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OBJETS DES PREMIÈRES ÉPOQUES ARCHAÏQUES
208
*665. Couronnement d’un bâton, en forme d’un
tube de bronze fondu. L 0.049, L> 0.031. L’extré- i
mité close est décorée d’une tête de lion en saillie, I
fortement détériorée par l’oxydation; au-dessus de
cette tête il y a un petit oeillet.
*666. Chapiteau en bronze fondu. H 0.059,
D 0.084. Le chapiteau imite la forme bien connue
des colonnes de papyros égyptiennes à houppe
épanouie; de haut en bas, il est percé d’une ouver-
ture cylindrique (D 0.035) pour un bâton en bois.
En haut, huit tenons perforés horizontalement.
*667. Petit chapiteau de bronze fondu, en forme
de calice à quatre sépales, entre lesquels on voit les
pétales de la fleur. H 0.029, L 0.043.
*668. Petit chapiteau »ionien« en bronze fondu,
muni d’un tube, dans lequel on pouvait insérer un
fût en bois ou en métal; le tube est percé de deux
trous de rivet et se termine en un listel arrondi.
H 0.044; l°ng. de la double volute 0.056, ép. 0.026;
long, de l’abaque 0.047, larg. 0.025. La face supé-
rieure est ouverte. Un petit chapiteau semblable a
été découvert dans un tombeau de Kourion, v. Mur-
ray, Excavations in Cyprus, p. 67, fig. 87, un autre
en Sardaigne (musée de Cagliari, inv. 2402). Cf. le
chapiteau en pierre de Kition (Perrot, III, p. 264,
fig. 198), le chapiteau à trois faces d’un candélabre
chypriote (Atl. Cesnola Coll., III, pl. 67, n° 1) et les
chapiteaux des pieds de trépieds mentionnés Olympia,
IV, p. 129 sq. La forme de la pièce lindienne donne
à penser qu’il a pu servir de couronnement d’un bâton
de kottabos semblable à celui qui est conservé au
musée de Florence.
*669. Tube cylindrique en bronze fondu. H 0.161,
D 0.025. En haut, chapiteau formé d’une échine,
dont l’ornementation se compose de feuilles arrondies,
et d’un abaque très large (dim. 0.066), décoré d’oves.
Le tube se prolonge au-dessus du chapiteau; l’ex-
trémité supérieure fait défaut. En bas, il est percé
d’un petit trou de rivet, qui fait voir que la pièce a
servi de couronnement d’un fût en bois.
*670. Nous ajoutons ici un objet en fer, sem-
blable à celui qui est reproduit Delphes, V, p. 117,
fig. 427. Il se compose d’une tige solide, à laquelle
sont fixés deux arceaux; la tête, »en forme de chapeau
de champignon«, manque. Long. 0.25, larg. 0.106.
Homolle pense que l’objet delphique a formé l’extré-
mité d’une quenouille votive, explication qui me
paraît peu probable, mais je ne saurais en donner une
meilleure.
Candélabres.
Nos 671—-673 représentent un type bien connu de
candélabre ou torchère en bronze, qui a été surtout
très répandu en Chypre, v. Cesnola, Cyprus, p. 336;
Salaminia, pl. IV, fig. 10 A—C; Atl. Cesnola Coll.,
III (1903), pl. 51, n° 3; Ohnefalsch-Richter,
Kypvos, pl. 43, nos 9—10; Herrmann, Das Graber-
feld von Marion, p. 15 ; ZfE 1899, p. (346), fig. XXVI, n°
7; Murray, Excavations in Cyprus, p. 83, fig. 88 et
p. 103, fig. 148; deux exemplaires, conservés au Musée
du Louvre (salle A) sont également de provenance
chypriote. Il faut supposer que le fût a été quelque-
fois en bois, comme on n’en a souvent trouvé
que le couronnement. Les conclusions chronologi-
ques qu’on peut tirer des trouvailles funéraires où
figurent ces candélabres, les ont fait rapporter à la
fin du 7e et au commencement du 6e siècle. En dehors
de Chypre, on en a découvert peu d’exemplaires, v.
