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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 26.1904

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Nr. 3-4
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Allotte de la Fuÿe, François Maurice: Quelques particularités de l'écriture des tablettes de l'époque d'Urukagina, roi de Sirburla
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https://doi.org/10.11588/diglit.12681#0150

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L'ÉCRITURE DES TABLETTES DE L'ÉPOQUE D'URUKAGINA

DA et ID(A), qui, tous les trois, renferment un clou vertical, la tête en bas, contraire-
ment à une règle générale qui s'applique à tous les autres signes du syllabaire cunéi-
forme de cette époque.

Pour se rendre compte des motifs de cette singulière anomalie, qui n'a eu d'ailleurs
qu'une assez courte durée, car elle commence sous le patési Entéména et n'est plus
constatée à l'époque de Sargani, il n'est pas inutile de suivre les variations de forme
que présentent les mêmes signes, au fur et à mesure qu'ils se rapprochent de l'image
qui leur a donné naissance; le tableau1 qui suit rendra cette étude facile.

Dès le début des études cunéiformes, on a admis que le signe SU dérivait de
l'image d'une main, et l'on n'a pas tardé à reconnaître que les signes archaïques D A. et
ID avaient une origine analogue et que leur prototype était un bras. Il est permis de
reconstituer ce prototype avec un grand degré de vraisemblance, d'après les formes les
plus anciennes du signe DA et en particulier d'après celle qui est figurée au n° 2 de notre
tableau; on y retrouve, à l'extrémité d'un avant-bras sommairement dessiné, une main
rudimentaire avec quatre doigts et le pouce; celui-ci est représenté par une ligne isolée
dont la direction diverge de celle des autres doigts, elle est suivie de deux lignes
brisées, formant un angle droit qui correspond à la saillie proéminente de la base du
pouce; les mêmes particularités se retrouvent dans les formes primitives du signe SU
(n° 15). On peut par suite présumer que les images du bras et de la main qui ont servi
de modèles aux scribes de Sirburla étaient analogues à celles que nous figurons aux
nos 1 et 13 de la première colonne.

Si nous continuons l'examen du tableau, nous trouvons aux nos 3 et 16 des formes
tout à fait particulières dans lesquelles les courbes des images primitives sont conser-
vées, seulement le pouce n'est pas, comme précédemment, rejeté vers l'extérieur. Ces
signes sont empruntés à un fragment d'onyx très archaïque qui m'appartient et que je
désignerai par AFa. Suivant toute vraisemblance, il provient de Sipar. Je serais
disposé à croire que l'image de la main qui a servi de prototype différait du n° 13 et se
rapprochait de celle figurée au n° 14.

C'est la colonne suivante (colonne 5), dont l'examen nous permettra de saisir la
progression qu'ont suivie dans l'écriture sur argile les signes SU, DA et ID, avant
d'admettre le clou vertical, tête en bas, de l'époque d'Entéména et d'Urukagina; les
signes 4, 17, 25 de cette colonne, qui appartiennent à des tablettes des patésis anté-
rieurs, sont nettement cunéiformes. Les trois premières lignes obliques du signe pri-
mitif n° 2 s'y retrouvent sous la forme de trois clous avec tête à gauche dont le dernier
s'est redressé de manière à être presque vertical; encore un petit pas, et nous arrive-
rons aux formes d'Urukagina, où, des trois lignes obliques, la première seule conserve

1. Sur le tableau annexé, nous avons figuré les signes horizontaux, c'est-à-dire dans la position où on est
le plus accoutumé à les voir : toutes nos descriptions s'appliquent à cette position. Il est incontestable néan-
moins qu'originairement ils avaient une position verticale; au surplus, pour les voir redressés, il suffit de faire
tourner le tableau de 90 degrés, de gauche à droite; les clous horizontaux, téte à gauche, deviennent des clous
verticaux, téte en haut, et les clous verticaux, tête en haut, deviennent des clous horizontaux, tête à droite.

Le fragment d'onyx archaïque que je désigne par AFoe m'appartient et est inédit; il fait connaître des
formes très archaïques, qui rappellent celles de Manistusu et du fragment 1028 de Constautinople publié par
Hilprecht, OBI., mais qui accusent une antiquité bien plus reculée.
 
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