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LÀ STATUETTE FUNÉRAIRE DE PTAHMOS
lettes. C'est aussi le violet que l'on a employé pour les hiéroglyphes et quelques autres
détails, comme le vautour qui étend ses ailes sur la poitrine. Rien de plus satisfaisant
et de plus agréable à l'œil que cet ensemble. »
Suit la copie des textes hiéroglyphiques qui, outre le chapitre vi du Livre des
Morts, nous fournissent les titres et le nom du propriétaire de la statuette. C'était le
comte-nomarque, premier prophète d'Amon, Ptahmos1, =>] TfZ* y ïï *«w« n
8 f]j I. Ce chef-d'œuvre de l'industrie égyptienne mériterait d'être daté plus précisé-
ment et mieux que Mariette, puis M. Loret2, ne l'ont pu faire.
Déjà, l'an passé, dans le tombeau de Thoutmôsis IV, M. Carter trouvait le frag-
ment d'une statuette funéraire cle ce roi, absolument semblable comme technique à
cellè de Ptahmos. Cet oushabti est non pas en faïence, mais bien en porcelaine, et il est
à penser que celle de Ptahmos l'est aussi. Déplus, il est certain que la fabrication des
deux statuettes doit être reportée non pas à la XIXe ou à la XXe dynastie, comme on
l'a pensé jusqu'à présent pour celle de Ptahmos, mais à la XVIIIe.
Nous avons cherché, de notre côté, si, grâce aux titres qu'il porte, nous no pour-
rions identifier ce Ptahmos avec un autre connu d'ailleurs par les monuments, et même
déterminer sous quel pharaon il vécut. Nous proposons de le comparer avec celui cle la
stèle n° 88 de Lyon. M. Lieblein, qui mentionne ce document {Dictionnaire, n° 1971),
a laissé échapper une particularité, notée déjà par Devéria qui le publia le premier3.
Le cartouche-prénom d'Aménôthès III (^ôjjjj^J es^ gravé tout en haut de la stèle,
entre les deux serpents qui descendent du disque cle Houdit. Donc, si la stèle de Lyon
appartint au même Ptahmos que celui cle la statuette funéraire du Caire, nous -ac-
querrons la preuve que cette petite merveille ne doit pas être datée de la XIXe ou
XXe dynastie, ni du règne cle Thoutmôsis IV, mais de celui d'Aménôthès III.
Comparons les titres cle la statuette du Caire avec ceux de la stèle de Lyon
j - q h ^1111111111^
Le titre cle uu~vwva(| , premier prophète d'Amon, un des plus importants
A O 1 /WWW
de la hiérarchie égyptienne, est commun aux deux monuments, ainsi que celui cle
□ =®\ chef de clan, qui est orthographié . □ -==^ et clans la stèle de Lyon.
Mous retrouvons le titre cle g> homme au collier du roi cle la Basse-Egypte.
Celui de ^^|^f ( i comte-nomarque (de la statue du Caire), est remplacé par ceux de
i= et de '-=a7 ° 4= (hSf<- gouverneur ou maire cle Nouit-Risit, c'est-à-dire
du territoire dans lequel se trouvait Thèbes. Nous reviendrons plus loin sur la valeur
® 1
de ces titres et sur le groupe ±.
Ptahmos, sur sa stèle, nous apparaît adorant Osiris. Il porte deux insignes qui dé-
notent les fonctions officielles les plus importantes qu'il remplit, c'est-à-dire la peau
de panthère comme premier prophète d'Amon, et le slienpou, insigne particulier des
1. Cette statuetie se trouve actuellement an Musée du Caire, au premier étage, salou septentrional, cage B,
côté sud, n° 891. Cf. Maspkro, Guide du Visiteur au Musée du Caire, 1902, p. 291, et èdilion anglaise de 1903,
p. 378, n» 891.
2. V. Loret, Statuettes funéraires du Musée de Boulaq, n° 178, dans le Recueil de Traeauœ, 1. IV, p. 109.
3. DiivÉRiA, Notice sur les Antiquités égyptiennes du Musée de Lyon, dans la Bibliothèque éyy/itoloyique,
t. IV, p. s2 et pl. IV.
