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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 14.1893

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Nr. 1-2
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Morgan, Jacques de; Scheil, Jean-Vincent: Les deux stèles de Zohâb
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https://doi.org/10.11588/diglit.12259#0113
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100

LES DEUX STÈLES DE ZOHAB

LES DEUX STÈLES DE ZOHAB

par

j. de Morgan et V. Scheil, 0. P.

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Dans le district de Zohàb, placé sur la frontière entre le Kurdistan et la Turquie,
sur la route de Kirmanchahan à Bagdad, sont de nombreux restes antiques, les uns fort
anciens, les autres plus récents (Sassanides), mais attestant tous de l'importance straté-
gique considérable de la vallée du Roud-khané-i-Holouan. En effet, cette rivière descend
du Zagros (Kouh-é-Aheûghéran) par le seul défilé accessible pour des armées. Les
Persans ont, d'ailleurs, de nos jours encore, compris l'importance de cette position en
établissant â Ser-i-poul (la tète du pont sur le Roud-kliané-i-Holouan) un petit arsenal.
Avant les Musulmans, les Sassanides possédaient une ville importante à Ser-i-poul même ;
on en voit encore des restes très étendus, le palais et la citadelle ont laissé des buttes plus
importantes. Avant les Sassanides, les Achémenides babitaient aussi la région; la tombe
monumentale dite Kel'-é-Daoud, située à trois kilomètres en amont de Ser-i-poul, en
est une preuve. Antérieurement aux Perses, Ser-i-poul était habité par des chefs de
tribus, qui possédaient dans les vallées plusieurs villes et des villages fortifiés dont il ne
reste plus aujourd'hui que des tells analogues à ceux de la Chaldée.

Ces chefs, ou des princes conquérants, leurs contemporains, ont laissé dans les
rochers situés entre Hassânàbàd et Ser-i-poul quatre stèles, dont trois ont été presque
effacées par les intempéries. La quatrième, qui se trouve à trente mètres de hauteur,
gravée dans un rocher vertical, est la seule qui présente de l'intérêt : elle est d'une admirable
conservation. Ce bas-relief était situé trop haut pour que la photographie pût en rendre
les détails. Je ne pouvais donc en rapporter qu'un croquis fait en m'aidant d'une lorgnette.
C'est en observant avec grand soin les moindres détails que j'ai découvert l'inscription
qui était inconnue des habitants eux-mêmes. Plusieurs jours m'ont été indispensables
alin de me procurer les cordes nécessaires, et de fabriquer une échelle assez longue pour
parvenir jusqu'au bas-relief; enfin, le 28 février 1891, j'allais estamper l'inscription. La
population kurde du pays s'était montrée fort hostile à mon travail. Au moment môme
où j'allais placer les cordes et l'échelle, un derviche criait à mes gens : « Ne laissez
» pas ces chiens (de chrétiens) toucher au talisman, sans quoi tous les malheurs vont
» s'abattre sur le pays. » Heureusement, le gouverneur de Zohâb entendait l'hospitalité
autrement que ces fanatiques.

Je n'ajouterai que quelques mots à la savante note du R. P. Scheil; c'est que la
montagne de BATIR (Padir) est le Zagros des auteurs, Kouh-é-Ahenghéran des Persans.
Quant au roi du pays de Lulubi, il m'est impossible de dire exactement aujourd'hui de

(1) Kèl est le nom kurde des stèles que les Musulmans placent sur les tombeaux au-dessus de la tête
du mort.
 
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