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FAÏENCE ÉGYPTIENNE
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petite statuette provenant de l’île de Rhodes et con-
servée à Berlin (Aegyptische Sammlung, n° 15436;
H 0.029), même type à peu près que notre n° 1216 :
le dieu-nain tient dans chaque main une plume; sur
le sommet de la tête se voit un scarabée, sur chaque
épaule, un faucon; une déesse ailée est adossée au dieu,
portant une plume sur chaque épaule et sur la
tête le disque du soleil, dans lequel est incisée une
plume (c’est donc la déesse Maat). La vertu protec-
trice de cette amulette est expliquée, et en même temps
renforcée, par l’inscription hiéroglyphique que porte
le dessous de la plinthe; on y lit φ-t-h-^yankh, c’est-
à-dire: »(Que) Ptah (donne) la vie« (cf. Lanzone, οφ. c.,
p. 253, pl. 95, fig. 3). Cette figurine a été brièvement
mentionnée dans Erman, Die αε£γφώ$ο1τ6 Religion,
2e éd. (1909), p. 91, not. 21.
*1216 CA. Partie supérieure (jusqu’aux cuisses)
d’une figurine de travail soigné et de bon style égyp-
tien. H 0.055. La surface a souffert et plusieurs
détails ont été détruits. Les mains, qui tiennent des
attributs peu clairs, sont appuyées contre les cuisses.
Deux faucons, maintenant en partie détruits, sont
perchés sur les épaules, un scarabée se trouve sur le
sommet de la tête. Le dieu est adossé à une re-
présentation en bas-relief de la déesse Isis, debout,
ailée, couronnée du disque du soleil entre deux cornes ;
la tête de la déesse est endommagée.
1217. Plinthe ayant fait partie d’une figurine
pareille. Long. 0.036, larg. 0.023. Exécution moins
bonne; glaçure bleue avec des retouches noires. La
plinthe porte deux crocodiles, sur lesquels le dieu
se tenait debout. A la face inférieure se trouve une
inscription légèrement incisée et peu claire, apparem-
ment composée de usha, ra et rdj, soulignés d’un trait
horizontal avec de petites hachures obliques.
1218. Plinthe rectangulaire, semblable au n°
1217, mais plus petite. Dimensions 0.029 X0.023.
1219. Tête d’une statuette qui ressemble au n°
1216, mais plus petite et d’exécution sommaire.
Au sommet, on voit le scarabée, dans la nuque, la
couronne d’Isis.
*1220. Deux petits exemplaires d’une représen-
tation analogue au n° 1216, mais moins détaillée. La
tête manque. H 0.014 et 0.022.
*1221 CA. Torse; manquent la tête, les jambes et
le bras droit. Glaçure bleuâtre; le travail n’est pas
très fin. Le dos est nu et ne porte pas de représen-
tation en relief. Les mains paraissent saisir une ride
de la peau du ventre.
1222. Partie du torse d’une statuette pareille.
H 0.02. Exécution sommaire. Grand pectoral;
dans chaque main, une plume; le dos est nu.
*1223. Statuette analogue au n° 1222, d’exé-
cution très sommaire. Glaçure bleue. On distingue
le collier, le scarabée et peut-être les plumes. Le dos
est nu. H 0.035.
*1224. Cinq têtes de statuettes analogues aux
nos 1222 — 1223, mais plus grandes. H 0.025 — 0.037.
Glaçure bleu clair ou bleu vert. La plus grande est
reproduite pl. 53. Le scarabée qui occupe le sommet
de la tête est peint en noir. La tête est extraordi-
nairement large en haut, ce qui paraît dû seulement
à l’arrangement des cheveux et non pas à une coiffure
ou parure spéciale. Des serpents qui sortent de la
bouche du dieu sont indiqués par des moulures peu
accusées, comme c’est quelquefois le cas, v. Burlington
fine arts club (1895), n° 64; Micali, Monumenti (1832),
pl. 46; Lanzone, οφ. c., p. 257, pl. 101, fig. 2.
