Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 15.1919)

UN NOUVEAU PRIMITIF FRANÇAIS

AU MUSÉE 1)U LOUVRE

Dans l’histoire des études archéologiques sur le Moyen âge,
la connaissance de la peinture exécutée en France aux xiv8
et xv' siècles a été Lune des plus récentes conquêtes de
l’érudition. Malgré les patientes recherches de textes, les fouilles
dans les dépôts d’archives et les bibliothèques, les essais de repro-
ductions, qu’accomplirent depuis le début du xixe siècle des pré-
curseurs tels que Seroux d’Agincourt, Émeric-David, Willemin, le
comte de Rastard, A. Didron, Je marquis Léon de Laborde, A. de
Montaiglon, Vallet de Viriville et bien d’autres, les noms et les
œuvres de nos enlumineurs et de nos peintres étaient oubliés ou
confondus. Grâce aux enquêtes multipliées, aux confrontations aidées
par la photographie, à l’enrichissement des galeries publiques, aux
expositions permettant la vision de collections particulières ignorées,
a tout le grand labeur des érudits qui agrandirent le terrain défriché
par leurs aînés : Léopold Delisle, Jules Guiffrey, Henri Bouchot,
Bernard Prost, le comte 1L de Lasteyrie, le comte Paul Durrieu,
M. Henry Martin et leurs émules, les origines lointaines de notre
peinture ont été retrouvées, des listes abondantes d’artistes extraites
de l’ombre des chartriers, des œuvres découvertes et groupées, des
caractères distinctifs signalés, une école déterminée.

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