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Revue de l'Afrique française — Paris, 6 (Septième Année).1888

DOI issue:
Nr. 46
DOI article:
La razzia des Ouled-Ayar
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https://doi.org/10.11588/diglit.19135#0360

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LA RAZZIA DES OULED-AYAR

savoir que sa vue fait naître en nous, nous pouvons cependant nous
rendre compte de la valeur de sa position. Lorsqu’on étudie la carte,
on voit qu’elle est située au point culminant d’ou sortent toutes les
rivières qui arrosent la Tunisie.
Par la Siliana on descend sur la Medjerda, que l’on rejoint à Tes-
tour. Ses affluents font communiquer sa vallée avec celle de la Meliana
qui conduit au sud de Tunis.
Par l’oued Khalled on descend aussi sur la Medjerda vers Ellez et
Teboursouk. Ses affluents conduisent à Kef et communiquent avec le
bassin de l’oued Mellegue .
Par l’oued Marguelil on descend vers Kairouan, à travers le défilé
qui sépare le Djebel-Trozza du Djebel-Ousselet ; les controverses du
docteur Rouire ont donné récemment un regain de jeunesse à ce vieux
fleuve.
Sans me passionner pour cette discussion, je reconnais que ce Mar-
guelil ne prend point sa source à Ousselet, mais à la Ivessera, dont il
arrose les oliviers et qu’il fertilise un immense pays, des plus pitto-
resques et des plus fertiles.
Par l’oued Souafin il rejoint l’oued el Hateb et l’oued Zéroud, qui
eux aussi se déversent dans les bas-fonds de Rérouan. Enfin par la
rivière de Sbeitla, il communique avec le bassin immense de l’oued el
Fakka qui a sa source vers Kasserin, près de celle de l’oued Mellegue,
affluent de la Medjerda et de celle de l’oued Baiach, qui coule directe-
ment au sud etest un affluent de l’Igharghar, qui vient du Djebel Haggar.
Il n’est pas possible de trouver une pareille position militaire et cette
position suffit, malgré notre ignorance du rôle qu’elle a joué pour
affirmer l’importance de la grandeur de Makter et nous expliquer
l’immensité de ses ruines.
Arrivés tard à Makter, une fois le camp formé, lorsque la nuit vint,
nous aperçûmes en face de nous une succession de crêtes dénudées qui
découpaient l’horizon, et, au pied de ces crêtes verticales, des feux
innombrables étagés sur les pentes. L’horizon en était illuminé et la
clarté était telle que nous apercevions, grâce à la pureté de l’atmosphère,
une multitude de tentes plantées en rang et bordant le pied des rochers.
C’était toute la tribu des OuledjAyar, qui s’était réunie là. C’étaient
probablement les gens qui avaient promis la veille de nous barrer le
chemin, et qui avaient remis la partie au lendemain. Le terrain était
bien choisi, l’abordage de toutes les crêtes superposées ne paraissait
pas chose facile. Nous eûmes bien envie de porter le trouble dans cet
 
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