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OBJETS DES PREMIÈRES ÉPOQUES ARCHAÏQUES
s’étaient mal conservés dans le sol. La-glaçure avait
presque toujours, disparu, et la pâte crayeuse était
devenue par conséquent très friable. Aussi n’était-il
pas rare que les scarabées tombaient en poussière
au moment même où on les extrayait du sol. Autant
qu’il était possible, nous avons fait reproduire les
scarabées par la photographie. Pour les 23 spécimens
dont les numéros d’ordre sont suivis de bis, il a fallu
nous borner à des descriptions succinctes; trois autres
(n°5 1384, 1407, 1430) ont dû être rendus par les
dessins de la pl. 59.
Parmi les 187 scarabées reproduits dans les photo-
graphies des planches 60 — 62, 106 spécimens provien-
nent des couches archaïques. De plus, nous avons
trouvé là 41 exemplaires détruits. Le nombre des
scarabées trouvés ailleurs monte à peu près au même
chiffre (env. 150), mais de ceux-ci la plus grande
partie étaient détruits. Deux spécimens (nos 1384 et
1430) furent mis au jour dans le grand dépôt d’ex-
voto, deux autres (1502 et 1544) sur le versant occiden-
tal de l’acropole (Kopria). Le reste a été découvert
dans les couches de terre remaniées qui contenaient
un mélange d’objets d’âge différent. En deux endroits
nous avons trouvé ensemble, dans ces couches, un
nombre relativement considérable de scarabées, à
savoir dans le carré X 8 (nos 1374, 1412, 1413, 1434,
1452, 1456, 1511, 1517, 1521, 1529) et dans VI 13-14
(n',s 1410, 1419, 1437, 1499, I5I9> Σ550)· Les autres
proviennent de trouvailles éparses.
La matière des scarabées en faïence est générale-
ment d’un blanc pur. Pour un groupe moins nom-
breux (comprenant les numéros 1372, 1380, 1390,
1401, 1432 bis, 1435, 1436, 1444, 1449 bis, 1457,
i486, i486 bis, 1487, 1559), on a employé une pâte
d’une jolie couleur bleue, qui devait peut-être imiter
le lapislazuli. Originairement, la différence de couleur
était pourtant moins prononcée, vu que la matière
blanche a été enduite d’une glaçure bleuâtre ou vert
clair. Nous avons trouvé pratique de registrer,
avec les scarabées en faïence, encore ceux qui sont tail-
lés dans une espèce de stéatite. Ce groupe comprend
les numéros suivants: 1373, 1381 — 1383, 1385, 1386,
1400, 1406, 1415, 1420, 1428, 1433, 1440, 1446, 1462,
1463, 1465, 1466, 1476, 1534, 1555- La stéatite a été
probablement recouverte de la même glaçure que
la faïence.
Tous les scarabées trouvés à Lindos portent des
inscriptions hiéroglyphiques ou des représentations
figurées en creux sur le dessous plan. Le type bien
connu dont la face inférieure imite la forme naturelle
de l’iusecte n’est pas représenté dans nos trouvailles;
on n’a pas non plus découvert d’exemplaires à dessous
uni, sans gravures.
Le choix de spécimens reproduits sur la pl. 59 fait
372
voir la forme légèrement variée du dos. Pour des
raisons pratiques, nous avons réuni avec les scarabées
proprement dits le groupe peu nombreux de cachets
ou d’amulettes en faïence dont la face inférieure est
traitée de la même manière que celle des scarabées,
mais qui affectent d’ailleurs des formes variées,
illustrées par les dessins de la pl. 59, à savoir:
cône perforé: n° 1370;
tête à chevelure haute: n° 1371;
lion couché: nos 1387, 1430;
scarabéoïde à gravure sur le dos : n° 1469 ;
scarabéoïde simple: nos 1427, 1521, 1546, 1547;
scarabéoïde d’une forme oblongue particulière:
nos 1392, 1466;
disque rond: n° 1477;
bague à chaton oblong: n° 1414.
