A TRAVERS LA VOCALISATION ÉGYPTIENNE
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Il existe encore d'autres combinaisons analogues, dont je remets l'examen à plus
tard. L'extension de ces orthographes calligraphiques et leur rôle en égyptien ont été,
je crois, beaucoup plus grands, au moins aux anciennes époques, qu'on ne l'a cru
jusqu'ici.
Ces remarques ont leur importance pour l'histoire du développement du système
graphique égyptien; elles sont indispensables pour se rendre compte de l'état le plus
ancien d'un grand nombre de racines et pour aborder utilement l'étude de la méta-
thèse des consonnes.
Le Caire, décembre 1902.
A TRAVERS LA VOCALISATION ÉGYPTIENNE
par
G. Maspero
§ XXX. Sur la chute de t à l'intérieur des mots. — M. Sethe en distingue plu-
sieurs cas : il me parait que l'explication qu'il en donne n'est pas satisfaisante et qu'on
peut les interpréter différemment.
A. — Le premier qu'il signale est défini par lui : « i. Devant un R <c=> qui suit irn-
-f\ aaaaaa J__T
v\ a^vw it/'-w, « cours d'eau », eioop :
)) iop, eiep-: iep- (*jutrëw), <=> mtr-t, «midi», xieepe : xiepi (*mêtrët). La réplique
» hébraïque du premier mot -1*0 montre que la chute de r a dû se produire assez tôt,
» tandis que les formes coptes jûÏKTpe : Axe-e-pe, « témoin » (*mëtrëj), £*ape : e^ope [*hâtrëj),
» montrent qu'elle ne devait pas se produire nécessairement partout où le o était suivi
» d'un <rr>\ » Ce n'est qu'en partie l'opinion de Steinclorff, à en juger par la manière
dont il expose les faits clans sa Grammaire copte : « A l'intérieur des mots, disparaissent
» quelquefois : 1... 2. Le t égyptien; par exemple, eioop, «cours d'eau », ég. *ioter;
» jmeepe, «midi», ég. *metret*. » Steinclorff paraît distinguer entre les deux mots, et
voir clans le t de ( v\ un t intervocalique, *iotEr, dans celui de ^ le
1 <-^> -il (WWW S _ <-> O
t placé immédiatement devant la liquide r. Je crois que Steindorff a raison.
M. Sethe, en identifiant les deux cas, n'a pas tenu un compte suffisant des variantes
que présentent les orthographes hiéroglyphiques des deux mots. Les variantes de
Ûû aaaaaa
a-ww^ telles qu'elles sont clans le Dictionnaire cle Brugsch, par exemple, pré-
sentent des formes telles que l v\ l , qui, intercalant le signe v\ entre
1 —ZI ,v,,vW 1 ' ' /WWW —ZI
^ et <=>, prouvent que, dans la prononciation, le t ne s'appuyait pas immédiatement
sur le r, et par suite que nous n'avons pas un cas de dentale devant liquide. Ces
variantes appartiennent au Nouvel-Empire, c'est-â-dire à l'époque de la 7.01W,, celle qui
1. Sethe,Verbum, t. I, p. 171, § 291, II.
2. Steindorff, Koptische Grammatik, p. 18, § 22.
3. Brugsch, Dictionnaire hiéroglyphique, p. 146; Supplément, p. 164, où l'on aies variantes du mot dans
ces deux sens de cours d'eau et de mesure de distance.
recueil, xxv. — nouv. sér., ix.
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Il existe encore d'autres combinaisons analogues, dont je remets l'examen à plus
tard. L'extension de ces orthographes calligraphiques et leur rôle en égyptien ont été,
je crois, beaucoup plus grands, au moins aux anciennes époques, qu'on ne l'a cru
jusqu'ici.
Ces remarques ont leur importance pour l'histoire du développement du système
graphique égyptien; elles sont indispensables pour se rendre compte de l'état le plus
ancien d'un grand nombre de racines et pour aborder utilement l'étude de la méta-
thèse des consonnes.
Le Caire, décembre 1902.
A TRAVERS LA VOCALISATION ÉGYPTIENNE
par
G. Maspero
§ XXX. Sur la chute de t à l'intérieur des mots. — M. Sethe en distingue plu-
sieurs cas : il me parait que l'explication qu'il en donne n'est pas satisfaisante et qu'on
peut les interpréter différemment.
A. — Le premier qu'il signale est défini par lui : « i. Devant un R <c=> qui suit irn-
-f\ aaaaaa J__T
v\ a^vw it/'-w, « cours d'eau », eioop :
)) iop, eiep-: iep- (*jutrëw), <=> mtr-t, «midi», xieepe : xiepi (*mêtrët). La réplique
» hébraïque du premier mot -1*0 montre que la chute de r a dû se produire assez tôt,
» tandis que les formes coptes jûÏKTpe : Axe-e-pe, « témoin » (*mëtrëj), £*ape : e^ope [*hâtrëj),
» montrent qu'elle ne devait pas se produire nécessairement partout où le o était suivi
» d'un <rr>\ » Ce n'est qu'en partie l'opinion de Steinclorff, à en juger par la manière
dont il expose les faits clans sa Grammaire copte : « A l'intérieur des mots, disparaissent
» quelquefois : 1... 2. Le t égyptien; par exemple, eioop, «cours d'eau », ég. *ioter;
» jmeepe, «midi», ég. *metret*. » Steinclorff paraît distinguer entre les deux mots, et
voir clans le t de ( v\ un t intervocalique, *iotEr, dans celui de ^ le
1 <-^> -il (WWW S _ <-> O
t placé immédiatement devant la liquide r. Je crois que Steindorff a raison.
M. Sethe, en identifiant les deux cas, n'a pas tenu un compte suffisant des variantes
que présentent les orthographes hiéroglyphiques des deux mots. Les variantes de
Ûû aaaaaa
a-ww^ telles qu'elles sont clans le Dictionnaire cle Brugsch, par exemple, pré-
sentent des formes telles que l v\ l , qui, intercalant le signe v\ entre
1 —ZI ,v,,vW 1 ' ' /WWW —ZI
^ et <=>, prouvent que, dans la prononciation, le t ne s'appuyait pas immédiatement
sur le r, et par suite que nous n'avons pas un cas de dentale devant liquide. Ces
variantes appartiennent au Nouvel-Empire, c'est-â-dire à l'époque de la 7.01W,, celle qui
1. Sethe,Verbum, t. I, p. 171, § 291, II.
2. Steindorff, Koptische Grammatik, p. 18, § 22.
3. Brugsch, Dictionnaire hiéroglyphique, p. 146; Supplément, p. 164, où l'on aies variantes du mot dans
ces deux sens de cours d'eau et de mesure de distance.
recueil, xxv. — nouv. sér., ix.
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