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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 31.1909

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Nr. 1-2
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Gautier, Joseph Étienne: Le " Sit S̆ams̆i" de S̆ilhak in S̆us̆inak
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https://doi.org/10.11588/diglit.12678#0052

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LE « SIT ëAMél » DE àlLHAK IN SUSINAK

43

éclairer. Si l'on admet l'origine sémitique de l'expression, on doit conclure qu'il ne peut
être qu'un objet rituel ou ex-voto. Et cela est vraisemblable, car il serait anormal de
trouver en connexion deux mots anzanites ayant telle similitude avec la formule cou-
rante employée dans la langue assyrienne pour désigner le « lever du soleil ».

Il n'est pas surprenant de rencontrer des termes sémitiques dans un texte an-
zanite : les exemples en sont nombreux, et il n'en saurait être autrement à Suse, où
devait résider, à côté des éléments anzanites, une population sédentaire qui fut forte-
ment métissée de sang sémite par les occupations antérieures se succédant, en Élam,
depuis les temps les plus reculés.

Le voisinage, les relations commerciales devaient également influencer le langage.
De plus, le culte semble avoir été instauré de toute date par les premiers conquérants
venus de Mésopotamie. Manistusu n'avait-il pas sa statue à Suse, dédiée au dieu susien
Nârute, tandis que Dungi nous laissait de nombreux dépôts de fondations que Silhak
In Susinak a pieusement conservés?

Jusqu'à Untas GAL, la littérature était rédigée, à notre connaissance, en langue
sémitique; les scribes qui n'étaient autres que les prêtres n'avaient donc d'anzanite que
le nom. Untas GAL lui-même nous a donné des textes en langue sémitique au début de
son règne, semble-t-il. S'il a, pour affirmer l'indépendance de sa race, adopté, lui le
premier, l'anzanite dans ses textes votifs, il n'a pu faire table rase d'un passé séculaire,
bouleverser le rite et créer un culte nouveau de toutes pièces. C'est pourquoi il sera
légitime de rechercher dans les pratiques des religions sémitiques les éléments sus-
ceptibles d'éclairer le problème posé par cet objet cultuel si étrange.

Deux hypothèses se posent quant à la nature de la représentation : ou bien on peut
y voir une reproduction topographique de l'acropole susienne avec ses temples et leurs
dépendances, ou bien toute une suite de symboles se rapportant à l'acte cultuel au-
quel se livrent les deux personnages représentés. /<--.->v
Je pencherais volontiers vers la première comme v'C v
étant la plus simple; mais tout d'abord notons / ^~
qu'il faut faire abstraction de toute idée de pro- A; \|
portion. Les bas-reliefs assyriens, du reste, nous ^-r=^
montrent combien peu l'artiste avait souci de /
l'échelle, et ceci ne saurait surprendre1.

La formule sit samsi, employée par le rédac- À- (J </
teur anzanite, désigne donc une cérémonie ri-
tuelle, mais elle peut aussi bien en déterminer le temps que la nature. S'agit-il d'un
culte solaire ou d'une cérémonie célébrée au «lever du soleil»? Nahhunte, assimilé à
Samas2, est loin d'occuper dans le panthéon anzanite la place prépondérante qui est
sans contredit réservée à In Susinak, le Ninip d'Élam3.

Quoi qu'il en soit, les deux personnages figurés se livrent à une pratique qu'un

1. Perrot et Chipiez, t. III, p. 38-39, 43, 60.

2. II Kawl., 57. 1. 47, c, d.

3. II Kawl., 57, 1. 64, c, d.
 
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