LE CLASSEMENT DES ROIS DE LA FAMILLE DES RURASTITES
LE CLASSEMENT DES KOTS DE M FAMILLE DES BUB4STITES
PAR
G. Daressy
Le nouveau classement des rois de la période bubastite que j'ai proposé dernière-
ment a été l'objet, de la part de M. Gauthier, d'un certain nombre d'objections1. Le
tableau que j'avais dressé est certes provisoire, et, dès maintenant, on peut y faire
quelques retouches; mais elles ne portent que sur des points secondaires, et je ne vois
pas dans les documents publiés jusqu'à ce jour d'indications que toute l'œuvre soit à
reprendre. Avant de dresser ma liste j'avais dû envisager les mêmes côtés embarras-
sants que signale M. Gauthier, et, aujourd'hui comme alors, je ne crois pas qu'il y ait
d'autres solutions possibles que celles que j'ai indiquées.
Les difficultés à vaincre sont d'autant plus grandes que nombre des documents
sur lesquels il faut s'appuyer sont ambigus, mutilés ou de lecture douteuse, que cer-
tains textes sont erronés soit du fait du graveur antique, soit de celui de l'éditeur
moderne; j'espère que les explications qui vont suivre entraîneront la conviction de
mes confrères.
La diversion porte surtout sur trois points : 1° l'existence d'un Chéchanq II, suc-
cesseur d'Osarkon II; 2° la place à attribuer à un autre Chéchanq, dont le prénom est
la distinction absolue à faire entre Osarkon II et d'autres Osarkon qui
à leur nom. J'étudierai séparément autant que possible les questions
rois points, bien qu'il soit parfois difficile de couper une démonstration
dont la valeur ne ressort que de l'enchaînement des faits.
Le principe qui me paraît devoir dominer les essais de classification des souve-
rains de cette période à partir d'Osarkon II est celui de la division de l'Egypte en
deux royaumes distincts, gouvernés par des rois distincts, bien qu'issus d'une même
famille dont Chéchanq Ier avait été le premier membre qui fût monté sur le trône. Mais
séparation ne signifie pas toujours antagonisme : les princes thébains et ceux dont la
résidence officielle fut à Bubastis paraissent au contraire avoir, en général, entretenu
des relations plutôt cordiales, et les troubles qui agitèrent le pays pendant un certain
temps sont dus plutôt aux agissements des descendants de Nimrat, fils d'Osarkon II,
qui, forcés de renoncer à la charge de premier prophète d'Amon et de se contenter du
gouvernement d'Héracléopolis, ne s'apaisèrent qu'à la suite d'un mariage qui fit oublier
les griefs. Au moment de ce partage du pays, il semble avoir été convenu que les rois
de Bubastis garderaient la suzeraineté; le résultat visible de cet accord est que dans
la Haute Égypte, à Thèbes spécialement, on trouve des documents datés : 1° ou du roi
local, 2° ou du roi local avec référence à la date de règne du suzerain, 3° ou seulement
0
I 1
ont ajouté v^J
relatives à ces
1. Les rois Chéchanq, dans le Bulletin de l'Institut français, t. xi, et dans le Liore des Rois d'Egyj>tet
t. iii, p. 302 à 395.
RECUEIL, XXXVIII. — TROISIÈME SÉl!., T. VI. 2
LE CLASSEMENT DES KOTS DE M FAMILLE DES BUB4STITES
PAR
G. Daressy
Le nouveau classement des rois de la période bubastite que j'ai proposé dernière-
ment a été l'objet, de la part de M. Gauthier, d'un certain nombre d'objections1. Le
tableau que j'avais dressé est certes provisoire, et, dès maintenant, on peut y faire
quelques retouches; mais elles ne portent que sur des points secondaires, et je ne vois
pas dans les documents publiés jusqu'à ce jour d'indications que toute l'œuvre soit à
reprendre. Avant de dresser ma liste j'avais dû envisager les mêmes côtés embarras-
sants que signale M. Gauthier, et, aujourd'hui comme alors, je ne crois pas qu'il y ait
d'autres solutions possibles que celles que j'ai indiquées.
Les difficultés à vaincre sont d'autant plus grandes que nombre des documents
sur lesquels il faut s'appuyer sont ambigus, mutilés ou de lecture douteuse, que cer-
tains textes sont erronés soit du fait du graveur antique, soit de celui de l'éditeur
moderne; j'espère que les explications qui vont suivre entraîneront la conviction de
mes confrères.
La diversion porte surtout sur trois points : 1° l'existence d'un Chéchanq II, suc-
cesseur d'Osarkon II; 2° la place à attribuer à un autre Chéchanq, dont le prénom est
la distinction absolue à faire entre Osarkon II et d'autres Osarkon qui
à leur nom. J'étudierai séparément autant que possible les questions
rois points, bien qu'il soit parfois difficile de couper une démonstration
dont la valeur ne ressort que de l'enchaînement des faits.
Le principe qui me paraît devoir dominer les essais de classification des souve-
rains de cette période à partir d'Osarkon II est celui de la division de l'Egypte en
deux royaumes distincts, gouvernés par des rois distincts, bien qu'issus d'une même
famille dont Chéchanq Ier avait été le premier membre qui fût monté sur le trône. Mais
séparation ne signifie pas toujours antagonisme : les princes thébains et ceux dont la
résidence officielle fut à Bubastis paraissent au contraire avoir, en général, entretenu
des relations plutôt cordiales, et les troubles qui agitèrent le pays pendant un certain
temps sont dus plutôt aux agissements des descendants de Nimrat, fils d'Osarkon II,
qui, forcés de renoncer à la charge de premier prophète d'Amon et de se contenter du
gouvernement d'Héracléopolis, ne s'apaisèrent qu'à la suite d'un mariage qui fit oublier
les griefs. Au moment de ce partage du pays, il semble avoir été convenu que les rois
de Bubastis garderaient la suzeraineté; le résultat visible de cet accord est que dans
la Haute Égypte, à Thèbes spécialement, on trouve des documents datés : 1° ou du roi
local, 2° ou du roi local avec référence à la date de règne du suzerain, 3° ou seulement
0
I 1
ont ajouté v^J
relatives à ces
1. Les rois Chéchanq, dans le Bulletin de l'Institut français, t. xi, et dans le Liore des Rois d'Egyj>tet
t. iii, p. 302 à 395.
RECUEIL, XXXVIII. — TROISIÈME SÉl!., T. VI. 2