Studia muzealne / Muzeum Narodowe w Poznaniu (3.1957)

Societe des Amis des Sciences de Poznań.
C'est 1'insurge en chemise blanche, du có-
te droit de la scene de la prison de Magde-
bourg. Cette ressemblance permet de con-
clure que c'est la personne de 1'artiste
lui-meme et un fait concret de sa vie. Le

tableau est non seulement un „enregistre-
ment" d'un fait de la vie de 1'artiste, mais
possede la valeur et la portee d'un docu-
ment historique, relatif a nos luttes pour
la liberte, a l'epoque de la revolution de
1848.

Anna Dobrzycka

JUAN DEL MAZO: „LES DENTELLiERES"

Le Musee National de Poznań a fait l'ac-
quisition, en 1955, pour sa collection de
la peinture espagnole, du tableau „Les
Dentellieres" dont 1'auteur serait Juan
Bautista del Mazo, appele Martinez.
Le tableau n'est pas signe, mais on lit
au verso 1'inscription „Juan Bautista Mar-
tinez del Mazo". Cet artiste peu connu,
ne en 1596, etait l'eleve, le collaborateur
et le gendre de Velasquez; son oeuvre
n'a attire 1'attention que depuis une
cinquantaine d'annees. Avant, nombre
de ses toiles furent attribuees a Ve-
lasquez. II est difficile de definir le
caractere original de ce peintre a cauce
des liens etroits qui 1'unissaient a Ve-
lasquez dont il avait fait de nombreuses
copies. II a peint des portraits assez me-
diocres (Lun d'eux, cependant, est tres in-
teressant et merite une mention speciale,
le „Portrait de la familie du peintre” de
Vienne) qui sont dissemines dans divers
musees. Ses beaux paysages sont celebres
et —- de tout son oeuvre — les plus mar-
quants. Nous savons tres peu des tableaux
de genre de Martinez (la Kunstchronik de
1916 informe que deux de ses toiles ont
ete brulees a Madrid).
Le tableau „Les Dentellieres" differe
par la technique des portraits les plus con-
nus de Martinez (ne considerant que ceux
de Madrid, d'Amsterdam, de Budapest ou
de Londres), il presente cependant des ca-
racteres si typiques pour ce peintre qu'on
peut le considerer comme son oeuvre au-

thentique: un ccloris sombre, chaud, de
forts contrastes des lumieres et des om-
bres, le vermillon voisinant avec le blanc
pose en couche epaisse — la grace des fi-
gures de jeunes filles et, en meme tempsr
une certaine maladresse dans le modele,
parfois des fautes de dessin (le bras droit
de la femme plus agee et sa tete baissee),
des raccourcis fautifs, enfin le paysage
dans le fond, peint avec une finesse qui
revele le pinceau de Martinez. Le modele
tendre et assez subtil de la tete de la jeune
filie qui soutient le carreau avec les den-
telles ne rappelle en rien le modele plu-
tót piat des portraits de Balthazar Carlos
d'Amsterdam ou de nombreuses infantes,
copiees de Velasquez. C'est, par contrę, le
modele tendre des tetes des jeunes figu-
res du „Portrait de la familie du peintre"
(Kunsthistorischesmuseum,Vienne), en par-
ticulier du jeune homme a la tete in-
clinee et de la jeune filie a cóte, sur la
gauche du portrait. „Les Dentellieres” sem-
blent aussi avoir des traits communs avec
les figures de certaines femmes se prome-
nant au bord de la riviere, dans la ,,Vue
de Saragosse” (Madrid, le Prado). Quant
a la datę a laquelle nous pourrions repor-
ter le tableau en question, elle est com-
prise entre la datę de l'execution de ces
deux toiles de Juan del Mazo, entre 1647r
datę de la „Vue de Saragosse”, et 1656-58,
datę du „Portrait de la familie du peintre"^
c'est-a-dire vers 1650.

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