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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 14.1893

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Nr. 3-4
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Maspero, Gaston: Sur une formule du livre des pyramides
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https://doi.org/10.11588/diglit.12259#0203
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Sur une formule du livre des pyramides.

SUR UNE FORMULE DU LIVRE DES PYRAMIDES.

par

G. Maspero.1

Le rescrit de Pepi II qui uous a été conservé dans la tombe d'Hirkhouf, en face d'Elé-
phantine, nous a révélé l'importance que les Egyptiens des dynasties Memphites attachaient au

S ^aI Danga. Ce mot est déterminé par le signe de l'oreille et par une figure de
nain nettement caractérisée, ainsi qu'il résulte de l'examen des clichés et des photographies
mis à ma disposition par M. Gayet et par M. Jéquier. C'est donc avec raison que M. Schia-
parelli, l'habile éditeur de ces textes précieux, a reconnu dans le Danga une espèce de
nain.2 Les notions géographiques que M. Schiaparelli a cru pouvoir déduire de ce fait me
paraissent difficiles à admettre3 : je ne veux pas les discuter en ce moment et je me con-
tenterai de résumer brièvement les données que l'inscription nous fournit.

1° Le Danga est fort rare. Au moment où Pepi II en recevait un, l'an II de son
règne, on n'en avait pas vu en Egypte depuis le Pharaon Assi de la Ve dynastie, sous lequel
un certain Biourdidi en avait amené un du pays de Pouanit. Or, il y a, d'après le Papyrus
de Turin, environ quatre-vingts années entre la fin du règne d'Assi et celui de Pepi II.

2° Le Danga provient de pays lointains et à demi-fabuleux. Celui d'Assi avait été ramené
de Pouanit, c'est-à-dire, des régions qui bordent la Mer Bouge au Sud de l'Egypte; celui
d'Hirkhouf avait été trouvé dans le pays d'Amami, c'est-à-dire dans la région du désert
nubien située sur la rive gauche du Nil, au nord de la seconde cataracte, et s'étendant
jusque vers la grande Oasis thébaine. Mais ce dernier n'était là que par hasard, et le com-
merce, les chances de la guerre ou de la chasse, l'y avaient conduit de la Terre des Mânes,
^^='^^^^^^, de la Terre des Morts. Cette mention d'origine mystérieuse, nous
la retrouverions probablement, si nous avions les documents originaux du voyage de Biour-
didi sous Assi : le Danga de ce temps, devait avoir été amené au pays de Pouanit d'un
pays différent, mal connu des Egyptiens. Le Conte du Naufragé, découvert et traduit par
M. Golénischefp, nous montre quelle idée on se faisait de ces terres lointaines situées aux

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confins du monde méridional. Il décrit une Ile de double ^ . . , qui est proche

parente de la Terre des Mânes, et qui est habitée par des serpents surnaturels doués d'in-
telligence et de voix lmniaine. Les régions situées aux extrêmes limites de l'horizon géogra-
phique apparaissaient aux Egyptiens comme peuplées d'êtres extraordinaires. Elles tou-
chaient à ces montagnes infranchissables qui entouraient le monde et sur lesquelles les dieux
vivaient, et formaient par conséquent un pays intermédiaire, une sorte de marche inter-
posée entre le ciel et la terre, tenant de l'un et de l'autre, susceptibles de nourrir des habi-
tants placés en rapports avec l'un et avec l'autre. Un Danga de la Terre de Mânes n'était
peut-être pas lui-même un être surnaturel; niais il venait d'un pays où les êtres surnaturels,

1) Cours du Collège de France, 10 et 18 Janvier 1893.

2) Schiapahelli, Una tomba Egiziana délia VIa Dinaslia cm Iscrizioni storiche e yeografiche, p. 30 sqq.

3) Bévue Critique, 1892, t. II, p. 364.
 
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