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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 2.1880

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Nr. 3
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Ménant, Joachim: Une nouvelle inscription de Hammourabi, roi de Babylone: (XVIe siècle avant J.-Ch.)
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https://doi.org/10.11588/diglit.12057#0090

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76

Nouvelle inscription de Hammoukabi.

UNE NOUVELLE INSCRIPTION DE HAMMOURABI, ROI DE

BABYLONE.

(xvie siècle avant j.-Ch.)

PAR

J. Menant.

En 1862, je fis connaître pour la première fois une inscription inédite de Hammourabi,
roi de Babylone, dont l'importance était capitale : cette inscription est écrite en caractères
dont la valeur phonétique se prête à une lecture qui ne laisse aucun doute sur la nature de
l'idiome dans lequel elle est conçue ; c'est la langue sémitique de l'Assyrie et de la Chaldée
telle que nous la connaissons par les inscriptions des rois du Grand-Empire de Mnive et de
Babylone. C'était alors la seule inscription de cette époque qui permettait d'apprécier d'une
manière complète l'idiome des premiers rois de Chaldée. Je produisis cette inscription avec
les autres documents du même roi publiés déjà par le Musée Britannique, documents dans
lesquels la nature de l'idiome est moins facile à saisir, parce que le sémitisme de la langue
de Hammourabi n'y apparaît, en effet, que dans de rares expressions et quelquefois dans de
simples désinences caractéristiques. Quant aux autres expressions allophones, notre ignorance
de la nature de l'idiome auquel elles se rapportent ne nous permettait pas de les distinguer
des groupes idéographiques. Cette difficulté n'entravait pas néanmoins l'interprétation. On savait
comment traduire les idéogrammes; je traitai les groupes allophones de la même manière, et
j'en dégageai la valeur par la comparaison des passages parallèles ou par l'étude des tablettes
philologiques qui en donnent la transcription assyrienne.

Depuis cette époque, il s'est élevé une grande discussion à propos de l'idiome au-
quel on rapporte les expressions allophones des textes de Hammourabi ; on en a discuté le
nom, le caractère et même l'existence. — Le nom importe peu ; on a proposé celui d'Akkadien
ou de Sumérien; on dit quelquefois par transaction Sumero-akkadien ; en définitive, celui de
Sumérien paraît préférable. — Le caractère est facile à déterminer; il se révèle par des symptômes
qui rangent cet idiome dans un groupe différent de celui auquel on peut rapporter l'assyrien.
— Enfin son existence est incontestable, et tous les efforts tentés pour établir que ce que
l'on prenait pour une langue n'était que le jeu d'une cryptographie ingénieuse, sont restés
à peu près isolés.

Dans l'intervalle, M. Oppert a signalé une inscription de Hammourabi présentant
deux colonnes de caractères : on lisait, à droite, un texte assyrien écrit phonétiquement, à
gauche, un texte sumérien dans lequel on ne découvrait que des allophones ou des idéo-
grammes. Ce texte devait être assez étendu; malheureusement le bloc sur lequel il était
écrit, fragment de quelque statue colossale, ne permettait pas de saisir l'ensemble de l'in-
scription et n'en transmettait que quelques lignes mutilées; elles ont été traduites par
M. Amiaud qui les a publiées dans ce Eecueil. {Supra T. Ier, p. 190. ) Les quelques lignes de
cette inscription sont suffisantes pour établir un fait immense. On ne saurait, en effet, comparer
ce document aux tablettes philologiques que la Bibliothèque d'Assur-bani-pal permet de consulter
pour nous éclairer sur la valeur des signes assyriens : ce n'est point un document philologique;
 
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