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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 19.1897

DOI issue:
Nr. 3-4
DOI article:
Moret, Alexandre: La condition des féaux dans la famille, dans la société, dans la vie d'outre-tombe, [2]
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12159#0157

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LÀ CONDITION DES FÉAUX

147

« poncif » cle la liturgie, de même que la figure de l'homme tenant en main un lien
bouclé était devenue un « poncif » de la décoration funéraire. Mais, à l'origine, cette
formule, comme cette figure, devait avoir un sens précis1.

Il résulte de ces recherches2 que l'épithète à'Àmakhou, l'attaché, le féal de
quelqu'un, ne désigne pas une vague qualité morale, mais définit les conditions d'une
situation matérielle. C'est la condition des membres de la famille vis-à-vis du père,
des sujets vis-à-vis de leur prince, des morts vis-à-vis des dieux rois des morts. Si
l'épithète d'attaché est fréquente, ce n'est pas uniquement un indice de banalité; cela
prouve que la société égyptienne était faite de telle sorte que tout le monde pouvait être
Àmakhou de quelqu'un : le plus pauvre était le féal de son père ou des dieux des morts;
les mieux nés pouvaient devenir les féaux des grands seigneurs; les plus favorisés
a parvenaient à la féauté auprès du roi ». Cette condition de féal comportait des obliga-
tions et des bénéfices : les obligations consistaient à « suivre » son seigneur pour garder
sa personne, travailler â son service et lui rendre le culte funéraire; les bénéfices con-
sistaient dans une protection cle tous les jours accordée par le seigneur, dans des rations
de nourriture plus ou moins abondantes, dans le don d'un emplacement de sépulture ou
d'un mobilier funéraire, suivant le degré de bienveillance ou de richesse du maître.
On voit que ces obligations et ces bénéfices embrassent la vie terrestre et d'outre-tombe :
d'où il suit que nous retrouvons tout naturellement des féaux dans les paradis égyptiens.

Mais le terme <X Àmakhou n'a eu vraiment son sens fort, la condition de féal n'a

1. Si est bien l'insigne porté autour du corps par les féaux, le vêtement ou la parure des suivants
d'Horus, on pourrait expliquer matériellement cette formule d'apparence très mystique que le prêtre récite en
s'adressant au mort : « Vient l'encens, vient le parfum, vient l'épi, vient la féauté qui sort du dos d'Osiris. »

[ l .^-^^"^^^ jjj^ jj^ " (^ci/n- d° la Mission, t. I, p. 146, et cinq textes cités par Sciiia-

parelli, Lib. d. faner., Il, p. 123.) La « féauté » pourrait être simplement le « lien » détaché du dos

d'Osiris et remis par lui à son féal.

2. En terminant, je voudrais donner une explication de l'orthographe ( Y)) ^uc ^'on 'rouye aLlx basses
époques, et où est remplacé par l'œil de l'épervier. M. Piehl a proposé pour ( y^) l'étymologie

-j-'^E^», « ce qui entoure l'œil de l'épervier » [Rec, III, 66). M. Loret explique plus récemment

JY j,
qu'à la basse époque l'œil de l'épervier est une variante de ma, « voir » [Rec, XVI, 39). Je trouve une

preuve de cette dernière assertion dans une variante d'une formule [Rec, III, 65,109; IV, 125, 135) où le mort
souhaite « sortir sur le sol de la terrasse pour voir Râ quand il se lève au matin du nouvel an

<=>J\
». (Rec, VIII, 66.) Ici, on

I \>

X

û —LL <=u^,__C.T'V-S MAW LJ Ci

aurait l'équation yV) — ma. Si dans àmakhou le signe s'introduit comme déterminatif, c'est par

-<2>- U^ -g?

attraction de la syllabe ma. La preuve en est donnée par cet exemple où la même attraction a fait écrire

dans le même mot : le mort dit « que je sois son suivant (d'Osiris) et que je m'attache à Anubis en toutes ses

fêtes

clus que yj), introduit dans [ ', n'est qu'une curiosité de phonétique et d'orthographe, qui confirmerait
la décomposition en à + ma + khou que je propose plus haut pour le groupe àmakhou.

I I 1

[Recueil, t. III, p. 116, XIIe dyn.). Je con-
 
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