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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 31.1909

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Nr. 3-4
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Legrain, Georges: Sur un groupe d'Amon et d'Améniritis Ire
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https://doi.org/10.11588/diglit.12678#0156

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SUR UN GROUPE D'AMON ET D'AMENIRITIS I"

141

» car il ne rend point d'oracles en ce lieu en tout temps » (Clio, I, 181-182).

Toute incroyable que cette coutume semble à Hérodote, elle justifie ce que nous
connaissons des « épouses du dieu », des , mieux que ce que nous rapporte Strabon
des pallacides1 et de leur dépravation précoce, à moins que nous ne voyions dans le
témoignage du géographe l'indication de la décadence et de la corruption où étaient
tombées les anciennes épouses d'Amon, qui jadis étaient plus que les grands prêtres et
que les Pharaons eux-mêmes, et qui, par ce fait même, il me semble, ne pouvaient ni ne
devaient se prostituer à tout venant. Je ne veux certes point me porter champion ou
commentateur de la continence spéciale des Shapenapit, des Nitocris et des Améniritis,
mais, en mettant Hérodote et Strabon en parallèle, je remarque une divergence absolue
dans les résultats de consécration de la femme-prêtresse au dieu. D'un côté, elle n'a
commerce avec aucun homme; de l'autre, elle l'a avec le premier venu : après quoi on
la marie « non sans avoir, au préalable, ajoute gravement Strabon, pris le deuil en son
honneur, à l'expiration de son temps de prostitution ». Et la pallacide, précise Strabon,
est libre de prostituer sa beauté et de s'abandonner à qui elle veut, jusqu'à sa première
purgation menstruelle. Or, ce phénomène advient, paraît-il, dans la Thôbaïde, lorsque
les jeunes filles atteignent l'âge de neuf ou dix ans. Par contre, si nous identifiions les
pallacides de Strabon avec les épouses d'Amon, nous constaterons qu'elles détiennent
presque toujours cette fonction jusqu'à un âge très avancé, et je ne crois pas que l'in-
tendant qui marche souvent derrière elles soit un mari ayant une prépondérance quel-
conque au moins au point de vue civil. Et quand bien même cela serait, il semble
résulter du passage de Strabon que, une fois mariée, la pallacide était remplacée pat-
une autre.

Strabon, comme Hérodote, nous fournissent si souvent des renseignements dont la
véracité est confirmée par les découvertes modernes, que nous devons toujours nous
efforcer de concilier leurs opinions quand elles sont différentes, et nous dire, par
exemple, pour le fait qui nous occupe : quand Hérodote (vers 484-425 av. J.-C.) visita
l'Egypte, la femme consacrée à Amon thébain vivait ainsi qu'il le raconte, et quand
Strabon, sous le règne d'Auguste, accompagnait iElius Gallus (c'est-à-dire quatre cents
ans après), la pallacide qui avait succédé aux épouses du dieu, aux Shapenapit et aux
Améniritis cle jadis ne remplissait plus de la même manière les fonctions que celles-ci
exercèrent lorsque Amon et Thèbes commençaient à décliner. Devons-nous voir clans
cette différence de conduite un déclin normal de la religion thébaine qui va bientôt

que nous devons rechercher l'origine du mot Apitou, qui, sous les formes (_ (2, (2 _■> NT '> désigne

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les favorites et leurs demeures, et qui, d'autre part, sous les formes I f ©,1 \ , (I (A, \ ,

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désigne Karnak. Le terme (I /wwv\ A K <£? ( Il peut se traduire : « Amon-Rà, qui réside dans

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» le territoire des Harems ».

1. « Quant à Zeus, leur divinité principale, ils l'honorent en lui consacrant une de ces jeunes vierges que
» les Grecs appellent des pallacides, vierges chez qui la plus exquise beauté s'allie à la naissance la plus
» illustre. [Une fois au service du dieu,] cette jeune fille est libre de prostituer sa beauté et de s'abandonnèr à
» qui elle veut, jusqu'à sa première purgation menstruelle; passé cette époque, on la marie non sans avoir,
» au préalable, pris le deuil en son honneur, à l'expiration de son temps de prostitution » (Strabon, XVII,
46).
 
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