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Étude sur quelques arbres égyptiens.
» tourneurs en font des anneaux pour suspendre diverses tentures. Le bois du cucifère est
» beaucoup plus beau que celui du dattier; celui-ci est mou; plein de fibres et de pores,
» celui-là, au contraire, est dense, lourd, charnu et, lorsqu'on l'a coupé, veiné et solide.
» Aussi les Perses en faisaient-ils grand cas et l'employaient-ils à la fabrication des pieds
» de lits 1 ».
Pline n'ajoute que très peu de choses aux renseignements que nous fournit Théophraste2.
Enfin Strabon nous parle d'ouvrages tissés avec les feuilles du cucifère, et compare
ces ouvrages à ceux qu'on faisait avec des feuilles de joncs ou de dattiers 3.
Pour compléter ces renseignements, on peut lire un intéressant mémoire de M. Delile
inséré dans la description de l'Egypte4, mémoire que l'on peut illustrer au moyen d'une
planche du même ouvrage et de deux belles photographies d'un ouvrage de M. Ducamp5.
Le dattier et le cucifère sont, encore aujourd'hui, les deux seuls palmiers que l'on
rencontre en Egypte 5.
Ces deux arbres sont fréquemment représentés sur les anciens monuments égyptiens.
Les représentations les plus curieuses et les plus exactes sont les suivantes :
1° Plan du jardin d'un chef militaire du règne d'Aménophis IL Ce jardin est situé
au bord du Nil. Les trois allées que ne longe pas le fleuve sont plantées de dattiers et de
cucifères alternant un à un '.
2° Un personnage tirant de l'eau d'un bassin bordé de quelques arbres parmi les-
quels se trouve un cucifère. Dessin colorié et assez exacts.
3° Un grand dattier, ne portant pas encore de fruits. Les détails de cet arbre ont
été admirablement rendus par la couleur et le dessin !J.
1) lô Se x.aXoufAEvov zouxiôcpopov zizr/ ouujtov :w cpotv./'. ' rijv os otxoio'Trjta /aTa ~o aTs'Xsyo; lyet xat Ta
oùXXa • ôiacpsps1. os OTt o (ilv yotvtÇ p.ovocpu7jç y,<û à-Xouç £oti, touto 8s 7:poo-ou?7]Qsv cry'lt'sTai zaï yivsiai oi'xpouv, sÎTa
?:âXiv é/aTspov toùtwv ou.o!co; ■ lit Bè tàç pâoôou; [îpaysiaç è'^ei apo'ôpa /al où -oàXx; . Xpûvxai 8è tû ipuXXeo y.a6a~sp
~m cpofvtxi Jipbç Ta -AsyuaTa . Kapnov os Yoiov l'y si tcoXo Sia'.pspovTa xat usys'Osi xat ;ryr]uaTi /al yuXw ' jj-EyEÔo; |j.sv
yàp è'ysi aysoôv j^sipojrXyjÔEvÇ ' aTpoyyùXov os "/.a"; où 7tpo[i^xr) ■ ypiotj.a s^îlravQov ■ ySkov os yXu/uv /.al suaToaov ■ où/
àOpo'ov ôs wa~sp o oolviS àXXà /sycociaus'vov /aO^s'va ■ jïupîjva 5= us'yav /al scpoopa a/Xr]pbv s; où tou; xplxouç TOpvE'ùouai
xou; elç tou; axpcoaaTsT'; toI>; Sia^ot/iXo'j; • Biaçs'pEt os jroXù to îûXov tou cpoîv./o; ■ to [j.rjv yàp ixavov /al ivioos: /al
yaûvov, to os jïuxvov /al [îapli /al crap/toosç /al otaTjJirjOsv oûàov a^ôopa /al a/.Arjpo'v scmv. Ival oT ys 8rj Ilspaai Travu
st'![j.ojv aÙTo /al Èx toutou twv xXtvûv st:oiouvto touç ~o'oa;. (Théophr., Hist. plant. IV, II, 7.)
2) Cvici in magno honore, palmse similis, quando et ejus foliis utuntur ad textilia. Diftert quod
in brachia ramorum spargitur. Porno magnitndo, quas manum impleat, color fulvus, commendabili succo ex
austero dnlci. Lignnm intus grande, firmaîque duritia?, ex quo velares detornant annulos. In eo nncleus
dulcis, dnm recens est : Siccatus durescit ad infinitnm, ut mandi non possit, nisi pluribus diebus maceratus.
Materies ci'ispioris elegantia?, et ob id Persis gratissima. (Hist. nat., XIII, 9 [18].)
3) Kat Ta /où/'.va os —XsytjiaTa aiyu^Tia/à iax:, tpuTou tivoç, ojjio'.a toTç oyotvivoi; ^ cpotvixivoi;. (Gréogr., lib.
XVIII, cap. II, § 5. — p. 1179.)
4) Description du Palmier-doum de la Haute-Egypte ou Cucifera thebaïca (dans Hist. nat., tome I,
p. 53 à 58.)
5) DrcAMP, Egypte, Niibie, Palestine et Syrie, ppl. 22 à 23, représentant des cucifères du village
de Hamameh.
6) Delile, Flore égyptienne, n° 940 à 941 (Bescr. de VÉgypte, Hist. nat., tome II). Le cucifère est
appelé ^> « doum » par les Arabes, et ^$^-«\ « amboui » par les Barabras de l'île de Philse.
7) Tiré d'un tombeau de la nécropole de Thèbes. — Ros. Mon. II, 69.
8) Extrait d'un hypogée d'Abd-el-Qournah. — Ros. Mon. II, 40, n° 2.
9) Provient d'une tombe de Béni-Hassan. — Ros. Mon. II, 40, n° 8.