Ohnefalsch-Richter, Kypros, pl. 43, fig. 8 (Sidon,
spécimen complet, H 0.73); deux torchères com-
plètes, H 1.70 et 1.50, conservées au musée de Cons-
tantinople, proviennent du tombeau de Tabnit,
qui régnait à Sidon dans la première moitié du 5e
siècle, v. O.HamdyBey et Th. Reinach, Une nécropole
royale à Sidon, p. 90, fig. 35; Jb 1894, p. 207,
fig. 1; Museo Gregoriano, I, pl. 48, n° 2 (Cervetri) ;
un exemplaire, trouvé en Sardaigne, est au musée
de Cagliari (inv. 22932); si je comprends bien la de-
scription donnée par de Ridder, ΓAcropole d’Athènes
a fourni également un candélabre incomplet du genre
en question, v. Bronzes de l’Acropole, n° 403. Pro-
bablement, ces exemplaires proviennent des ateliers
chypriotes, aussi bien que ceux qui ont été trouvés
dans l’île même.
On a souvent observé que le couronnement des
candélabres présente les mêmes éléments décoratifs
que le chapiteau proto-ionique, v. Puchstein, Die
ionische Saule, p. 40. Il se rapproche pourtant plus
de la nature en ce que la fleur de lis se compose de
trois pétales, se terminant en volutes. Les candé-
labres ne portent pas toujours, comme le chapiteau
dont nous venons de parler, deux séries de feuilles
pendantes, mais quelquefois ils en ont trois, dans
d’autres cas une seule. Puchstein, l. c., les dérive
de calices renversés. Elles figurent d’une manière
pareille dans les pieds de meubles assyriens, v. Puch-
stein, Die ionische Saule, p. 36; Perrot, II, p. 725,
fig. 383. Un thymiatérion de Megiddo nous présente
les mêmes éléments que les candélabres: seulement
la fleur de lis y est remplacée par un calice de lotos,
v. AA 1907, p. 300, fig. 18. Ce thymiatérion est en
pierre calcaire peinte. Il est intéressant d’en com-
parer les formes un peu massives à la sveltesse des
candélabres: ce sont deux aspects différents des
mêmes éléments constitutifs, et la différence tient
surtout à la matière employée. Le thymiatérion de
Megiddo est évidemment, comme les candélabres,
de facture chypriote.
OBJETS DES PREMIÈRES ÉPOQUES ARCHAÏQUES
208
*665. Couronnement d’un bâton, en forme d’un
tube de bronze fondu. L 0.049, L> 0.031. L’extré- i
mité close est décorée d’une tête de lion en saillie, I
fortement détériorée par l’oxydation; au-dessus de
cette tête il y a un petit oeillet.
*666. Chapiteau en bronze fondu. H 0.059,
D 0.084. Le chapiteau imite la forme bien connue
des colonnes de papyros égyptiennes à houppe
épanouie; de haut en bas, il est percé d’une ouver-
ture cylindrique (D 0.035) pour un bâton en bois.
En haut, huit tenons perforés horizontalement.
*667. Petit chapiteau de bronze fondu, en forme
de calice à quatre sépales, entre lesquels on voit les
pétales de la fleur. H 0.029, L 0.043.
*668. Petit chapiteau »ionien« en bronze fondu,
muni d’un tube, dans lequel on pouvait insérer un
fût en bois ou en métal; le tube est percé de deux
trous de rivet et se termine en un listel arrondi.
H 0.044; l°ng. de la double volute 0.056, ép. 0.026;
long, de l’abaque 0.047, larg. 0.025. La face supé-
rieure est ouverte. Un petit chapiteau semblable a
été découvert dans un tombeau de Kourion, v. Mur-
ray, Excavations in Cyprus, p. 67, fig. 87, un autre
en Sardaigne (musée de Cagliari, inv. 2402). Cf. le
chapiteau en pierre de Kition (Perrot, III, p. 264,
fig. 198), le chapiteau à trois faces d’un candélabre
chypriote (Atl. Cesnola Coll., III, pl. 67, n° 1) et les
chapiteaux des pieds de trépieds mentionnés Olympia,
IV, p. 129 sq. La forme de la pièce lindienne donne
à penser qu’il a pu servir de couronnement d’un bâton
de kottabos semblable à celui qui est conservé au
musée de Florence.
*669. Tube cylindrique en bronze fondu. H 0.161,
D 0.025. En haut, chapiteau formé d’une échine,
dont l’ornementation se compose de feuilles arrondies,
et d’un abaque très large (dim. 0.066), décoré d’oves.
