L’ANTHROPOLOGIE DE LA TUNISIE
D’APRÈS LES TRAVAUX DU D' R. GOLL1GNON
Le Dr René Collignon a fait paraître, depuis quelques années, une
série d’importants travaux sur l’anthropologie et l’ethnographie de la
Tunisie. Sa situation de chirurgien-major aux hôpitaux de Tunisie lui
a permis de faire des observations nombreuses sur les caractères an-
thropologiques des populations qui habitent ce pays ; les conclusions
qu’il en a tirées éclairent d’un jour nouveau l’étude des races de la
Tunisie. Ces travaux sont d’autant plus intéressants que la Tunisie
n’avait pas encore été l’objet de recherches de cette nature, tandis qu’il
a été beaucoup écrit sur les populations de l’Algérie.
En 1886, M. Collignon a publié une étude de l’angle facial sur le
vivant, et c’est surtout en Tunisie qu’il a personnellement recueilli des
matériaux. (Revue d'anthropologie, 1886, p. 471.) Déjà les premières
observations faites par lui sur ce sujet, aux environs de Gafsa, avaient
été mises à profit par M. Topinard. (Éléments d'anthropologie géné-
rale, 1885, p. 912.) Dans la Revue d'anthropologie, M. Collignon
donne des résultats plus complets et plus importants. En comparant
les Tunisiens et Algériens aux races habitant la France, il constate que,
parmi ces dernières, les Celtes l’emportent sur les Kymris par le peu
d’angles inférieurs à 60° ainsi que par le nombre considérable d’an-
gles très élevés, et que d’autre part les Tunisiens et les Algériens pris
en masse diffèrent à peine des Kymris.
Ce premier mémoire a été suivi d’un autre sur l’indice nasal du
vivant, également avec des documents pris surtout e.n Tunisie. (Revue
d'anthropologie, 1887, p. 8.) L’indice nasal est une mesure extrême-
ment délicate, comme le fait remarquer M. Collignon, mais son impor-
tance ethnologique est des plus grandes. On le définit : le rapport de
la largeur totale maximum de la base du nez, en dehors de ses ailes,
à sa hauteur, de la racine au point d’insertion de la sous-cloison.
L’indice nasal, autrement dit la forme du nez, est l’un des caractères
les plus tranchés des grandes races humaines ; les races noires appar-
D’APRÈS LES TRAVAUX DU D' R. GOLL1GNON
Le Dr René Collignon a fait paraître, depuis quelques années, une
série d’importants travaux sur l’anthropologie et l’ethnographie de la
Tunisie. Sa situation de chirurgien-major aux hôpitaux de Tunisie lui
a permis de faire des observations nombreuses sur les caractères an-
thropologiques des populations qui habitent ce pays ; les conclusions
qu’il en a tirées éclairent d’un jour nouveau l’étude des races de la
Tunisie. Ces travaux sont d’autant plus intéressants que la Tunisie
n’avait pas encore été l’objet de recherches de cette nature, tandis qu’il
a été beaucoup écrit sur les populations de l’Algérie.
En 1886, M. Collignon a publié une étude de l’angle facial sur le
vivant, et c’est surtout en Tunisie qu’il a personnellement recueilli des
matériaux. (Revue d'anthropologie, 1886, p. 471.) Déjà les premières
observations faites par lui sur ce sujet, aux environs de Gafsa, avaient
été mises à profit par M. Topinard. (Éléments d'anthropologie géné-
rale, 1885, p. 912.) Dans la Revue d'anthropologie, M. Collignon
donne des résultats plus complets et plus importants. En comparant
les Tunisiens et Algériens aux races habitant la France, il constate que,
parmi ces dernières, les Celtes l’emportent sur les Kymris par le peu
d’angles inférieurs à 60° ainsi que par le nombre considérable d’an-
gles très élevés, et que d’autre part les Tunisiens et les Algériens pris
en masse diffèrent à peine des Kymris.
Ce premier mémoire a été suivi d’un autre sur l’indice nasal du
vivant, également avec des documents pris surtout e.n Tunisie. (Revue
d'anthropologie, 1887, p. 8.) L’indice nasal est une mesure extrême-
ment délicate, comme le fait remarquer M. Collignon, mais son impor-
tance ethnologique est des plus grandes. On le définit : le rapport de
la largeur totale maximum de la base du nez, en dehors de ses ailes,
à sa hauteur, de la racine au point d’insertion de la sous-cloison.
L’indice nasal, autrement dit la forme du nez, est l’un des caractères
les plus tranchés des grandes races humaines ; les races noires appar-