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Revue de l'Afrique française — Paris, 6 (Septième Année).1888

DOI issue:
Nr. 38
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Chronique
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Bernard, Augustin: L'assassinat du lieutenant Palat
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https://doi.org/10.11588/diglit.19135#0181

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ASSASSINAT DU LIEUTENANT PALAT

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la porte, il n'y a pas de porte, » disait sentencieusement le caporal
Dumanet dans un rapport à ses chefs ; en Algérie, « sur les routes, il
n'y a pas de routes, » pourrait-on dire. J’en sais quelque chose, et le
gouverneur général aussi, paraît-il.
Les fondrières ne sont pas le seul défaut actuel des routes algé-
riennes, disent les journaux de la colonie, de tous côtés des malfai-
teurs vous y attaquent et vous y rançonnent.
Le Congrès d’Oran promet d’être magnifique ; cette ville et toutes les
villes voisines ont fait des frais, se préparent. Fêtes arabes, excursions,
spectacles divers seront offerts aux savants qui vont visiter la province
de la fin de mars au milieu d’avril.
Auguste Geoffroy.

L’ASSASSINAT DU LIEUTENANT PALAT.

Sur la liste déjà longue des explorateurs français qui ont trouvé la
mort en essayant de traverser le Sahara, le dernier nom inscrit est
celui du lieutenant Palat. On n’a pas oublié l’émotion causée par la
fin tragique de ce soldat, qui était en même temps un romancier dis-
tingué. L’issue déplorable de son entreprise attrista ses nombreux
amis; deux personnalités très sympathiques dans le monde des lettres,
le commandant Napoléon Ne y et Mme Adam, recueillirent pieusement
le petit nombre de pages que contenait son journal de voyage, si vite
et si brusquement interrompu.
Cependant il faut bien convenir que sa mort ne fut une surprise pour
personne; à Alger, où nous le vîmes quelques jours avant son départ,
tout le monde chercha à le détourner de son entreprise. Lui seul avait
foi dans un résultat heureux, mais les avertissements ne lui man-
quèrent pas. La froideur de l’accueil qu’il reçut dans les postes fran-
çais du sud de l’Algérie n’aurait pas dû le surprendre; il avoue lui-
même que des ordres supérieurs avaient été donnés en ce sens; on ne
se souciait pas de compromettre le’ prestige français en soutenant une
œuvre vouée à un échec certain.
 
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