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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 2.1880

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Nr. 2
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Oppert, Julius: L' ambre jaune chez les assyriens
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https://doi.org/10.11588/diglit.12057#0043

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DE TRAVAUX RELATIFS A LA PHILOLOGIE ET A L'ARCHÉOLOGIE

ÉGYPTIENNES ET ASSYRIENNES.

Yol. IL Fascicule IL

Contenu: 1) L'ambre jaune chez les Assyriens, par J. Oppert. — 2) Le récit de la campagne contre Mageddo sous Thoutmôs IL7,
par G. Maspero. — 3) Les peuples de la mer confédérés contre l'Egypte, par F. Robiou. — 4) Études sur quelques
arbres Égyptiens, II. Les arbres âsv, sib, et svend, par V. Loret. — 5) Étude chronologique, par le Dr. Jakob
Krall. — 6) Varia : Le Papyrus Jlillingen (avec deux planches).

L'AMBRE JAUNE CHEZ LES ASSYRIENS.

Par
J. Oppert.

Parmi les substances précieuses employées à l'ornementation des bijoux, l'ambre
jaune a joué un grand rôle dans l'antiquité. Dès les temps les plus reculés, le succin formait
un objet de commerce très recherché : les efforts qu'on faisait pour se le procurer ont
puissamment aidé à porter les premiers germes de la civilisation dans des régions qui, jusque
là, étaient restées hors de contact avec la culture du monde Sans le commerce de l'ambre,
les anciens navigateurs, surtout les Phéniciens, n'auraient jamais entendu parler des mers
occidentales où cette substance prend son origine, et si quelques assertions, répétées souvent,
semblent être dénuées de preuve, il est évident que le désir d'employer l'ambre jaune a fait
connaître au reste de l'univers les rivages de la Baltique.

Dès Homère, l'ambre paraît comme un article de commerce dont les Phéniciens
tiraient un grand profit. Dans le quinzième chant de l'Odyssée (XV. 460), des navigateurs
phéniciens font admirer les bijoux en or et en électron:

/p'jssov cp^.iv iyj^'t \J".y. o'^Xsy.Tpc'.c.v à'epxo
où, sans contredit, l'ambre est entendu, non le célèbre mélange d'or et d'argent qui portait
chez les Grecs le même nom d'v^y-pov, et dont la citation la plus ancienne parvenue à
nous est celle de Sophocle, dans l'Antigone (v. 1035). Mais en même temps, Hérodote parle
de l'électron qui comme l'étain «nous provient de l'Europe septentrionale » (III, cxv, . . . yjijuv
çot-à). Le père de l'histoire dit, qu'à l'embouchure d'un grand'fleuve qui se jette dans la mer
du nord de l'Europe, on trouve la substance; il nomme le fleuve Eridan, appellation vague et
mythologique par laquelle les Anciens, avant d'avoir exploré l'Europe, désignaient tout grand
fleuve de l'ouest et du nord de l'Europe. La fable et la tragédie s'emparèrent de l'ambre
et de F Eridan, comme lieu de sa provenance. Les peupliers en lesquels les sœurs de
Phaëthon étaient métamorphosées, pleurent leur frère, et les larmes qu'elles versent pour le
fils d'Apollon hardi et malheureux, sont les morceaux d'ambre provenant de cet Occident

1) Letroxne, dans ses leçons au Collège de France, a signalé déjà les effets civilisateurs qu'a
exercés le commerce de l'ambre par terre et par mer.

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