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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 25.1903

DOI issue:
Nr. 3-4
DOI article:
Bissing, Friedrich Wilhelm von: Table d'offrandes imitant une tombe royale de l'époque archai͏̈que
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12430#0196

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TABLE D'OFFRANDES

ne laissaient voir à l'extérieur qu'un haut mur de rempart, derrière lequel se cachait la
maison elle-même qui donnait sur une cour. D'ordinaire elle n'avait qu'une grande porte
et quelquefois une fenêtre plus haut dans le mur. Plus rarement, on avait percé la paroi
de deux rangées de fenêtres à une certaine hauteur; mais certainement ces fenêtres ne
faisaient pas le tour delà maison et ne descendaient jamais jusqu'au niveau du seuil de
la porte. Il est intéressant de noter que MM. Perrot et Chipiez, dans leur reconstitution
de la plus ancienne maison égyptienne, ont dû, précisément clans ce point, devenir
infidèles à ce qu'ils prenaient pour la copie d'une de ces maisons, au sarcophage de
Mycérinos (Erman, JEgypten, p. 245-246).

Sur un autre point encore, les auteurs de VHistoire de l'Art dans l'antiquité ont
suivi une fausse piste. Mariette l'avait déjà observé {Mastabas, p. 72), M. Borchardt l'a
redit en y ajoutant de nouvelles observations (JEgypt. Zeitschr., t. XXXVI, p. 91
sqq.), l'auteur du présent article y a insisté (Anthropologie, 1898, p. 414, et dans
Altmann, Architektur der antiken Sarcophage, p. 4 sqq., où l'auteur a très bien
résumé les principaux faits de l'histoire du sarcophage en Egypte) : le décor de ces sar-
cophages n'a rien à faire avec la construction en bois, c'est au contraire le résultat pur et
simple des constructions d'ouvertures et de recès en briques.

Ce sont donc des portes en briques toujours répétées, analogues, comme l'a déjà
remarqué M. Maspero [Kunstgesch., p. 21 et 22) et ainsi que l'a expliqué tout au long
M. Borchardt (JEgypt. Zeitschr., t. XXXVI, p. 98), à ces fausses portes de l'Ancien-
Empire, par où le kai ( ) sortait pour jouir des offrandes | kau) qu'on déposait
dans la chapelle. Or, M. Borchardt a aussi démontré que c'est par une suite de fausses
portes toujours répétées que sont décorés les quatre côtés du tombeau en briques de
Mènes; depuis un mastaba, près de Gizéh, découvert par M. Covington et fouillé par
lui sous la direction de M. Quibell, nous a révélé exactement la même décoration. Ce
ne sont donc pas des copies des maisons terrestres, mais bien des habitations des morts,
ces sarcophages de l'Ancien-Empire1. Et il en est de même pour la table à libation.

Il faut observer ici un détail : M. Pétrie a constaté que les offrandes apportées
aux anciens rois étaient, une fois le tombeau fermé, déposées sur le tombeau même.
Un passage de l'archéologie cle M. Maspero (Kunstgesch., p. 108) me fait croire qu'il
en était de même à l'origine dans les nécropoles memphites. Ce n'est que successive-
ment qu'on a bâti cle petites chapelles avec des fausses portes à l'extérieur des tombes
(Maspero, /. c., p. 110-116), qui lentement se transformèrent en vrais temples funé-
raires, auxquels nous pensons d'ordinaire quand il est question cle mastabas.

Cette coutume de faire la libation sur le tombeau me semble expliquer la forme in-
solite du monument n° 7 du Caire : ainsi on versait la libation sur la plate-forme d'où
elle pénétrait à l'intérieur de la tombe qu'habitait le kai, ainsi on la versait sur la table
en albâtre d'où elle s'échappait par la fente du bord bien visible sur la planche VII du
Musée égyptien et coulait par terre.

1. Remarquez que les deux types de sarcophages, celui dont les deux faces principales sont ornées de
« Prunkscheinthùren », et celui où l'on ne voit que de simples fausses portes répétées, se retrouvent aussi dans
les mastabas : pour le type simple, cf. Quibell, El-Kab, pl. VII, VIII, XXIII, p. 3-4.
 
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