se voit préférer commercialement, industriellement,
financièrement des étrangers. Quel besoin avons-nous, nous dont les
finances ne sont déjà que trop obérées et dont les forces militaires
sont déjà réparties sur des points trop divers, d’aller soutenir en
Tunisie les trafics espagnols et italiens, les entreprises belges de tra-
vaux publics? Les promesses coûtent peu, mais on sait ce qu’elles
valent, et la Tunisie française réclame autre chose que des promesses.
L’Italie, pour ne parler que d’elle, a, là-bas, des procédés de jalou-
sie dont notre diplomatie devrait bien se souvenir lorsqu’il s’agit,
comme à l’heure actuelle, de régler de graves conflits ou de renouveler
des traités de commerce. Au sujet de la délimitation des frontières
tunisienne et tripolitaine dont les fonctionnaires français s’occupent
en ce moment, délimitation qui n’a commencé qu'après entente préa-
lable avec le gouvernement turc, l’ambassadeur d’Italie, jouant le rôle
d’ami trop complaisant, a adressé une note à la Porte, lui signalant de
prétendus empiétements au profit de la Tunisie sur la Tripolitaine.
Heureusement que la Porte a remercié ironiquement le dénonciateur
italien en le priant de vouloir bien s’occuper de ses seules affaires.
La section tunisienne sera, d’après les derniers rapports, brillam-
ment et largement représentée à l’Exposition universelle de 1889. Ses
nombreux bazars seront tenus par des indigènes.
Les travaux dits du port de Tunis se poursuivent activement à La
Goulette ; on procède, en ce qui concerne la digue sous-marine, de la
même façon que jadis pour le port d’Alger, en coulant à fond des
cubes artificiels de cailloux.
 
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