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SAURIENS FIGURÉS SUR LES CIPPES D'HORUS
Le premier est, sous le nom de crocodile terrestre, mentionné par Hérodote dans sa
nomenclature des animaux de Libye : « Il y a aussi, dit-il, des crocodiles terrestres,
qui ont environ trois coudées de long et qui ressemblent aux lézards '. » C'est, comme
le croit Prosper Alpin, le véritable scinque des anciens; les Arabes le nomment
j Ouaran-el-hard, lézard des sables. Ce
^rZT^ . '■ ^^^^ ^^^^^^ Kk reptile se distingue par des écailles cir-
uu*##*||pil| '^^^^^^^^^^3 culaires, des oreilles ovales, une queue
^^^^0^^KM^, >f»>^'^^^?sw^^l^Z-—£_ entièrement conique. Son dos, générale-
Flg' 3" ment d'un brun clair, est parsemé de
taches jaune-pâle, verdâtre, coloration disposée sur la queue en bandes transversales
peu distinctes, mais assez régulièrement distribuées. Le ventre est gris-jaune, couleur
de sable. Cette espèce, dont la taille n'excède pas un mètre de longueur, vit loin des
eaux parmi les lieux arides et sablonneux. On OOO —
la trouve principalement dans les déserts de
l'Égypte, de l'Arabie Pétrée et de la Palestine.
Il n'est pas rare de voir, au Caire, des jongleurs
arabes montrer au public des varans terrestres
sur lesquels ils débitent les plus fantastiques his-
toires, après leur avoir, par mesure de prudence,
arraché les dents.
Le varan du Nil, appelé par Cuvier le
grand Monitor du Nil et par les Arabes Oua-
ran-el-Bahr, lézard du fleuve, mesure parfois
jusqu'à deux mètres de longueur. Il a la taille
très élancée ; la queue, surmontée d'une haute
carène, est comprimée latéralement et atteint
une fois et demie la longueur du corps, les pieds
ont des doigts longs, munis d'ongles crochus et
bien acérés. Les parties supérieures de l'animal
sont d'un gris verdâtre moucheté de noir; le
ventre est d'un blanc jaunâtre strié de brun.
Comme tous les sauriens, le Monitor du Nil est
Fig. 4.
très carnassier; il se nourrit de poissons, de
grenouilles, de petits mammifères, recherche avidement les œufs de crocodile et s'em-
pare des petits nouvellement éclos pour s'en repaître. Ses mœurs sont aussi féroces que
celles des grands sauriens, mais, étant plus faible, il est moins redoutable.
Tels sont les deux varans qui vivent en Egypte; leur aspect rappelle si bien celui
du crocodile, que les anciens, les prenant pour des variétés de ce saurien, désignaient
le premier, comme on l'a vu plus haut, sous le nom de crocodile terrestre.
Cette ressemblance a tellement frappé les modernes que, de nos jours encore, les
PUB
1. Hérodote, liv. IV, 192.
SAURIENS FIGURÉS SUR LES CIPPES D'HORUS
Le premier est, sous le nom de crocodile terrestre, mentionné par Hérodote dans sa
nomenclature des animaux de Libye : « Il y a aussi, dit-il, des crocodiles terrestres,
qui ont environ trois coudées de long et qui ressemblent aux lézards '. » C'est, comme
le croit Prosper Alpin, le véritable scinque des anciens; les Arabes le nomment
j Ouaran-el-hard, lézard des sables. Ce
^rZT^ . '■ ^^^^ ^^^^^^ Kk reptile se distingue par des écailles cir-
uu*##*||pil| '^^^^^^^^^^3 culaires, des oreilles ovales, une queue
^^^^0^^KM^, >f»>^'^^^?sw^^l^Z-—£_ entièrement conique. Son dos, générale-
Flg' 3" ment d'un brun clair, est parsemé de
taches jaune-pâle, verdâtre, coloration disposée sur la queue en bandes transversales
peu distinctes, mais assez régulièrement distribuées. Le ventre est gris-jaune, couleur
de sable. Cette espèce, dont la taille n'excède pas un mètre de longueur, vit loin des
eaux parmi les lieux arides et sablonneux. On OOO —
la trouve principalement dans les déserts de
l'Égypte, de l'Arabie Pétrée et de la Palestine.
Il n'est pas rare de voir, au Caire, des jongleurs
arabes montrer au public des varans terrestres
sur lesquels ils débitent les plus fantastiques his-
toires, après leur avoir, par mesure de prudence,
arraché les dents.
Le varan du Nil, appelé par Cuvier le
grand Monitor du Nil et par les Arabes Oua-
ran-el-Bahr, lézard du fleuve, mesure parfois
jusqu'à deux mètres de longueur. Il a la taille
très élancée ; la queue, surmontée d'une haute
carène, est comprimée latéralement et atteint
une fois et demie la longueur du corps, les pieds
ont des doigts longs, munis d'ongles crochus et
bien acérés. Les parties supérieures de l'animal
sont d'un gris verdâtre moucheté de noir; le
ventre est d'un blanc jaunâtre strié de brun.
Comme tous les sauriens, le Monitor du Nil est
Fig. 4.
très carnassier; il se nourrit de poissons, de
grenouilles, de petits mammifères, recherche avidement les œufs de crocodile et s'em-
pare des petits nouvellement éclos pour s'en repaître. Ses mœurs sont aussi féroces que
celles des grands sauriens, mais, étant plus faible, il est moins redoutable.
Tels sont les deux varans qui vivent en Egypte; leur aspect rappelle si bien celui
du crocodile, que les anciens, les prenant pour des variétés de ce saurien, désignaient
le premier, comme on l'a vu plus haut, sous le nom de crocodile terrestre.
Cette ressemblance a tellement frappé les modernes que, de nos jours encore, les
PUB
1. Hérodote, liv. IV, 192.