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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 14.1893

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Nr. 1-2
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Morgan, Jacques de; Scheil, Jean-Vincent: Les deux stèles de Zohâb
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https://doi.org/10.11588/diglit.12259#0114
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LES DEUX STÈLES DE ZOHAB

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quelle contrée il venait; les études auxquelles je compte me livrer sous peu m'amèneront
peut-être à déterminer d'une manière précise la position de son royaume. Dans tous
les cas, cette stèle est sans contredit celle d'un conquérant; elle est élevée en souvenir
d'une victoire, comme l'indique la chaîne de captifs que la déesse Nini amène au roi
Anu-banini (fig. 6). Il s'ensuit que le pays de Lulubi n'est probablement pas le district
actuel de Zohàb, celui même où fut gravée la stèle. La langue employée par le vainqueur
est sémitique, ce qui semblerait indiquer que ses armées étaient venues de la plaine pour
réduire les tribus vivant dans les montagnes. De tout temps, les montagnards du Zagros

ont exercé le brigandage, ils l'exer-
cent encore aujourd'hui ; l'expédition
d'Anu-banini n'était donc peut-être
qu'une mesure destinée à maintenir
pour quelque temps de turbulents
voisins. D'un autre côté, la plaine qui
s'étend entre Khânéghiû et Bagdad
est, en été, d'une affreuse stérilité, et
les pâturages de la saison chaude sont
situés aux environs de Ser-i-poul.
C'est donc peut-être aussi dans le
but de protéger leurs troupeaux con-
tre la famine que les sujets du roi
Anu-banini auraient tenté la con-
quête du district de Zohâb1.

La petite stèle se trouve au nord
du district de Zohàb, près d'un vil-
lage du nom de Cheikh-Khàn. Elle
est gravée, comme la précédente, dans un calcaire marbre tertiaire (eocène), d'une
grande dureté et d'une extrême finesse. Le bas-relief est caché dans un ravin; il est
nécessaire d'en connaître très exactement la place pour le retrouver.

Mes suppositions au sujet de l'origine de la grande stèle peuvent également être
appliquées à la seconde, les conditions générales du pays étant les mêmes. L'inscription
dit positivement que le bas-relief a été réparé par Tar. .. .dunni, fils de Sin-ipsah, et
la nature des caractères assigne à cette restauration une antiquité extrêmement reculée.
Le bas-relief existait donc précédemment et serait, par suite, le spécimen de beaucoup
le plus ancien de la sculpture chaldéenne. Cette supposition semble confirmée par la

(1) Un estampage de cette stèle avait été envoyé par M. le capitaine Léon Beroer, attaché militaire de
France près l'ambassade de Constantinople, à M. Heuzey, qui en fit l'objet d'une communication à l'Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres (Comptes rendus des Séances de l'année 1891, p. 120, Séance du 17 avril).
On en possédait déjà un dessin du général Rawlinson, que son frère G. Rawlinson publia dans The Ficc
Great Monarc/tics (2nd edit., t. III, p. 7), mais sans reconnaître la figure de la déesse Ishtar. Le dessin du
capitaine Berger paraîtra dans le prochain numéro de la Reçue Assyrioloçjique. A la requête de M. Xavier
Charmes, M. Héuert a exécuté sur les estampages de M. de Morgan des moulages en plâtre, dont l'un sera
déposé au Musée assyrien du Louvre. — G. M.
 
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