Études géographiques.
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mes efforts à ce sujet n'ont pas été couronnés. Ou ce nom, recherché avec tant de soin, ne
s'y rencontre pas, ce qui n'est guère probable en face de la richesse extraordinaire de listes
et de notions géographiques continues sur les monuments, ou il a échappé à mon attention,
en se cachant sous quelque forme ou dénomination dont je n'ai pas pu me rendre compte.
En effet ce n'est que depuis mon dernier séjour à Paris (au mois de Juin de cet an)
que j'ai été assez heureux de le découvrir dans un papyrus f unéraire.
Parmi les trésors du Louvre que MM. Pierket et Kevillout ont eu l'extrême bonté
de mettre à ma disposition, il y a plusieurs papyrus hiératiques contenant des notions
géographiques de la plus haute valeur. Je me permets de fixer l'attention sur celui qui porte
le numéro 3079 et que M. Devéria, dans son catalogue des manuscrits égyptiens du Louvre
(p. 123) a nommé : papyrus de Zod-her (Za'ho'), fils de Ta-ouag'esch. «Ce manuscrit,» dit-il,
«remarquable par sa dimension, paraît avoir été un exemplaire du Livre des morts aussi
» complet que le Todtenbuch ou à peu près. » Tout en comparant les divers chapitres de ce
manuscrit à ceux du Todtenbuch, il a terminé la description de ce papyrus par les mots:
«Col. 110 à 114. Textes étrangers au Todtenbuch, sans figures».
Mais comme l'a déjà remarqué M. Pierret, ce sont justement ces dernières colonnes
qui renferment tant de notions précieuses pour les études géographiques de l'ancienne Égypte.
La colonne 110 a un intérêt tout particulier pour nous. Le texte y débute par des
paroles et formules qui rappellent les lamentations d'Isis et de Nephthys contenues dans le
papyrus de Nainai du musée de Berlin, publié dans un bien remarquable travail par
M. Horrack. Ces lamentations s'adressent au dieu Oshïs que la mort a enlevé à ses sœurs.
On devait prononcer ces plaintes, en exécutant quelques cérémonies religieuses :
I ! ( 0 |m «du 23 Khoiak jusqu'au 25» (du même mois). C'est ainsi que le dit égale-
ment le papyrus ci-dessus nommé de Berlin, dont le texte (hiératique) commence par les mots :
*e/?t àri en son-ti en pi usiri
Récitation des glorifications qu'ont faites les jumelles de la maison d'Osiris
5=f T Ik" nnl
/mit àment muter a neb-t àbot em àb-IV-?a (karuj
résidant
clans
l'ouest,
le
dieu
grand,
n n
n ^
a
uni
\\
y ;
# ^
M
I
XXV
àri
ma-tet
em
men-t
25.
A faire
le pareil
dans
places
maître d'Abydus, au mois de Khoiak
jour
©
neb-t en usiri em fyb-f nib
toutes (Y Osiris dans sa fête chaque».
Selon cette préambule le texte en question était destiné à être récité dans tous les
Sérapées, — car ce sont «les places d'Osiris», — à la fête lugubre du 25 Khoiak, qui est
l'anniversaire du jour d'enterrement d'Osiris.
D'accord avec une tradition classique qui s'est conservée chez Aristide, l'Egypte
possédait 42 Sérapées. C'est le nombre exacte des districts ou nomes dont se composait la
Haute et la Basse Égypte (voyez le Dict. géogr., p. 684). Chaque nome possédait son Séra-
péum où les prêtres, le temps de deuil pour Osiris arrivé, exécutaient des rites mystérieux
en souvenir du dieu qu'une mort violente avait arraché à ses deux sœurs.
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mes efforts à ce sujet n'ont pas été couronnés. Ou ce nom, recherché avec tant de soin, ne
s'y rencontre pas, ce qui n'est guère probable en face de la richesse extraordinaire de listes
et de notions géographiques continues sur les monuments, ou il a échappé à mon attention,
en se cachant sous quelque forme ou dénomination dont je n'ai pas pu me rendre compte.
En effet ce n'est que depuis mon dernier séjour à Paris (au mois de Juin de cet an)
que j'ai été assez heureux de le découvrir dans un papyrus f unéraire.
Parmi les trésors du Louvre que MM. Pierket et Kevillout ont eu l'extrême bonté
de mettre à ma disposition, il y a plusieurs papyrus hiératiques contenant des notions
géographiques de la plus haute valeur. Je me permets de fixer l'attention sur celui qui porte
le numéro 3079 et que M. Devéria, dans son catalogue des manuscrits égyptiens du Louvre
(p. 123) a nommé : papyrus de Zod-her (Za'ho'), fils de Ta-ouag'esch. «Ce manuscrit,» dit-il,
«remarquable par sa dimension, paraît avoir été un exemplaire du Livre des morts aussi
» complet que le Todtenbuch ou à peu près. » Tout en comparant les divers chapitres de ce
manuscrit à ceux du Todtenbuch, il a terminé la description de ce papyrus par les mots:
«Col. 110 à 114. Textes étrangers au Todtenbuch, sans figures».
Mais comme l'a déjà remarqué M. Pierret, ce sont justement ces dernières colonnes
qui renferment tant de notions précieuses pour les études géographiques de l'ancienne Égypte.
La colonne 110 a un intérêt tout particulier pour nous. Le texte y débute par des
paroles et formules qui rappellent les lamentations d'Isis et de Nephthys contenues dans le
papyrus de Nainai du musée de Berlin, publié dans un bien remarquable travail par
M. Horrack. Ces lamentations s'adressent au dieu Oshïs que la mort a enlevé à ses sœurs.
On devait prononcer ces plaintes, en exécutant quelques cérémonies religieuses :
I ! ( 0 |m «du 23 Khoiak jusqu'au 25» (du même mois). C'est ainsi que le dit égale-
ment le papyrus ci-dessus nommé de Berlin, dont le texte (hiératique) commence par les mots :
*e/?t àri en son-ti en pi usiri
Récitation des glorifications qu'ont faites les jumelles de la maison d'Osiris
5=f T Ik" nnl
/mit àment muter a neb-t àbot em àb-IV-?a (karuj
résidant
clans
l'ouest,
le
dieu
grand,
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I
XXV
àri
ma-tet
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25.
A faire
le pareil
dans
places
maître d'Abydus, au mois de Khoiak
jour
©
neb-t en usiri em fyb-f nib
toutes (Y Osiris dans sa fête chaque».
Selon cette préambule le texte en question était destiné à être récité dans tous les
Sérapées, — car ce sont «les places d'Osiris», — à la fête lugubre du 25 Khoiak, qui est
l'anniversaire du jour d'enterrement d'Osiris.
D'accord avec une tradition classique qui s'est conservée chez Aristide, l'Egypte
possédait 42 Sérapées. C'est le nombre exacte des districts ou nomes dont se composait la
Haute et la Basse Égypte (voyez le Dict. géogr., p. 684). Chaque nome possédait son Séra-
péum où les prêtres, le temps de deuil pour Osiris arrivé, exécutaient des rites mystérieux
en souvenir du dieu qu'une mort violente avait arraché à ses deux sœurs.