Les régimes matrimoniaux.
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« L'an 3, au mois de Thot, du roi Ptoléinée, fils de Ptolémée et de Bérénice, les dieux
» Évergètes, Démétrios, fils d'Apellès, étant prêtre d'Alexandre et des dieux frères, des dieux
» évergètes, Me... ptias, fille de Ménapion, étant canéphore devant Arsinoë philadelphe.
«Le fabricant d'étoffes de byssus de la fabrique d'Amon, Imoutb, fils de Hor, dont
»la mère est Taoukes, dit à la femme Tset____fille de Pséosor, dont la mère est Tsetosor:
« Je t'ai prise pour femme. Je te donne un argenteus, en sekels 5, un argenteus iterum
» pour ton don nuptial. Je t'établirai pour femme. Que je te méprise, que je prenne une
» autre femme que toi, je te donnerai 5 argenteus, en sekels 25, cinq argenteus iterum.
» Que je te donne le tiers de tout bien que j'acquerrai (biens qui seront communs) entre
» toi et moi à partir du moment ci-dessus. Mon fils aîné, ton fils aîné parmi les enfants que
»tu as engendrés antérieurement, et les enfants que tu m'engendreras, seront les maîtres de
» tous les biens que je possède et posséderai à l'avenir, en dehors du tissage d'étoffes de
» byssus d'Amon. •
Adhésion :
« Hor, fils de Paba, dont la mère est Tséchons, son père, dit :
«Reçois cet écrit de la main du tisseur d'étoffes de byssus de la fabrique d'Amon,
»Imouth, fils de Hor, dont la mère est Taoukes, mon fils ci-dessus (nommé), pour qu'il soit
» fait selon toutes les paroles ci-dessus. Mon cœur en est satisfait, sans avoir à alléguer
» aucune pièce, aucune parole au monde avec toi.
Souscriptions de notaires:
«A écrit l'écrivain Pséchons, fils de Hor-hotep, qui écrit au nom des prêtres des cinq
» classes d'Amon, des dieux frères, des dieux évergètes et des dieux philopators.
« A écrit Pséchons, fils de Hor-nofré, le commis de Hor-hotep, fils de Psémin, l'écrivain
» du roi, (Basilicogrammate.)
« A écrit......fils d'Ereius, le commis de Hor-ut'a, fils de Téos, l'écrivain du roi. »
En ce qui touche le régime matrimonial, ce contrat n'a pas besoin de commentaires;
il est suffisamment clair par lui-même. Imoutb. était marié sous le régime de la communauté.
Mais il n'avait donné à sa femme, (outre le don nuptial traditionnel,) que le tiers des acquêts.
Ceci était du reste tout naturel pour un négociant dont les revenus et par suite les acquêts
de toute nature étaient assez considérables, et qui ne possédait guère de biens fonds propre-
ment dits. Son fond de commerce lui-même semble ne lui avoir pas appartenu en propre;
car il l'excepte nommément des biens qu'il laisse à ses enfants. Cette fabrique d'étoffes de
byssus du temple d'Amon était possédée par les prêtres d'Amon-Râ-Sonter, qui la faisaient
exploiter par un agent sous leurs ordres. Que cette charge ait été en quelque sorte hérédi-
taire dans la même famille, cela nous semble très probable. Mais c'était au collège sacerdotal
qu'il revenait de choisir le sujet et de lui donner l'investiture. On sait par le décret de
Rosette que les byssus étaient un des grands revenus des temples, revenu assez grand pour
que le roi eût voulu en prendre sa part. Il en était pour le byssus comme pour le vin et le
froment que le roi exigeait par aroure de terre sacrée selon le même décret. Un papyrus
de Leyde nous a conservé un reçu de l'amende payée, sous Philadelphe, par le contrôleur de
l'impôt du vin sur les terres sacrées de Syenne, à propos d'un contrôle mal fait pendant
deux années. Il s'agissait donc d'un impôt assez considérable, et c'est pour cela qu'Epiphane
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« L'an 3, au mois de Thot, du roi Ptoléinée, fils de Ptolémée et de Bérénice, les dieux
» Évergètes, Démétrios, fils d'Apellès, étant prêtre d'Alexandre et des dieux frères, des dieux
» évergètes, Me... ptias, fille de Ménapion, étant canéphore devant Arsinoë philadelphe.