Étude sur quelques arbres égyptiens.
» tourneurs en font des anneaux pour suspendre diverses tentures. Le bois du cucifère est
» beaucoup plus beau que celui du dattier; celui-ci est mou; plein de fibres et de pores,
» celui-là, au contraire, est dense, lourd, charnu et, lorsqu'on l'a coupé, veiné et solide.
» Aussi les Perses en faisaient-ils grand cas et l'employaient-ils à la fabrication des pieds
» de lits 1 ».
Pline n'ajoute que très peu de choses aux renseignements que nous fournit Théophraste2.
Enfin Strabon nous parle d'ouvrages tissés avec les feuilles du cucifère, et compare
ces ouvrages à ceux qu'on faisait avec des feuilles de joncs ou de dattiers 3.
Pour compléter ces renseignements, on peut lire un intéressant mémoire de M. Delile
inséré dans la description de l'Egypte4, mémoire que l'on peut illustrer au moyen d'une
planche du même ouvrage et de deux belles photographies d'un ouvrage de M. Ducamp5.
Le dattier et le cucifère sont, encore aujourd'hui, les deux seuls palmiers que l'on
rencontre en Egypte 5.
Ces deux arbres sont fréquemment représentés sur les anciens monuments égyptiens.
Les représentations les plus curieuses et les plus exactes sont les suivantes :
1° Plan du jardin d'un chef militaire du règne d'Aménophis IL Ce jardin est situé
au bord du Nil. Les trois allées que ne longe pas le fleuve sont plantées de dattiers et de
cucifères alternant un à un '.
2° Un personnage tirant de l'eau d'un bassin bordé de quelques arbres parmi les-
quels se trouve un cucifère. Dessin colorié et assez exacts.
3° Un grand dattier, ne portant pas encore de fruits. Les détails de cet arbre ont
été admirablement rendus par la couleur et le dessin !J.
1) lô Se x.aXoufAEvov zouxiôcpopov zizr/ ouujtov :w cpotv./'. ' rijv os otxoio'Trjta /aTa ~o aTs'Xsyo; lyet xat Ta
oùXXa • ôiacpsps1. os OTt o (ilv yotvtÇ p.ovocpu7jç y,<û à-Xouç £oti, touto 8s 7:poo-ou?7]Qsv cry'lt'sTai zaï yivsiai oi'xpouv, sÎTa
?:âXiv é/aTspov toùtwv ou.o!co; ■ lit Bè tàç pâoôou; [îpaysiaç è'^ei apo'ôpa /al où -oàXx; . Xpûvxai 8è tû ipuXXeo y.a6a~sp
~m cpofvtxi Jipbç Ta -AsyuaTa . Kapnov os Yoiov l'y si tcoXo Sia'.pspovTa xat usys'Osi xat ;ryr]uaTi /al yuXw ' jj-EyEÔo; |j.sv
yàp è'ysi aysoôv j^sipojrXyjÔEvÇ ' aTpoyyùXov os "/.a"; où 7tpo[i^xr) ■ ypiotj.a s^îlravQov ■ ySkov os yXu/uv /.al suaToaov ■ où/
àOpo'ov ôs wa~sp o oolviS àXXà /sycociaus'vov /aO^s'va ■ jïupîjva 5= us'yav /al scpoopa a/Xr]pbv s; où tou; xplxouç TOpvE'ùouai
xou; elç tou; axpcoaaTsT'; toI>; Sia^ot/iXo'j; • Biaçs'pEt os jroXù to îûXov tou cpoîv./o; ■ to [j.rjv yàp ixavov /al ivioos: /al
yaûvov, to os jïuxvov /al [îapli /al crap/toosç /al otaTjJirjOsv oûàov a^ôopa /al a/.Arjpo'v scmv. Ival oT ys 8rj Ilspaai Travu
st'![j.ojv aÙTo /al Èx toutou twv xXtvûv st:oiouvto touç ~o'oa;. (Théophr., Hist. plant. IV, II, 7.)
2) Cvici in magno honore, palmse similis, quando et ejus foliis utuntur ad textilia. Diftert quod
in brachia ramorum spargitur. Porno magnitndo, quas manum impleat, color fulvus, commendabili succo ex
austero dnlci. Lignnm intus grande, firmaîque duritia?, ex quo velares detornant annulos. In eo nncleus
dulcis, dnm recens est : Siccatus durescit ad infinitnm, ut mandi non possit, nisi pluribus diebus maceratus.
Materies ci'ispioris elegantia?, et ob id Persis gratissima. (Hist. nat., XIII, 9 [18].)
3) Kat Ta /où/'.va os —XsytjiaTa aiyu^Tia/à iax:, tpuTou tivoç, ojjio'.a toTç oyotvivoi; ^ cpotvixivoi;. (Gréogr., lib.
XVIII, cap. II, § 5. — p. 1179.)
4) Description du Palmier-doum de la Haute-Egypte ou Cucifera thebaïca (dans Hist. nat., tome I,
p. 53 à 58.)
5) DrcAMP, Egypte, Niibie, Palestine et Syrie, ppl. 22 à 23, représentant des cucifères du village
de Hamameh.
6) Delile, Flore égyptienne, n° 940 à 941 (Bescr. de VÉgypte, Hist. nat., tome II). Le cucifère est
appelé ^> « doum » par les Arabes, et ^$^-«\ « amboui » par les Barabras de l'île de Philse.
7) Tiré d'un tombeau de la nécropole de Thèbes. — Ros. Mon. II, 69.
8) Extrait d'un hypogée d'Abd-el-Qournah. — Ros. Mon. II, 40, n° 2.
9) Provient d'une tombe de Béni-Hassan. — Ros. Mon. II, 40, n° 8.