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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 31.1909

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Nr. 3-4
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Maspero, Gaston: L' Ostracon Carnarvon et le papyrus prisse
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https://doi.org/10.11588/diglit.12678#0161

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L'OSTRACON CARNARVON ET LE PAPYRUS PRISSE

L'OSTRACON CARNARVON ET LE PAPYRUS PRISSE

PAR

G. Maspero

Au mois de février de l'an dernier, le comte de Carnarvon, fouillant à Thèbes dans
la montagne de Drah abou'l Neggah, y recueillit, parmi les déblais de fouilles antérieures,
les deux morceaux d'une tablette à écrire, couverte sur ses deux faces de textes et de
dessins. C'était un des nombreux objets que l'on donnait aux morts pour les accom-
pagner dans l'autre monde, et que l'on tuait, en les cassant en deux, afin que leur double
y servit le double du maître. Celui-ci représentait probablement, à lui seul, la biblio-
thèque et les délassements de son maître. On y lit, d'un côté, le commencement d'un
conte à demi historique, dont l'action se passait en l'an III du Pharaon Kamôsis de la
XVII0 dynastie et nous donne son protocole complet, pour la première fois à ma con-
naissance : il me semble que c'est le début de l'histoire de revenants dont des fragments
nous ont été conservés sur des ostraca variés1, mais cela n'est pas bien certain. Sur
l'autre face, le scribe avait tracé à grands traits la figure d'un damier avec les quatre
noms de cases habituels; c'était pour que le mort pût jouer aux dames sans trop de frais,
lorsque l'envie lui en prendrait. Au-dessus de ce gribouillage, huit longues lignes d'écri-
ture, pressées l'une contre l'autre, contiennent les premières lignes d'un traité de
moral très ancien, celui dont Prisse d'Avennes donna le manuscrit à notre Bibliothèque
nationale, et que Chabas appelait le plus ancien livre du monde. Un roman, un manuel
de philosophie pratique, une table à jeu, le mort avait là de quoi se distraire pour
l'éternité.

Il avait vécu sans doute vers le temps de la XXe dynastie, car l'écriture de son
livre semble se rattacher aux mains cursives de cette époque plutôt qu'à celles de la
XVIIIe. Elle est petite, un peu carrée, rapide, avec une tendance à se renverser en
arrière, et certains caractères y affectent déjà une allure presque démotique : le scribe
était assez habile, mais il ne s'était pas appliqué plus qu'il ne fallait, et on le conçoit
sans peine, puisqu'aussi bien son œuvre était destinée à demeurer éternellement dans
la nuit du tombeau. Le texte lui-même est rempli de fautes matérielles, et surtout il
est si différent de celui du Papyrus Prisse, qu'en vérité on croirait lire parfois une
version nouvelle et non pas une copie de la version déjà connue. Le voici, avec
sa traduction littérale : | e=^i 1JJ^^j^Qf c=^=>.'^~<==>-a~==^. l

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1. Contes populaires de VAncienne Egypte, 3e éd., p. 231 sqq.
 
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