Le tube se prolonge au-dessus du chapiteau; l’ex-
trémité supérieure fait défaut. En bas, il est percé
d’un petit trou de rivet, qui fait voir que la pièce a
servi de couronnement d’un fût en bois.
*670. Nous ajoutons ici un objet en fer, sem-
blable à celui qui est reproduit Delphes, V, p. 117,
fig. 427. Il se compose d’une tige solide, à laquelle
sont fixés deux arceaux; la tête, »en forme de chapeau
de champignon«, manque. Long. 0.25, larg. 0.106.
Homolle pense que l’objet delphique a formé l’extré-
mité d’une quenouille votive, explication qui me
paraît peu probable, mais je ne saurais en donner une
meilleure.
Candélabres.
Nos 671—-673 représentent un type bien connu de
candélabre ou torchère en bronze, qui a été surtout
très répandu en Chypre, v. Cesnola, Cyprus, p. 336;
Salaminia, pl. IV, fig. 10 A—C; Atl. Cesnola Coll.,
III (1903), pl. 51, n° 3; Ohnefalsch-Richter,
Kypvos, pl. 43, nos 9—10; Herrmann, Das Graber-
feld von Marion, p. 15 ; ZfE 1899, p. (346), fig. XXVI, n°
7; Murray, Excavations in Cyprus, p. 83, fig. 88 et
p. 103, fig. 148; deux exemplaires, conservés au Musée
du Louvre (salle A) sont également de provenance
chypriote. Il faut supposer que le fût a été quelque-
fois en bois, comme on n’en a souvent trouvé
que le couronnement. Les conclusions chronologi-
ques qu’on peut tirer des trouvailles funéraires où
figurent ces candélabres, les ont fait rapporter à la
fin du 7e et au commencement du 6e siècle. En dehors
de Chypre, on en a découvert peu d’exemplaires, v.
Ohnefalsch-Richter, Kypros, pl. 43, fig. 8 (Sidon,
spécimen complet, H 0.73); deux torchères com-
plètes, H 1.70 et 1.50, conservées au musée de Cons-
tantinople, proviennent du tombeau de Tabnit,
qui régnait à Sidon dans la première moitié du 5e
siècle, v. O.HamdyBey et Th. Reinach, Une nécropole
royale à Sidon, p. 90, fig. 35; Jb 1894, p. 207,
fig. 1; Museo Gregoriano, I, pl. 48, n° 2 (Cervetri) ;
un exemplaire, trouvé en Sardaigne, est au musée
de Cagliari (inv. 22932); si je comprends bien la de-
scription donnée par de Ridder, ΓAcropole d’Athènes
a fourni également un candélabre incomplet du genre
en question, v. Bronzes de l’Acropole, n° 403. Pro-
bablement, ces exemplaires proviennent des ateliers
chypriotes, aussi bien que ceux qui ont été trouvés
dans l’île même.
On a souvent observé que le couronnement des
candélabres présente les mêmes éléments décoratifs
que le chapiteau proto-ionique, v. Puchstein, Die
ionische Saule, p. 40. Il se rapproche pourtant plus
de la nature en ce que la fleur de lis se compose de
trois pétales, se terminant en volutes. Les candé-
labres ne portent pas toujours, comme le chapiteau
dont nous venons de parler, deux séries de feuilles
pendantes, mais quelquefois ils en ont trois, dans
d’autres cas une seule. Puchstein, l. c., les dérive
de calices renversés. Elles figurent d’une manière
pareille dans les pieds de meubles assyriens, v. Puch-
stein, Die ionische Saule, p. 36; Perrot, II, p. 725,
fig. 383. Un thymiatérion de Megiddo nous présente
les mêmes éléments que les candélabres: seulement
la fleur de lis y est remplacée par un calice de lotos,
v. AA 1907, p. 300, fig. 18. Ce thymiatérion est en
pierre calcaire peinte. Il est intéressant d’en com-
parer les formes un peu massives à la sveltesse des
candélabres: ce sont deux aspects différents des
mêmes éléments constitutifs, et la différence tient
surtout à la matière employée. Le thymiatérion de
Megiddo est évidemment, comme les candélabres,
de facture chypriote.