La destination de ces objets a été sans doute la
même que celle des scarabées. Aussi, ont-ils été
trouvés ailleurs avec ceux-ci, et toute collection
d’antiquités égyptiennes en contient; seulement, ils
sont partout, comme à Lindos, moins communs que
le type .principal. Les planches 37—38 dans
Flinders Petrie, Naukratis, I, donnent une idée
du mélange de formes représentées dans la fabrique
dont traite cet ouvrage.
Les renseignements donnés plus haut sur les lieux
de trouvaille nous permettent de tirer certaines
conclusions sur la chronologie. Les scarabées étaient
richement représentés dans les couches archaïques,
le grand dépôt d’ex-voto au contraire n’a fourni que
deux spécimens isolés, qui sans doute sont parvenus
là par hasard (cf. p. 52). En tenant compte des
observations exposées plus haut (p. 335), on est
autorisé, d’après les données fournies par nos fouilles,
à rapporter aux 8e—7e siècles et à la première moitié
du 6e les scarabées mis au jour à Lindos.
Cette définition s’accorde parfaitement avec le
caractère général de nos scarabées et avec les points
de repère que présentent leurs inscriptions. Les
groupes caractéristiques et bien connus du moyen et
du nouvel empire font défaut à Lindos. Aussi, les
noms de rois antérieurs à la 22e dynastie qui figurent
sur nos scarabées (Mykerinos, Unas, Amonhotep I,
Thotmes III) appartiennent-ils tous à la catégorie
de ceux qui étaient souvent répétés dans la période
saïte. Une date indisputable de la chronologie
égyptienne est fournie par le n° 1387 (Neko II, 610
— 594 av. J.-C). N° 1388 (Psammétique I ou Apriès)
provient également, bien que moins nettement daté,
de la dynastie saïte. N° 1386 remonte au 8e siècle,
si nous avons eu raison de l’attribuer au roi éthiopien.
L’âge du n° 1385 est fixé au 10e siècle par le nom de
Sheshenk I, qui a régné, selon Flinders Petrie, de 952
à 930 av. J.-C., et probablement le scarabée date en
OBJETS DES PREMIÈRES ÉPOQUES ARCHAÏQUES
s’étaient mal conservés dans le sol. La-glaçure avait
presque toujours, disparu, et la pâte crayeuse était
devenue par conséquent très friable. Aussi n’était-il
pas rare que les scarabées tombaient en poussière
au moment même où on les extrayait du sol. Autant
qu’il était possible, nous avons fait reproduire les
scarabées par la photographie. Pour les 23 spécimens
dont les numéros d’ordre sont suivis de bis, il a fallu
nous borner à des descriptions succinctes; trois autres
(n°5 1384, 1407, 1430) ont dû être rendus par les
dessins de la pl. 59.
Parmi les 187 scarabées reproduits dans les photo-
graphies des planches 60 — 62, 106 spécimens provien-
nent des couches archaïques. De plus, nous avons
trouvé là 41 exemplaires détruits. Le nombre des
scarabées trouvés ailleurs monte à peu près au même
chiffre (env. 150), mais de ceux-ci la plus grande
partie étaient détruits. Deux spécimens (nos 1384 et
1430) furent mis au jour dans le grand dépôt d’ex-
voto, deux autres (1502 et 1544) sur le versant occiden-
tal de l’acropole (Kopria). Le reste a été découvert
dans les couches de terre remaniées qui contenaient
un mélange d’objets d’âge différent. En deux endroits
nous avons trouvé ensemble, dans ces couches, un
nombre relativement considérable de scarabées, à
savoir dans le carré X 8 (nos 1374, 1412, 1413, 1434,
1452, 1456, 1511, 1517, 1521, 1529) et dans VI 13-14
(n',s 1410, 1419, 1437, 1499, I5I9> Σ550)· Les autres
proviennent de trouvailles éparses.
