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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 2.1880

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Nr. 1
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Loret, Victor: Étude sur quelques arbres égyptiens, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.12057#0030

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24

Étude sue quelques aebees égyptiens.

Cette description de deux lignes suffit pour montrer que l'arbre Jfp' Jp^f ®*a^ ^e
cucifère. D'abord, le nom même du fruit, ^^^^ °? est certainement l'origine du grec

y.o'jy.'.

(d'où x,oux.té<popov, «l'arbre qui porte les a \\a\\ ° ) h Ensuite, la description égyptienne se

1 U. /t 111/ (3 -rn A/WWv AAA/W\ Q

rapporte exactement au fruit du cucifère. En effet, ^ ^ ^ '} comme l'a proposé
M. Brugsch dans son dictionnaire hiéroglyphique2, ne peut se traduire que par «.noyau»,
qu'il vienne ou non du radical crzi « intérieur ». Nous avons donc : « dans ces fruits il
»y a des noyaux, et dans ces noyaux \\ y a de l'eau». Or, voici, à propos de la présence
de cette eau, ce que dit M. Delile dans son article sur le palmier-doum 3 : « La semence ou
» l'amande de ces fruits est d'abord cartilagineuse et remplie d'une eau claire sans saveur:
» dans les fruits mûrs, elle se durcit assez pour que l'on puisse en tourner des anneaux et
» des grains de chapelets faciles à polir ». Seule, la hauteur donnée par le texte égyptien
diffère un peu de la hauteur réelle de l'arbre. M. Delile 4 nous indique pour le cucifère une
hauteur moyenne de huit à dix mètres. D'après la mesure donnée par Théophraste pour la
partie du tronc comprise entre le sol et la naissance des branches, l'arbre devait avoir de
douze à quinze mètres. Cette différence entre les dimensions véritables et celles que nous
donne le texte hiératique peut s'expliquer, soit par une exagération de l'auteur égyptien, très
excusable dans un hymne, soit encore par l'espèce de dégénérescence qui se manifeste, depuis
l'époque pharaonique, dans la flore égyptienne. C'est ainsi que les lotus, qui autrefois cou-
vraient entièrement les marécages de toute l'Egypte5, ne se rencontrent aujourd'hui en abon-
dance que dans la haute Egypte, et que le lotus rose a même complètement disparu du pays.
De même, le papyrus qui autrefois atteignait dix coudées et davantage0 n'a plus guères
aujourd'hui que deux à trois mètres7, et, au Muséum d'histoire naturelle à Paris s'élève à
peine a 1 m. 50.

Il nous reste à identifier l'arbre 1?' y (p^'^f. On voit de suite les rapports qui

q /WvAAA q -71 AAWA A/Wv\A q

existent entre le groupe T 'WWVA et le mot T cité plus haut. Ces deux expres-

sions, Rappliquant au même arbre, sont nécessairement identiques. Le troisième palmier du
jardin à'Anni [_ gh [ tù) est donc un «cucifère à noyaux». Mais le fruit du J> J? "j
a aussi un noyau. On ne voit donc pas la différence qu'il y aurait entre le cucifère simple
et le cucifère à noyaux.

Il suffit, pour lever toute difficulté et pour expliquer la distinction du classificateur
égyptien, de voir, dans l'expression cucifère à noyaux, la désignation d'un cucifère dont les
fruits, dépourvus de péricarpe charnu, se composent du seul noyau. Or il existe encore
aujourd'hui en Egypte une variété de cucifère, fort rare il est vrai, dans laquelle le fruit est
généralement dépourvu de sarcocarpe.

1) Que ce mot ^^-^J^|| désigne spécialement le fruit du cucifère, ou d'une manière générale
tout fruit charnu à noyau, qu'en terme de botanique on appelle drupe, c'est là une question particulière
qui n'est d'aucun intérêt pour l'identification de l'arbre.

2) DicL, p. 584.

3) Hist. nat. i, p. 55.

4) Ibid., p. 53.

5) Cf. Hérodote ii, 92, et Strabon lib. xvii, cap. i, § 15, et ibid. cap. ii, § 4.
G) Théophr., Hist. plant. iv, viii, 3.

7) C. d'Okbigny, Bict. d'Hist. nat., tome xi, p. 688.
 
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