NOTES D'ÉPIGRAPHIE ET D'ARCHÉOLOGIE ASSYRIENNES
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a-iia, i-na s'enchevêtrent en un seul groupe; bit et ip semblent se confondre; fc^yj^ (u)
a tantôt trois, tantôt quatre traits verticaux.
L'inscription, comme il arrive souvent, est dédicatoire de sa nature, et historique
par accident. Son auteur la rédigée pour lui-même. Il portait un nom théophore baby-
lonien, Marduk-nadin-ahê, comme ses ancêtres, Marduk-uballit et Taqqar ana
Marduk. Il est inutile de penser que Assur-uballit ait ramené cet artiste do Baby-
lonie, lors de la campagne où il mit sur le trône de Babylone Kurigalzu II, fils de
Burnaburias et de Muballitat-Seru'aj sa fille. En effet, Marduk-nadin-ahê est assyrien,
comme il nous l'apprend clans la dernière partie de l'inscription, où il est dit : (Ces
champs) et ces maisons que mes pères ont possédés de tout temps...
Mieux encore, le dieu Marduk lui-même était assyrien, en ce qu'il avait un temple
à Assur. C'est à l'ombre de ce sanctuaire que Marduk-nadin-ahê construit sa maison.
Celle-ci une fois construite, ou plutôt reconstruite, il veut la recevoir en présent de ce
dieu qu'il constitue son protecteur pour l'avenir.
Ces faits prouvent la continuation cle l'importance, sinon de la prépondérance de
l'élément babylonien clans l'Assyrie, à cette époque. Assaraclclon ne dit-il pas que c'est
Marduk qui a investi de la royauté en Assyrie l'ancien patési Bêl-bani1?
Après une mention générale de la construction d'une maison, Marduk-nadin-ahê
nous détaille ses travaux : il creuse cl'aborcl un puits d'eau fraîche, bur me kasûti. C'est
ainsi que Nabuchodonosor restaurera un puits à Sippara : Bit Ebabbar, bit Samas sa
kirib Sippar ana sarri bêliya lû epus buiHuelliti sa kiribisu lu egsir. (Inscription clu
musée de Constantinople, publiée par M. Hilpreght, OBI., pl. 70, ligne 7 et suiv.2 )
L'habitation comprenait en outre, le bit rnandu où probablement l'on serrait les
récoltes et les provisions; des bitâtagurri, souterrains sous-jacentsau bîtmandu; enfin
la demeure proprement dite avec des appartements (gr'parê) et des terrasses (kisallê).
Là vivaient réunis sous le régime patriarcal, fils et petits-fils, les frères cle Marduk-
nadin-ahê et les frères de ses frères, c'est-à-dire, les beaux-frères.
La maison est vouée à Marduk qui en fait cadeau à ses clients pour jamais, et qui
veillera sur la propriété.
Une invocation en faveur du prince régnant. Assur-uballit, sar kissâti, clôt l'inscrip-
tion. Ce n'est clone plus Salmanasar Ier ou Rammân-nirâri Ier qui ont inauguré ce titre de
sar kissati. Est-ce Assur-uballit? Nous l'ignorons. Nous savons que Assur-uballit a fait
une campagne en Babylonie, nous ignorons s'il a fait ailleurs des conquêtes qui lui
eussent mérité ce titre cle sar kissati. Nous ignorons cle même s'il a jamais existé un
rovaume réel, désigné sous le nom cle sarrut kissâti. Les choses affirmatives savantes
qu'ont écrites sur ce sujet divers savants n'ont pour base que des prémisses néga-
tives et des conjectures.
1. Voir ce texte un peu obscur dans Winckler. Gesch. Dabijl. et Assyr. p. 330, note 25.
2. Le passage m'a été signalé par M. Hilprecht. La brique de cette inscription est courbe, et l'orifice du
puits était circulaire. J'en ai découvert un autre à Sippara, dans une maison privée. Orifice carré à 1 m. de
côté, 2,30 à l'extérieur; 14 m. de profondeur. Briques cuites. On avait ménagé dans les parois des ouvertures
opposées et alternes, pour poser le pied, lorsqu'on voulait y descendre.
