Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Blinkenberg, Christian [Editor]; Dyggve, Ejnar [Editor]; Carlsbergfondet [Editor]
Lindos: fouilles et recherches 1902 - 1914 et 1952;; fouilles de l'acropole (1,Texte): Les petits objets — Berlin: De Gruyter, 1931

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.52556#0022
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
3

INTRODUCTION

4

Lindiaka, IV : Fragment de vase ionien, op. c.,
p· 39—46.
Lindiaka, V : Fibules grecques et orientales, même
bulletin, XIII 1 (1926), p. 5—312.
Abrégé de l’his- Le gros qes objets dont nous
toire de l’acro- . .
pôle. donnons ci-apres la description, pro-
vient de Γendroit principal de nos recherches, à savoir
de l’acropole, qui fut fouillée à fond, c’est-à-dire
jusqu’au rocher vif.
Nos trouvailles font voir que ce rocher isolé et
facile à défendre a été habité ou du moins visité par
l’homme dès l’époque néolithique. Mais ni cette époque
ni la période de la civilisation mycénienne n’ont laissé
de vestiges de constructions. Aux temps historiques
l’acropole était occupée par le sanctuaire de la déesse
lindienne (Άθάνα Λινδία), dont le culte se maintint
en vigueur jusqu’à la fin de l’antiquité. Ce sanctuaire
fut supplanté par une église chrétienne, et pendant le
moyen âge l’acropole était sans doute aussi l’emplace-
ment d’une habitation et d’une forteresse. Les cheva-
liers de St.-Jean s’y établirent au commencement du
XIVe siècle et en firent une place forte de premier
ordre. Lorsqu’ils furent contraints de quitter l’île
de Rhodes, en 1522, l’acropole de Lindos resta, dans
les mains des Turcs, une forteresse maintenue jusque
vers l’an 1840T. Ce n’est qu’à partir de l’époque où
la garnison turque quitta l’endroit, que commence la
solitude de l’acropole. Le site était trop incommode
pour la population du bourg moderne de Lindos, qui
se bornait à en tirer parfois des matériaux de cons-
truction. Les visites des archéologues Ross, Foucart
et Hiller v. Gaertringen, toutes fructueuses qu’elles
furent pour l’étude épigraphique, n’ont pas amené des
fouilles et je ne crois guère qu’un seul objet antique
provenant de l’acropole lindienne ait trouvé la voie
des musées européens avant le commencement de nos
fouilles1 2.
Destruction des H a fallu récapituler en deux mots
restes antiques. }es phases principales de l’histoire de
l’acropole lindienne afin de comprendre les condi-
tions dans lesquelles les restes laissés par l’ancienne
civilisation ont été conservés jusqu’à nos jours.
Aussitôt qu’eut pris fin le culte païen, les matéri-
aux utilisables commençaient à disparaître de l’ancien
sanctuaire. Il n’était que trop facile d’enlever les

1 Voir Ross, Reisen auf den griechischen Inseln, IV (1852),
p. 69.
2 Une figurine en calcaire du British. Muséum, qu’on pourrait
croire découverte sur l’acropole, puisqu’ elle appartient à une caté-
gorie rare représentée dans nos trouvailles (nos 1793 sq.), et qu’elle
provient de Lindos selon BMC, Sculpture, I (1892), n° 75 (cf.
Torr, Rhodes in ancient times·. p. 109), a été trouvée, en réalité,
à Lartos, aux environs de Lindos, v. la nouvelle édition du
Catalogue, I 1 (1928), p. 170, n° B 390.

grandes œuvres de sculpture qui étaient presque ex-
clusivement en bronze. Il en était de même pour
les stèles et pour les autres blocs en pierre façonnée,
qu’on n’avait qu’à jeter du haut de l’acropole pour
en tirer profit dans les constructions de la ville, où
seulement quelques rares pièces ont évité plus tard
la destruction (p. e. les stèles cachées sous le
sol de l’ancienne église de Hagios Stephanos Q. Quant
aux matériaux qu’on ne pouvait utiliser, on ne s’en
défaisait que trop facilement: il fallait simplement
les jeter sur la falaise donnant sur la mer. Nous-
mêmes nous sommes servis de cet expédient commode
pour nous débarrasser, pendant les fouilles, des masses
de terre et de cailloux sans valeur. On ne peut guère
douter que beaucoup d’œuvres d’art et de petits
objets ensevelis sous sol aux temps anciens n’aient
ainsi disparu pour toujours pendant les siècles où
l’on ne voyait dans l’ancien sanctuaire qu’une car-
rière de matériaux utilisables. Cette dévastation,
dont on retrouve les traces un peu partout en Grèce,
a été particulièrement funeste à Lindos, vu la nature
du rocher escarpé et donnant immédiatement sur la
mer.
Mais les restes de l’ancien sanctuaire qui ne furent
pas enlevés de l’endroit, et dont on ne se débarrassa
pas pendant l’époque de la désolation, étaient soumis
eux aussi à des conditions extraordinairement peu
favorables pour leur conservation. Rappelons d’abord
le climat de Lindos. On n’y a pas seulement à tenir
compte des changements atmosphériques communs
aux contrées de la Grèce et d’Asie-Mineure : l’air
humide de la mer et les gouttes salées qu’appor-
tent les brises journalières ont prêté au sol de l’acro-
pole des forces destructives qui ont été fatales à
tous les objets en bronze, et qui ont abîmé sur-
tout toutes les pièces en feuilles de métal marte-
lées. Ce n’est pas rare que même des mor-
ceaux de bronze fondu, solide, ont été trouvés
réduits en poudre. Le métal ne présentait dans
aucun cas la surface joliment patinée connue des
bronzes de beaucoup d’autres localités. On observe
l’action dissolvante aussi sur d’autres matières, p. e.
sur la faïence égyptienne dont l’émail s’était presque
toujours émietté, sur l’ambre jaune, le plus souvent
réduit en poudre, etc.
L’action de l’homme a été pourtant encore plus
funeste pour la conservation des petits objets dont
nous nous occuperons spécialement ici. Nous avons
fait observer plus haut qu’après la fin du culte ancien,
l’acropole de Lindos était pendant de longs siècles
un emplacement d’habitation et qu’elle était occupée
par une forte garnison militaire. La chronique du

1 Voir Chronique du temple, p. 318.
 
Annotationen