1225. Figurine de travail très médiocre. H 0.042.
1226. Figurine dont la surface est usée. H 0.028.
La tête est couronnée de deux plumes. Cf. Lanzone,
Dizionario di mitologia egizia, p. 256, pl. 100, fig. 1
(Ptah-Sokar-Osiris à la coiffure d’Amon); Heraeum,
II, p. 372, n° 49, pl. 143.
Bes.
L’étrange déité, d’origine probablement non-
égyptienne, connue sous le nom de Bes offre une cer-
taine ressemblance avec Ptah-Sokar-Osiris. Comme
cette divinité, il est figuré en nain, aux jambes flétries
et difformes; lorsque ses mains ne sont pas occupées,
il les appuie aux cuisses. Signalons brièvement les
principales différences : Bes est barbu et porte un
panache de plumes (dérivé peut-être de la mode de
son pays natal). Il a les traits grimaçants avec
un certain air de bestialité parfaitement étranger
à l’autre dieu-nain. Une peau de panthère tachetée
lui couvre le dos; la queue pendante qui apparaît
entre les jambes du dieu contribue à accentuer l’aspect
à demi animal qu’offre l’ensemble de la représentation.
Malgré son caractère divin Bes est donc un être demi-
grotesque.
Ce n’étaient pas seulement les représentations
complètes de Bes qui servaient d’amulettes prophy-
lactiques chez les Égyptiens; à cet effet, on a employé
aussi fréquemment le visage isolé, en forme de masque.
Nos trouvailles en offrent un joli exemple qu’on peut
rapprocher, sous plus d’un rapport, des masques de
silène de l’archaïsme grec (v. Boehlau, ΝοΒτοφοΙοη,
p. 157 sq.; appliques de bouclier très communes dans
les peintures des vases, etc.).
La série des figurines trouvées à Lindos ne contient
pas d’exemples de la représentation de Bes musicien,
commune en Égypte, où il touche la harpe, la lyre,
le tympanon ou joue de la double flûte. Elles repré-
sentent toutes le démon oisif, dans la pose ordinaire
décrite plus haut. En ce qui concerne le style et le
travail, les figurines sont de qualité très différente:
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FAÏENCE ÉGYPTIENNE
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petite statuette provenant de l’île de Rhodes et con-
servée à Berlin (Aegyptische Sammlung, n° 15436;
H 0.029), même type à peu près que notre n° 1216 :
le dieu-nain tient dans chaque main une plume; sur
le sommet de la tête se voit un scarabée, sur chaque
épaule, un faucon; une déesse ailée est adossée au dieu,
portant une plume sur chaque épaule et sur la
tête le disque du soleil, dans lequel est incisée une
plume (c’est donc la déesse Maat). La vertu protec-
trice de cette amulette est expliquée, et en même temps
renforcée, par l’inscription hiéroglyphique que porte
le dessous de la plinthe; on y lit φ-t-h-^yankh, c’est-
à-dire: »(Que) Ptah (donne) la vie« (cf. Lanzone, οφ. c.,
p. 253, pl. 95, fig. 3). Cette figurine a été brièvement
mentionnée dans Erman, Die αε£γφώ$ο1τ6 Religion,
2e éd. (1909), p. 91, not. 21.
*1216 CA. Partie supérieure (jusqu’aux cuisses)
d’une figurine de travail soigné et de bon style égyp-
tien. H 0.055. La surface a souffert et plusieurs
détails ont été détruits. Les mains, qui tiennent des
attributs peu clairs, sont appuyées contre les cuisses.
Deux faucons, maintenant en partie détruits, sont
perchés sur les épaules, un scarabée se trouve sur le
sommet de la tête. Le dieu est adossé à une re-
présentation en bas-relief de la déesse Isis, debout,
ailée, couronnée du disque du soleil entre deux cornes ;
la tête de la déesse est endommagée.
1217. Plinthe ayant fait partie d’une figurine
pareille. Long. 0.036, larg. 0.023. Exécution moins
bonne; glaçure bleue avec des retouches noires. La
plinthe porte deux crocodiles, sur lesquels le dieu
se tenait debout. A la face inférieure se trouve une
inscription légèrement incisée et peu claire, apparem-
ment composée de usha, ra et rdj, soulignés d’un trait
horizontal avec de petites hachures obliques.