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a-iia, i-na s'enchevêtrent en un seul groupe; bit et ip semblent se confondre; fc^yj^ (u)
a tantôt trois, tantôt quatre traits verticaux.
L'inscription, comme il arrive souvent, est dédicatoire de sa nature, et historique
par accident. Son auteur la rédigée pour lui-même. Il portait un nom théophore baby-
lonien, Marduk-nadin-ahê, comme ses ancêtres, Marduk-uballit et Taqqar ana
Marduk. Il est inutile de penser que Assur-uballit ait ramené cet artiste do Baby-
lonie, lors de la campagne où il mit sur le trône de Babylone Kurigalzu II, fils de
Burnaburias et de Muballitat-Seru'aj sa fille. En effet, Marduk-nadin-ahê est assyrien,
comme il nous l'apprend clans la dernière partie de l'inscription, où il est dit : (Ces
champs) et ces maisons que mes pères ont possédés de tout temps...
Mieux encore, le dieu Marduk lui-même était assyrien, en ce qu'il avait un temple
à Assur. C'est à l'ombre de ce sanctuaire que Marduk-nadin-ahê construit sa maison.
Celle-ci une fois construite, ou plutôt reconstruite, il veut la recevoir en présent de ce
dieu qu'il constitue son protecteur pour l'avenir.
Ces faits prouvent la continuation cle l'importance, sinon de la prépondérance de
l'élément babylonien clans l'Assyrie, à cette époque. Assaraclclon ne dit-il pas que c'est
Marduk qui a investi de la royauté en Assyrie l'ancien patési Bêl-bani1?
Après une mention générale de la construction d'une maison, Marduk-nadin-ahê
nous détaille ses travaux : il creuse cl'aborcl un puits d'eau fraîche, bur me kasûti. C'est
ainsi que Nabuchodonosor restaurera un puits à Sippara : Bit Ebabbar, bit Samas sa
kirib Sippar ana sarri bêliya lû epus buiHuelliti sa kiribisu lu egsir. (Inscription clu
musée de Constantinople, publiée par M. Hilpreght, OBI., pl. 70, ligne 7 et suiv.2 )
L'habitation comprenait en outre, le bit rnandu où probablement l'on serrait les
récoltes et les provisions; des bitâtagurri, souterrains sous-jacentsau bîtmandu; enfin
la demeure proprement dite avec des appartements (gr'parê) et des terrasses (kisallê).
Là vivaient réunis sous le régime patriarcal, fils et petits-fils, les frères cle Marduk-
nadin-ahê et les frères de ses frères, c'est-à-dire, les beaux-frères.
La maison est vouée à Marduk qui en fait cadeau à ses clients pour jamais, et qui
veillera sur la propriété.
Une invocation en faveur du prince régnant. Assur-uballit, sar kissâti, clôt l'inscrip-
tion. Ce n'est clone plus Salmanasar Ier ou Rammân-nirâri Ier qui ont inauguré ce titre de
sar kissati. Est-ce Assur-uballit? Nous l'ignorons. Nous savons que Assur-uballit a fait
une campagne en Babylonie, nous ignorons s'il a fait ailleurs des conquêtes qui lui
eussent mérité ce titre cle sar kissati. Nous ignorons cle même s'il a jamais existé un
rovaume réel, désigné sous le nom cle sarrut kissâti. Les choses affirmatives savantes
qu'ont écrites sur ce sujet divers savants n'ont pour base que des prémisses néga-
tives et des conjectures.
1. Voir ce texte un peu obscur dans Winckler. Gesch. Dabijl. et Assyr. p. 330, note 25.
2. Le passage m'a été signalé par M. Hilprecht. La brique de cette inscription est courbe, et l'orifice du
puits était circulaire. J'en ai découvert un autre à Sippara, dans une maison privée. Orifice carré à 1 m. de
côté, 2,30 à l'extérieur; 14 m. de profondeur. Briques cuites. On avait ménagé dans les parois des ouvertures
opposées et alternes, pour poser le pied, lorsqu'on voulait y descendre.