La matière des scarabées en faïence est générale-
ment d’un blanc pur. Pour un groupe moins nom-
breux (comprenant les numéros 1372, 1380, 1390,
1401, 1432 bis, 1435, 1436, 1444, 1449 bis, 1457,
i486, i486 bis, 1487, 1559), on a employé une pâte
d’une jolie couleur bleue, qui devait peut-être imiter
le lapislazuli. Originairement, la différence de couleur
était pourtant moins prononcée, vu que la matière
blanche a été enduite d’une glaçure bleuâtre ou vert
clair. Nous avons trouvé pratique de registrer,
avec les scarabées en faïence, encore ceux qui sont tail-
lés dans une espèce de stéatite. Ce groupe comprend
les numéros suivants: 1373, 1381 — 1383, 1385, 1386,
1400, 1406, 1415, 1420, 1428, 1433, 1440, 1446, 1462,
1463, 1465, 1466, 1476, 1534, 1555- La stéatite a été
probablement recouverte de la même glaçure que
la faïence.
Tous les scarabées trouvés à Lindos portent des
inscriptions hiéroglyphiques ou des représentations
figurées en creux sur le dessous plan. Le type bien
connu dont la face inférieure imite la forme naturelle
de l’iusecte n’est pas représenté dans nos trouvailles;
on n’a pas non plus découvert d’exemplaires à dessous
uni, sans gravures.
Le choix de spécimens reproduits sur la pl. 59 fait
372
voir la forme légèrement variée du dos. Pour des
raisons pratiques, nous avons réuni avec les scarabées
proprement dits le groupe peu nombreux de cachets
ou d’amulettes en faïence dont la face inférieure est
traitée de la même manière que celle des scarabées,
mais qui affectent d’ailleurs des formes variées,
illustrées par les dessins de la pl. 59, à savoir:
cône perforé: n° 1370;
tête à chevelure haute: n° 1371;
lion couché: nos 1387, 1430;
scarabéoïde à gravure sur le dos : n° 1469 ;
scarabéoïde simple: nos 1427, 1521, 1546, 1547;
scarabéoïde d’une forme oblongue particulière:
nos 1392, 1466;
disque rond: n° 1477;
bague à chaton oblong: n° 1414.
La destination de ces objets a été sans doute la
même que celle des scarabées. Aussi, ont-ils été
trouvés ailleurs avec ceux-ci, et toute collection
d’antiquités égyptiennes en contient; seulement, ils
sont partout, comme à Lindos, moins communs que
le type .principal. Les planches 37—38 dans
Flinders Petrie, Naukratis, I, donnent une idée
du mélange de formes représentées dans la fabrique
dont traite cet ouvrage.
Les renseignements donnés plus haut sur les lieux
de trouvaille nous permettent de tirer certaines
conclusions sur la chronologie. Les scarabées étaient
richement représentés dans les couches archaïques,
le grand dépôt d’ex-voto au contraire n’a fourni que
deux spécimens isolés, qui sans doute sont parvenus
là par hasard (cf. p. 52). En tenant compte des
observations exposées plus haut (p. 335), on est
autorisé, d’après les données fournies par nos fouilles,
à rapporter aux 8e—7e siècles et à la première moitié
du 6e les scarabées mis au jour à Lindos.
Cette définition s’accorde parfaitement avec le
caractère général de nos scarabées et avec les points
de repère que présentent leurs inscriptions. Les
groupes caractéristiques et bien connus du moyen et
du nouvel empire font défaut à Lindos. Aussi, les
noms de rois antérieurs à la 22e dynastie qui figurent
sur nos scarabées (Mykerinos, Unas, Amonhotep I,
Thotmes III) appartiennent-ils tous à la catégorie
de ceux qui étaient souvent répétés dans la période
saïte. Une date indisputable de la chronologie
égyptienne est fournie par le n° 1387 (Neko II, 610
— 594 av. J.-C). N° 1388 (Psammétique I ou Apriès)
provient également, bien que moins nettement daté,
de la dynastie saïte. N° 1386 remonte au 8e siècle,
si nous avons eu raison de l’attribuer au roi éthiopien.
L’âge du n° 1385 est fixé au 10e siècle par le nom de
Sheshenk I, qui a régné, selon Flinders Petrie, de 952
à 930 av. J.-C., et probablement le scarabée date en