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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 2.1880

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Nr. 4
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Parrot, J.: Sur l'origine d'une des formes du dieu Phtah
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https://doi.org/10.11588/diglit.12057#0151

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Sue l'oeigixe d'une des foemes du dieu Phtah.

attitude et surtout même saillie des fesses avec l'ensellure si remarquable que j'ai précédem-
ment signalée; même volume démesuré de l'extrémité céphalique; par rapport à celui des
autres parties du corps, dont les membres, courts et gros, donnent une apparence trapue à
l'individu; tout cela se retrouve d'une manière aussi tranchée, aussi typique chez le dieu
Phtah que chez notre petite tille, et l'on ne peut douter que le type du dieu Phtah n'ait
été pris sur un monstre achondroplasique. Pourquoi les habitants de l'ancienne Egypte
avaient-ils divinisé cette malformation V

Les Égyptologues n'admettent pas que ce soit une malformation. Phtah est un dieu
funéraire, c'est le maître des tombeaux, on le mettait sur les morts. Or, on a souvent donné
aux morts chez différents peuples l'attitude que l'on a avant de naître, c'est-à-dire celle du
fœtus. Serait-ce pour symboliser cette pratique que Phtah, le dieu des morts, est représenté
sous cette forme, qu'on supposait être celle d'un fœtus?

Je ferai remarquer (pie Phtah n'est pas la représentation d'un fœtus, encore moins
celle d'un embryon, mais bien celle, tantôt d'un enfant, tantôt d'un adolescent, tantôt d'un
adulte, comme il est aisé de s'en convaincre en examinant les nombreuses figurines que
possède le musée égyptien du Louvre. Si l'on poursuit l'hypothèse faite plus haut, l'on peut
admettre, qu'après avoir imaginé un rapprochement entre le repos fœtal et l'éternel repos de
la mort, les Egyptiens, ou les Phéniciens, qui peut-être en cela les avaient précédés, ne
trouvèrent rien de mieux pour symboliser cette idée, que de prendre parmi les types qu'ils
avaient sous les yeux celui qui rappelait le mieux la forme du fœtus ou du nouveau-né, et
qui, par conséquent, semblait, après la naissance, continuer la vie fétale. Or, il n'est aucune
déviation de la forme normale qui donne à l'être humain, jeune ou adulte, une analogie plus
grande avec le fœtus ou l'enfant naissant que celle produite par l'achondroplasie. La petite
taille, le volume démesuré de la tête, l'ensellure, les membres courts et gros, les plis du
tégument au niveau des articulations, l'abondance du tissu adipeux sous-cutané, tout concourt
à affirmer cette ressemblance.

Dr. J. Parrot.

Dans la discussion qui s'engagea au sujet de ce mémoire, le Dr. Broca déclara
qu'il considérait « comme très probable que les Égyptiens ont eu l'intention de représenter
et peut-être de diviniser une difformité humaine». Je partage d'autant plus volontiers l'avis
de M. Parrot qu'en fait presque tous, si non tous les dieux égyptiens ne sont guères que
des monstres, hommes à tête d'oiseaux ou de quadrupèdes, animaux à tête humaine, etc.
Phtah n'est pas d'ailleurs le seul dieu qui reproduise la déformation achondroplasique : toute
une série de divinités dont la plus connue est Bis, Bisou, la possèdent au plus haut degré.
Je crois donc qu'il vaut mieux renoncer dès maintenant aux explications qui reposaient sur
l'identité présumée de Phtah avec le fœtus humain. La forme monstrueuse de Phtah remon-
tait sans doute à l'époque où les Egyptiens, soit peur, soit toute autre raison, représentaient
leurs dieux par des figures monstrueuses, figures d'homme et d'animaux, et se sera perpétuée
jusqu'à la fin comme tant d'autres formes primitives dont le sens s'était perdu.

G. M.
 
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