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Revue égyptologique — 1.1880

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Nr. 4
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Revillout, Eugène: Les arts égyptiens: (Étude du papyrus 65 de Leyde)
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https://doi.org/10.11588/diglit.10048#0199

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Les arts égyptiens.

169

« Qui hominem immolaverint, exve ejus sanguine litaverint, forum templumve pôl-
» luerint, bestiis objiciuntur, vel si honestiores, capite puniuntur. »

Plusieurs formules de notre papyrus semblent en effet se rapporter à l'accomplissement
de ce genre de crimes. — D'abord, que quelques-unes d'entre elles aient trait à des empoi-
sonnements, cela n'est guère douteux, bien que, par prudence, on ait caché autant que possible,
par les mystères d'une écriture secrète, le but poursuivi et les procédés employés à. cette
tin. Ainsi, par exemple, aussitôt après la formule pour faire tomber ton ennemi que nous
avons reproduite plus haut et quelques autres rites dont la destination est semblable suivant
notre document lui-même, nous trouvons dans les 24 premières lignes de la colonne 14 du pa-
pyrus plusieurs recettes pour jetions dont tous les ingrédients sont désignés à l'aide de sigles n'ap-
portenant à aucune langue et qui n'étaient connus que du seul initié. Il me paraît probable
que ces philtres n'étaient nullement inoffensifs. — Ce n'était pas tout. Non seulement les
sorciers tuaient ; mais, s'il faut en croire les contemporains, d'accord en cela avec leur rituel, ils
employaient le sang ou le corps de leurs victimes dans leurs cérémonies, immondes. Je n'en
veux pour preuve que la recette contenue page 8 du papyrus et dans lequel figurent le gosier
d'un homme mort par violence (sic), du sang humain etc. Mais ceci nous entraîne hors de
notre paragraphe, car il s'agit ici d'un poculum amatorium sur lequel nous aurons plus loin
l'occasion de revenir. Abordons donc sans plus tarder les amatoria.

§. 2. Amatobia.

Le jurisconsulte Paul1 nous résume ainsi le droit de son époque sous ce rapport :

«Qui abortionis aut amatorium poculum dant, etsi dolo non faciant, tamen quia mali
» exempli res est, humiliores in metallum, honestiores in insulam, amissa parte bonorum, rele-
» gâritur. Quod si ex hoc homo aut mulier perierit, summo supplicio afficiuntur. »

Rien n'est plus fréquent que de semblables formules dans notre papyrus démotique.
Nous allons commencer par eii donner une qui se trouve à la colonne XIV du papyrus,
pl. VII de l'édition de M. Lbbmans :

« Scarabée dans un vase de vin pour faire qu'une femme aime2 un homme (se, mas-
» culum). — Tu prends un scarabée .... c'est-à-dire un scarabée jeune qui n'ait pas encore
» de corne, (t*it — d'enveloppe cornée,) et qui ait trois àkim sur le haut de la. tête;i,
» [ayant, quand tu parles, sa face tournée en dehors], ou bien celui qui a seulement sa seconde
» enveloppe cornée, — tu l'apportes, au 1 lever du soleil. Tu attaches (ja.otp) une bande
:> d'étoffe à tes reins ; tu lies ta face5 d'un lien « de pousse de palmiers (fiem), ayant le
» scarabée sur le bout de ta main ; tu fais invocation sur lui, devant le soleil levant sept

1 Paul Sententiae, liv. V. Titre XXIII, 14.

2 loi le signe hiéroglyphique "^sl est employé au lieu du mot démotique correspondant.
" Transcription hiératique de © au lieu du mot démotique œ.cù.

1 Tpcire (ncipe). Mais après l'article démotico-hiératique on trouve le mot <=> en hiéroglyphes
linéaires.

r- Forme hiératique de @ face, au lieu de son correspondant démotique.
' 6 Ou pekau. Ce mot correspond à que M. Bhugsch ÇDict., p. 515) traduit chanvre oh lin, étoffe de

byssus. Ce mot se trouve aussi dans le Boman de Setna, p 89 de mon édition et il semble alors désigner
les vêtements de deuil, le sac dont parlent les prophètes.

'■ Devant le soleil allant se lever (eqe neipe) neipe est écrit comme plus haut.

*'*' ;' \ 22
 
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