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Blinkenberg, Christian [Editor]; Dyggve, Ejnar [Editor]; Carlsbergfondet [Editor]
Lindos: fouilles et recherches 1902 - 1914 et 1952;; fouilles de l'acropole (1,Texte): Les petits objets — Berlin: De Gruyter, 1931

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https://doi.org/10.11588/diglit.52556#0219
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FIGURINES

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et F. E. Peiser); AJA 1911, p. 14 — 15, fig. 6 — 7
(W. Bâtes); R. Dussaud, Les civilisations jyréhellé-
niques, 2. éd., 1914, p. 323 — 326, fig. 233 — 234;
Fr. Poulsen, La coll. Ustinow, 1920, p. 7, fig. 6;
Max Ebert, Südruftland im Altertum, 1921, p. 79,
fig. 31. Les listes les plus complètes des statuettes
se trouvent dans le mémoire de Peiser et dans l'ou-
vrage de Dussaud; le premier a pourtant admis plusieurs
figurines qui, en réalité, n’appartiennent pas à la
série.
Les statuettes représentent un guerrier (ou,
probablement, un dieu-guerrier) en attitude de com-
bat: le pied gauche est porté en avant, le bras droit
levé en l’air brandit une arme, le bras gauche est
abaissé et tendu en avant. Les attributs tenus par
les mains ont disparu: l’arme que brandissait la droite
paraît toujours avoir été une lance, et non pas une
massue comme celle de certaines figurines analogues
d’Egypte. Comme vêtement, le guerrier ne porte
qu’un petit pagne; dans un cas (v. de Ridder, Coll,
de Clercq, III, p. 127, n° 207, pl. 33), on a ajouté un
manteau en écharpe.
Les théories exposées dans les mémoires cités ci-
dessus varient beaucoup en ce qui concerne la question
chronologique. Cela tient surtout au fait qu’aucune
des statuettes n'a fait partie d’une trouvaille d’en-
semble nettement définie. Quant aux figurines décou-
vertes à Mycènes (Perrot, VI, p. 758, fig. 354) et
à Tiryns (o£. c., fig. 353), M. Hall (Z. c.) a fait ob-
server avec raison qu’on ne peut tirer aucune conclu-
sion du seul fait qu’elles ont été mises au jour en des
endroits appartenant au domaine de l’ancienne civili-
sation mycénienne. En effet leur style n’a rien de
mycénien (v. Furtwaengler, l. c.). En tout cas,
la trouvaille de Lindos présenterait un argument en
sens contraire, vu que le sol de l’acropole n’a d’ailleurs
pas fourni d'ex-voto remontant aux temps mycéniens.
La série de figurines dont il est question s’éche-
lonne sans doute sur un espace de temps d’une certaine
durée, comprenant probablement plusieurs siècles.
On peut regarder comme établi qu’elle est postérieure
à la civilisation mycénienne et à l’expansion égyp-
tienne; de l’autre côté, elle est antérieure à la période
où le style assyrien dominait l’art de l’Asie antérieure.
La découverte faite à Lindos fait penser que le type
a subsisté au commencement du dernier millénaire
av. J.-C. En outre il est évident qu’il se continue
immédiatement dans un genre bien connu de figurines
de bronze grecques et italiques datant de la période
du style géométrique.
Il faut donc rapporter les »guerriers orientaux «
à la fin du 2e et au commencement du Ier millénaire
av. J.-C.
La question de l’origine du type est plus compliquée.

La plupart des spécimens connus portent des marques
évidentes de la technique orientale. De même,
plusieurs détails de certains d’entre eux sont claire-
ment asiatiques, p. e. les cornes qui décorent le casque
de quelques-unes des statuettes, la forme du pagne,
etc. Enfin, la diffusion locale ne s’explique guère
qu’en admettant que les figurines ont été fabriquées
dans l’Asie antérieure, y compris l’île de Chypre.
D’autre part, la série n’est pas de nature assez homo-
gène pour être attribuée à un seul centre de fabri-
cation; notamment la forme de la coiffure est trop
variée pour représenter les traditions d’une seule
localité. Pour plusieurs détails significatifs, comme
pour le style en général, on trouve des parallèles dans
la plastique hittite: un atelier important a dû être
situé dans la Syrie septentrionale.
Je ne crois guère possible d’expliquer la genèse de
nos statuettes comme une simple continuation de
l’ancienne métallurgie babylonienne, qui a pratiqué
aussi la fonte de figurines de bronze. On ne connaît
pas d’intermédiaires réunissant l’art dont nous parlons
avec celui de la Chaldée ancienne, et plusieurs des
figurines présentent des indices attestant clairement
une influence égyptienne. De plus, l’Égypte a pré-
cédé la Syrie dans la création du type statuaire :
quelques statues en bois, provenant de la tombe
d’Amonhotep II (1447 — 1420 av. J.-C.), représentent
le roi en combat, brandissant la lance, v. Daressy,
Vallée des Rois (Catal. du Musée du Caire), nos 24602
sq., pl. 31.
Le casque que porte la statuette lindienne n° 1572,
de même que plusieurs autres figurines appartenant
au genre en question, est une imitation évidente de
la couronne blanche de l’Égypte (Perrot, I, fig. 10),
transmise en Asie, où elle se trouve sur les monu-
ments originaires du domaine méridional des Hittites
et datant d’une époque avancée T. Le bord inférieur
de cette couronne est garni, dans la figurine lindienne,
de quatre saillies verticales plus larges en haut qu’en
bas. Il faut y voir l’uraeus égyptien répété quatre
fois. Une statuette trouvée en Chypre en fournit la
preuve: elle est également ornée de l’uraeus, mais
l’emblème royal est ici correctement reproduit une

1 Citons un bas-relief de Karchemish (Hogarth, Carchemish,
pl. B, n° 14; Weber, Die Kunst dev Hethiter, fig. 14), représentant
un type particulier de sphinx; le même sphinx figure sur un bas-
relief de Sendjirli, cette fois sans la haute couronne (v. Ed. Meyer,
Reich und Kultur der Chethiter, fig. 78). Sur les deux stèles souvent
reproduites de Babylone et de Sendjirli (Ed. Meyer, op. c., fig.
56—57), Tesub porte le même couvre-chef, tandis que dans les
bas-reliefs plus anciens de Jazylykaia {op. c., p. 98 et 89—90) il
est coiffé du haut bonnet pointu que portent tous les dieux hittites
de l’époque ancienne. Pour plusieurs raisons, je ne suis pas
d’accord avec Ed. Meyer, qui veut faire remonter assez haut dans
le 2e millénaire la stèle de Babylone {op. c., p. 68).
 
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