4. Nous renvoyons, pour les textes, aux ouvrages de Mariette et de Devéria déjà cités.
LÀ STATUETTE FUNÉRAIRE DE PTAHMOS
lettes. C'est aussi le violet que l'on a employé pour les hiéroglyphes et quelques autres
détails, comme le vautour qui étend ses ailes sur la poitrine. Rien de plus satisfaisant
et de plus agréable à l'œil que cet ensemble. »
Suit la copie des textes hiéroglyphiques qui, outre le chapitre vi du Livre des
Morts, nous fournissent les titres et le nom du propriétaire de la statuette. C'était le
comte-nomarque, premier prophète d'Amon, Ptahmos1, =>] TfZ* y ïï *«w« n
8 f]j I. Ce chef-d'œuvre de l'industrie égyptienne mériterait d'être daté plus précisé-
ment et mieux que Mariette, puis M. Loret2, ne l'ont pu faire.
Déjà, l'an passé, dans le tombeau de Thoutmôsis IV, M. Carter trouvait le frag-
ment d'une statuette funéraire cle ce roi, absolument semblable comme technique à
cellè de Ptahmos. Cet oushabti est non pas en faïence, mais bien en porcelaine, et il est
à penser que celle de Ptahmos l'est aussi. Déplus, il est certain que la fabrication des
deux statuettes doit être reportée non pas à la XIXe ou à la XXe dynastie, comme on
l'a pensé jusqu'à présent pour celle de Ptahmos, mais à la XVIIIe.
Nous avons cherché, de notre côté, si, grâce aux titres qu'il porte, nous no pour-
rions identifier ce Ptahmos avec un autre connu d'ailleurs par les monuments, et même
déterminer sous quel pharaon il vécut. Nous proposons de le comparer avec celui cle la
stèle n° 88 de Lyon. M. Lieblein, qui mentionne ce document {Dictionnaire, n° 1971),
a laissé échapper une particularité, notée déjà par Devéria qui le publia le premier3.
Le cartouche-prénom d'Aménôthès III (^ôjjjj^J es^ gravé tout en haut de la stèle,
entre les deux serpents qui descendent du disque cle Houdit. Donc, si la stèle de Lyon
appartint au même Ptahmos que celui cle la statuette funéraire du Caire, nous -ac-
querrons la preuve que cette petite merveille ne doit pas être datée de la XIXe ou
XXe dynastie, ni du règne cle Thoutmôsis IV, mais de celui d'Aménôthès III.
Comparons les titres cle la statuette du Caire avec ceux de la stèle de Lyon
j - q h ^1111111111^
Le titre cle uu~vwva(| , premier prophète d'Amon, un des plus importants
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de la hiérarchie égyptienne, est commun aux deux monuments, ainsi que celui cle
□ =®\ chef de clan, qui est orthographié . □ -==^ et clans la stèle de Lyon.
Mous retrouvons le titre cle g> homme au collier du roi cle la Basse-Egypte.
Celui de ^^|^f ( i comte-nomarque (de la statue du Caire), est remplacé par ceux de
i= et de '-=a7 ° 4= (hSf<- gouverneur ou maire cle Nouit-Risit, c'est-à-dire
du territoire dans lequel se trouvait Thèbes. Nous reviendrons plus loin sur la valeur
® 1
de ces titres et sur le groupe ±.
Ptahmos, sur sa stèle, nous apparaît adorant Osiris. Il porte deux insignes qui dé-
notent les fonctions officielles les plus importantes qu'il remplit, c'est-à-dire la peau
de panthère comme premier prophète d'Amon, et le slienpou, insigne particulier des
1. Cette statuetie se trouve actuellement an Musée du Caire, au premier étage, salou septentrional, cage B,
côté sud, n° 891. Cf. Maspkro, Guide du Visiteur au Musée du Caire, 1902, p. 291, et èdilion anglaise de 1903,
p. 378, n» 891.
2. V. Loret, Statuettes funéraires du Musée de Boulaq, n° 178, dans le Recueil de Traeauœ, 1. IV, p. 109.
3. DiivÉRiA, Notice sur les Antiquités égyptiennes du Musée de Lyon, dans la Bibliothèque éyy/itoloyique,
t. IV, p. s2 et pl. IV.
4. Nous renvoyons, pour les textes, aux ouvrages de Mariette et de Devéria déjà cités.