«Le fabricant d'étoffes de byssus de la fabrique d'Amon, Imoutb, fils de Hor, dont
»la mère est Taoukes, dit à la femme Tset____fille de Pséosor, dont la mère est Tsetosor:
« Je t'ai prise pour femme. Je te donne un argenteus, en sekels 5, un argenteus iterum
» pour ton don nuptial. Je t'établirai pour femme. Que je te méprise, que je prenne une
» autre femme que toi, je te donnerai 5 argenteus, en sekels 25, cinq argenteus iterum.
» Que je te donne le tiers de tout bien que j'acquerrai (biens qui seront communs) entre
» toi et moi à partir du moment ci-dessus. Mon fils aîné, ton fils aîné parmi les enfants que
»tu as engendrés antérieurement, et les enfants que tu m'engendreras, seront les maîtres de
» tous les biens que je possède et posséderai à l'avenir, en dehors du tissage d'étoffes de
» byssus d'Amon. •
Adhésion :
« Hor, fils de Paba, dont la mère est Tséchons, son père, dit :
«Reçois cet écrit de la main du tisseur d'étoffes de byssus de la fabrique d'Amon,
»Imouth, fils de Hor, dont la mère est Taoukes, mon fils ci-dessus (nommé), pour qu'il soit
» fait selon toutes les paroles ci-dessus. Mon cœur en est satisfait, sans avoir à alléguer
» aucune pièce, aucune parole au monde avec toi.
Souscriptions de notaires:
«A écrit l'écrivain Pséchons, fils de Hor-hotep, qui écrit au nom des prêtres des cinq
» classes d'Amon, des dieux frères, des dieux évergètes et des dieux philopators.
« A écrit Pséchons, fils de Hor-nofré, le commis de Hor-hotep, fils de Psémin, l'écrivain
» du roi, (Basilicogrammate.)
« A écrit......fils d'Ereius, le commis de Hor-ut'a, fils de Téos, l'écrivain du roi. »
En ce qui touche le régime matrimonial, ce contrat n'a pas besoin de commentaires;
il est suffisamment clair par lui-même. Imoutb. était marié sous le régime de la communauté.
Mais il n'avait donné à sa femme, (outre le don nuptial traditionnel,) que le tiers des acquêts.
Ceci était du reste tout naturel pour un négociant dont les revenus et par suite les acquêts
de toute nature étaient assez considérables, et qui ne possédait guère de biens fonds propre-
ment dits. Son fond de commerce lui-même semble ne lui avoir pas appartenu en propre;
car il l'excepte nommément des biens qu'il laisse à ses enfants. Cette fabrique d'étoffes de
byssus du temple d'Amon était possédée par les prêtres d'Amon-Râ-Sonter, qui la faisaient
exploiter par un agent sous leurs ordres. Que cette charge ait été en quelque sorte hérédi-
taire dans la même famille, cela nous semble très probable. Mais c'était au collège sacerdotal
qu'il revenait de choisir le sujet et de lui donner l'investiture. On sait par le décret de
Rosette que les byssus étaient un des grands revenus des temples, revenu assez grand pour
que le roi eût voulu en prendre sa part. Il en était pour le byssus comme pour le vin et le
froment que le roi exigeait par aroure de terre sacrée selon le même décret. Un papyrus
de Leyde nous a conservé un reçu de l'amende payée, sous Philadelphe, par le contrôleur de
l'impôt du vin sur les terres sacrées de Syenne, à propos d'un contrôle mal fait pendant
deux années. Il s'agissait donc d'un impôt assez considérable, et c'est pour cela qu'Epiphane
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