1218. Plinthe rectangulaire, semblable au n°
1217, mais plus petite. Dimensions 0.029 X0.023.
1219. Tête d’une statuette qui ressemble au n°
1216, mais plus petite et d’exécution sommaire.
Au sommet, on voit le scarabée, dans la nuque, la
couronne d’Isis.
*1220. Deux petits exemplaires d’une représen-
tation analogue au n° 1216, mais moins détaillée. La
tête manque. H 0.014 et 0.022.
*1221 CA. Torse; manquent la tête, les jambes et
le bras droit. Glaçure bleuâtre; le travail n’est pas
très fin. Le dos est nu et ne porte pas de représen-
tation en relief. Les mains paraissent saisir une ride
de la peau du ventre.
1222. Partie du torse d’une statuette pareille.
H 0.02. Exécution sommaire. Grand pectoral;
dans chaque main, une plume; le dos est nu.
*1223. Statuette analogue au n° 1222, d’exé-
cution très sommaire. Glaçure bleue. On distingue
le collier, le scarabée et peut-être les plumes. Le dos
est nu. H 0.035.
*1224. Cinq têtes de statuettes analogues aux
nos 1222 — 1223, mais plus grandes. H 0.025 — 0.037.
Glaçure bleu clair ou bleu vert. La plus grande est
reproduite pl. 53. Le scarabée qui occupe le sommet
de la tête est peint en noir. La tête est extraordi-
nairement large en haut, ce qui paraît dû seulement
à l’arrangement des cheveux et non pas à une coiffure
ou parure spéciale. Des serpents qui sortent de la
bouche du dieu sont indiqués par des moulures peu
accusées, comme c’est quelquefois le cas, v. Burlington
fine arts club (1895), n° 64; Micali, Monumenti (1832),
pl. 46; Lanzone, οφ. c., p. 257, pl. 101, fig. 2.
1225. Figurine de travail très médiocre. H 0.042.
1226. Figurine dont la surface est usée. H 0.028.
La tête est couronnée de deux plumes. Cf. Lanzone,
Dizionario di mitologia egizia, p. 256, pl. 100, fig. 1
(Ptah-Sokar-Osiris à la coiffure d’Amon); Heraeum,
II, p. 372, n° 49, pl. 143.
Bes.
L’étrange déité, d’origine probablement non-
égyptienne, connue sous le nom de Bes offre une cer-
taine ressemblance avec Ptah-Sokar-Osiris. Comme
cette divinité, il est figuré en nain, aux jambes flétries
et difformes; lorsque ses mains ne sont pas occupées,
il les appuie aux cuisses. Signalons brièvement les
principales différences : Bes est barbu et porte un
panache de plumes (dérivé peut-être de la mode de
son pays natal). Il a les traits grimaçants avec
un certain air de bestialité parfaitement étranger
à l’autre dieu-nain. Une peau de panthère tachetée
lui couvre le dos; la queue pendante qui apparaît
entre les jambes du dieu contribue à accentuer l’aspect
à demi animal qu’offre l’ensemble de la représentation.
Malgré son caractère divin Bes est donc un être demi-
grotesque.
Ce n’étaient pas seulement les représentations
complètes de Bes qui servaient d’amulettes prophy-
lactiques chez les Égyptiens; à cet effet, on a employé
aussi fréquemment le visage isolé, en forme de masque.
Nos trouvailles en offrent un joli exemple qu’on peut
rapprocher, sous plus d’un rapport, des masques de
silène de l’archaïsme grec (v. Boehlau, ΝοΒτοφοΙοη,
p. 157 sq.; appliques de bouclier très communes dans
les peintures des vases, etc.).
La série des figurines trouvées à Lindos ne contient
pas d’exemples de la représentation de Bes musicien,
commune en Égypte, où il touche la harpe, la lyre,
le tympanon ou joue de la double flûte. Elles repré-
sentent toutes le démon oisif, dans la pose ordinaire
décrite plus haut. En ce qui concerne le style et le
travail, les figurines sont de qualité très différente:
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