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Lutz, Jules [Editor]; Perdrizet, Paul [Editor]
Speculum humanae salvationis (1): Text — Leipzig: Hiersemann, 1907

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https://doi.org/10.11588/diglit.49738#0326
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DRITTER TEIL. - DER IKONOGRAPHISCHE EINFLUSS DES SPECULUM

portant une icône de la Théotocos 1 ; mais pas plus dans
les œuvres de saint Germanos que dans celles de saint
Bernard ne se trouve le passage en question. Mol anus
n’avait pas pris la peine de vérifier l’attribution tradition-
nelle, tant elle lui semblait hors de contestation ; il est
croyable que le théologien qui fit la légende de la gra-
vure de Van Panderem a cherché la citation dans saint
Bernard et que, ne l’ayant pas trouvée, il s’est tiré d’affaire
en renvoyant les curieux à un Père connu par sa dévo-
tion à la Vierge, mais qu’ils n’iraient pas lire, puisqu’il
avait écrit en grec; d’ailleurs, comme les ouvrages de
Germanos avaient été brûlés par ordre de Léon l’icono-
claste 2, il restait toujours la ressource de dire que le
passage en question se trouvait dans un des ouvrages
perdus.
En réalité, il est pris, avec quelques changements, du
début du De laudibus B. Mariae Virginis, d’ARNAUD (ou

Ernaud) de Chartres3, abbé de Bonneval en 1138,
mort en 1156:
Securum accessum jam habet homo ad Deum, ubi mediatorem causae
suae Filium habet ante Patrem, et ante Filium matrem. Christus, nudato
latere, Patri ostendit latus et vulnera, Maria Christo pectus et ubera. Nec
potest ullo modo esse repulsa, ubi concurrunt et orant omni lingua disertius
haec clementiae monumenta et caritatis insignia 4.
Nous ne croyons pas qu’il faille remonter plus haut :
la prose rimée paraît bien indiquer un écrivain du temps
d’Honorius d’Autun ; et le passage en question est cité,
sous le nom d’ARNAUD de Chartres, par saint Alphonse
de Liguori, dans ses Gloires de Marie, paraphrase du
Salve Regina, ch. IX. Cette citation, d’ailleurs, paraît de
celles que les auteurs de livres édifiants se transmettent
les uns aux autres : nous la retrouvons dans la Mère de
Dieu et la Mère des hommes, du P. Terrien 5.

1 Cahier, II, p. 484. Cf. Acta SS., mai III, p. 156. Hipp. Marracci a publié un 5. Germani patriarchae Constant. Mariale, que nous
n’avons point vu. Les écrits de Germanos dans Migne, P. G., XCVIII.
2 Krumbacher, Gesch. der By%. Litt., 2e éd., p. 66.
8 Chevalier, Bio-bibliographie, nouvelle éd., II, p. 319; P. L., CLXXXIX, 1507; Mabillon dans P. L., CLXXXII, 513, n. 825 et
dans les Annales Ord. S. Benedicti, t. VI, p. 351 (éd. de Lucques), où le savant bénédictin fait cette remarque, qui n’est pas sans rapport avec
la fausse attribution que nous relevons : Ernaldum, quem alii Arnaldum seu Arnoldum, nonnulli perperam Bernardum vocant.
i Migne, P. L., CLXXXIX, 1725.
5 T. III, p. 422 : « Beaucoup d’auteurs ont parlé de la puissance que donne à la prière de Marie le mérite de sa maternité. Aucun peut-
être ne l’a fait plus heureusement qu’Arnaud de Bonneval, dans ce texte que nous avons déjà rapporté : « Le Fils montre au Père son côté
«entr’ouvert et ses blessures, la Mère présente au Fils les mamelles qui l’ont nourri, le sein qui l’a porté . .. »» Le sein qui l’a porté! Cette
traduction du mot pectùs est vraiment libre, à tous égards.

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