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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 2.1880

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Nr. 2
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Oppert, Julius: L' ambre jaune chez les assyriens
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https://doi.org/10.11588/diglit.12057#0044

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34

L'ambre jaune chez les Assyriens.

fabuleux. Pline (37, 4) nous a laissé une longue liste, très détaillée et très savante, de
toutes les légendes et de toutes les opinions plus ou moins scientifiques sur l'origine de
l'ambre; mais il finit par conclure, que l'ambre provient du nord de la Germanie. Il cite les
îles à l'embouchure de l'Ems, les îles Frisonnes, et surtout les contrées de la Baltique, qui
aujourd'hui forment la Prusse royale. Cette région a été de tous les temps la plus riche en
ambre, et c'est là qu'on a, avec raison, cherché la source de l'ambre jaune, ou succin, qui
est le nom scientifique et romain, moins employé chez nous.

Il arrive fort souvent, que des vérités scientifiques sont révoquées en doute, quand
on en tire des conséquences non prouvées, ou quand on les combine, avec des faits dont la
réalité ne peut être démontrée. Les Phéniciens faisaient le commerce de l'ambre qui provient
des régions Baltiques. Voilà ce qui est sûr. Mais on ajoutait, que les Phéniciens avaient
navigué dans la Baltique pour aller chercher l'ambre jaune en Prusse. Cette opinion ne
peut se déduire des textes classiques que nous possédons. Il est vrai, nous savons fort peu
sur les Phéniciens, et l'impossibilité de démontrer la présence de leurs navigateurs dans la
Baltique, n'entraîne pas, de plein droit, l'exclusion des marins asiatiques de ces eaux loin-
taines. On a avancé un fait qu'on ne peut prouver, et, dans un ouvrage destiné à vul-
gariser les données scientifiques, on a cité comme autorité Diodore de Sicile qui n'en dit
pas un mot.

Dans un mémoire écrit avec science et avec esprit, M. Charles Lohmeyer, professeur
à Konigsberg, a eu le mérite de détruire l'assertion, que les Phéniciens étaient allés en Prusse,
pour y recueillir le succin. Il prouve que la première trace de cette allégation est due à
J. M. Gessner qui dans les Annonces savantes de Gottingue (Gbttinger Gelehrten-Anzeigen)
publia en 1753 un travail sur l'ambre chez les anciens. Quelques années plus tard, le
célèbre historien, Auguste Louis de Schlôzer, énonça la même proposition dans son Essai
d'une histoire générale du commerce et de la navigation dans les temps les plus anciens. En
1782, le bourgmestre de Dantzig, Upphagen, glorifiait sa ville natale comme l'une des cités
des plus anciennes du monde, et célèbre pour son antique commerce avec les Phéniciens.
D'autres suivirent ces auteurs dans leurs allégations sans preuve, quoique Voss et Otfried
Mùller rappelassent le manque absolu de textes à l'égard de la présence des Phéniciens
dans la Baltique.

Jusqu'ici tout est incontestable dans le petit écrit de M. Lohmeyer. Nous n'avons
pas le droit de dire que les marins de Tyr et de Sidon ont franchi le Kattégat. Mais, et
voilà où nous ne sommes plus de son avis, nous pouvons encore moins prétendre le contraire,
nous n'avons pas non plus le droit d'avancer qu'ils n'ont pas pénétré dans la Baltique. Nous
sommes dans l'incertain, voilà tout. Le savant professeur de l'Albertina donne à son travail
le titre : La Prusse a-t-elle été le pays de Vambre des Anciens fl Les arguments même que
M. Lohmeyer emploie pour développer la thèse, que son pays n'a été exploré dans ce sens
que depuis Néron, nous portent au contraire à répondre : Oui.

Nous ne pouvons accéder à aucune des conclusions que le docte historien tire des
témoignages classiques. Le passage le plus étendu qui nous soit parvenu se trouve dans Pline
(Hist. nat. NXXYII, 3, 44). L'auteur y parle de la côte nord de la Germanie, à 600 milles

1) Ist Preussen das Bernsteinland der Alten gewesen? Konigsberg, 1872.
 
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