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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 25.1903

DOI issue:
Nr. 3-4
DOI article:
Naville, Edouard: Les plus anciens monuments égyptiens, [3]
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12430#0215

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LES PLUS ANCIENS MONUMENTS ÉGYPTIENS

199

LES PLUS ANCIENS MONUMENTS ÉGYPTIENS

PAR

Edouard Naville
TU

A la suite du second article que j'ai écrit sur les plus anciens monuments égyp-
tiens, M. Pétrie est revenu sur les principaux points auxquels je m'étais attaché, et où
j'étais arrivé à des conclusions différentes des siennes; et il expose en termes plus affir-
matifs que par le passé ses vues sur les questions controversées1. Aussi suis-je obligé
de reprendre en détail les divers sujets sur lesquels porte le débat, en m'efforçant de
compléter la démonstration que j'avais tentée.

Et d'abord quant à la nature des édifices d'Abydos, M. Pétrie maintient que ce
sont des tombes et non des temples élevés aux doubles des défunts, ce qu'il nomme des
« chapelles ». Il en donne cinq raisons. D'abord les chapelles sont bâties à la lisière du
désert, tandis que les tombes sont loin dans le désert. Mais je me permettrai de faire
observer à M. Pétrie que la plus belle « chapelle » de Thèbes, celle de Déir el-Bahari,
est à un kilomètre dans le désert. La distance est-elle beaucoup plus grande d'Omm el-
Gaab au bord du terrain cultivé? A en juger par la carte de M. Amélineau, ce n'est
point le cas, et d'ailleurs fût-elle même de deux ou trois cents mètres plus grande, la
position de Déir el-Bahari nous montre qu'une chapelle pouvait être assez loin de la
lisière. Cet argument-là est donc très peu convaincant.

Il en est de même du second. Les chapelles sont à la surface du sol, tandis que les
tombes sont souterraines. Mais, alors, la soi-disant tombe de Ménès n'est pas une
tombe, car elle n'est pas souterraine. La partie inférieure des murs qui seule a été con-
servée formait une butte, et, à en juger par le dessin de M. de Morgan, les murs sont
posés sur le sol.

Si nous étudions la nature des tombeaux de l'Ancien-Empire, nous reconnaîtrons
toujours mieux que ce que MM. Amélineau et Pétrie ont trouvé à Abydos, ce ne sont
pas des tombes à proprement parler, en ce sens que ce ne sont pas les chambres ou les
salles qui renfermaient les corps des rois dont ils ont découvert les noms. Ces chambres
doivent se trouver ailleurs : ou dans le voisinage des édifices fouillés, peut-être à une
grande profondeur au-dessous; ou à quelque distance, soit dans la montagne, soit dans
quelque autre partie du désert. Ce qui a été mis à découvert à Omm el-Gaab, c'est
seulement une partie de la tombe, non pas celle qui renfermait le corps du défunt,
mais celle où l'on venait rendre un culte à son double et où se trouvaient les dépôts
des offrandes qui lui étaient destinées, les magasins et les celliers nécessaires à son
culte.

1. Recueil de Travaux, vol. XXIV, p. 214.
 
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