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FIGURINES EN TERRE CUITE
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Rhodes, j’ai proposé depuis longtemps le nom de
Telchines (v. IIP rapport, p. ni; cf. ci-dessus, p. 36).
La justesse de notre manière de voir est confirmée
par le fait qu’il existe, dans l’île de Chypre, une autre
imitation du même sujet égyptien, indépendante de
l’ionienne et dépourvue de tout caractère grotesque.
J’en connais les spécimens suivants: BMC, Terra-
cottas, A 152 — Excavations in Cyprus, p. 114 et 120,
hg. 165, n° 3 (H 0.143; Amathous, t. 88); op. c., C 586
(trouvé à Naukratis); Perrot, III, p. 76, hg. 27
(H 0.115; Louvre, prov. de Chypre); Copenhague,
Mus. Nat., inv. 3744 (H 0.126; prov. de Chypre; cette
figurine est reproduite dans Kunstmuseets Aarsskrift
1917, p. 148). Cf. ci-dessus, p. 337.
*2314. Démon debout sur une plinthe basse, les
mains portées à l’abdomen. Les cheveux tombent
en grande masse ondulée sur le dos; ils paraissent
couverts d’un voile. Cf. Winter, I, p. 213, n° 1. La
figurine est solide. Terre brun rouge, contenant du
mica. — Un exemplaire complet (sauf quelques éra-
flures). H 0.077. — Fragments de deux autres exem-
plaires.
*2315. Même type. Figurines un peu plus grandes.
Terre brune ou brun jaune, contenant du mica.
Un exemplaire dont la plinthe manque avec les pieds.
H 0.074. — Fragments de deux autres exemplaires.
2316. Partie inférieure (jusqu’au ventre) d’une
figurine semblable, plus grande, sans plinthe. Terre
d’un brun gris clair, pailletée de mica. H 0.069.
*2317. Partie supérieure d’une figurine de démon,
coiffée d’un bonnet haut et étroit. Cf. Winter, I,
p. 213, nos 3 C (= BMC, Terracottas, B 92), 3 H et 5 a.
Les cheveux tombant sur le dos sont ondulés hori-
zontalement. Terre brun gris, contenant du mica.
*2318. Démon debout, portant un enfant sur
l’épaule gauche et tenant une bourse de la main droite
posant sur le ventre; l’enfant appuie sa droite sur la
tête du porteur. Cf. BMC, Terracottas, B 280 (Kamiros) ;
Furtwaengler, Kleine Schrijten, II, p. 419. Les pieds
manquent. H 0.10. Le visage du grand personnage,
encore plus large que d’ordinaire, a une expression
morose. L’oeil droit avec la partie environnante,
le visage et le bras gauche de l’enfant ont été détruits
pendant le travail. Le démon aussi bien que l’enfant
sont coiffés d’un large chapeau. La peau nue est peinte
en rouge. Un manteau jaune, rendu seulement par
la peinture, couvre le dos du démon depuis le cou
jusqu’au derrière et tombe en deux pans devant les
épaules.
2319 — 2329. Silènes accroupis. Les figurines de
silène dont nous aurons à nous occuper ici ne remontent
vraisemblablement pas très haut dans le 6e siècle,
et la plupart ne sont certainement pas antérieures
au 5e. Les »couches archaïques « en contenaient un
Blinkenberg, Lindos, I.
seul spécimen (n° 2329), le grand dépôt d’ex-voto un
certain nombre. A en juger d’après les circonstances
de trouvaille, les statuettes de silènes accroupis ont
succédé, à Lindos, aux démons ventrus. Comme dons
votifs offerts à la déesse lindienne, ces deux genres
de figurines ont dû, probablement, servir d’expression
aux mêmes idées (v. ci-dessus, p. 36). Les statuettes
de silènes sont communes partout dans le monde
grec, v. les riches matériaux réunis par Winter,
I, p. 251 sq. Elles ont été trouvées soit dans les sanc-
tuaires, soit dans les tombeaux (p. e. BMC, Terra-
cottas, B 275 —276 et 278—279: Kamiros; MA I, p.
852: Megara Hyblaea, t. 120) ou dans des couches de
cendres contenant les restes de sacrifices funéraires
(AM 1903, p. 62 sq. et 220).
Les spécimens lindiens sont tous des ouvrages
ioniens importés. La terre de certaines de ces figurines
est identique à celle qui a été employée pour la fabri-
cation des statuettes féminines appartenant aux
»types gracieux« (nos 2146 — 2158). Dans d’autres
cas, on s’est servi d’une argile qui a pris dans la cuisson
une couleur brunâtre, et qu’on trouve également
employée dans les ateliers ioniens. Les traces du mica
que contenait l’argile sont souvent nettement visibles.
Le revers n’est pas moulé, mais formé d’une simple
plaque convexe. Dans les cas où le dessous est conservé,
il a été le plus souvent percé avec un petit bâtonnet
rond (nos 2319, 2320, 2323), particularité signalée
plus haut pour d’autres figurines ioniennes1; plus
rarement l’ouvrier y a pratiqué une ouverture par
l’impression d’un bout de doigt (n0 2324; cf. pl. 103,
n° 2193) ; quelquefois on n’a pas trouvé nécessaire de
percer le dessous de ces petites figurines (nos 2326—
2327). Comme la plupart des statuettes féminines
datant du 5e siècle, le type 2329 a le dessous tout ouvert.
La peinture, en rouge ou plus rarement en orange,
est appliquée de règle directement sur la terre. Les
figurines qui ont reçu une couverte blanche paraissent
plus récentes que les autres.
Les statuettes présentent, sous des aspects peu
variés, les traits conventionnels et typiques des silènes
ioniens, notamment le visage large au front chauve,
au nez camus et à la barbe longue. Quelquefois on
observe nettement les sabots de cheval et les longues
oreilles chevalines qui caractérisaient les silènes ioniens
archaïques (v. les ûgures et la description détaillée);
deux de nos types ont des pieds de forme humaine
(nos 2326 et 2329). A l’exception des nos 2325 et 2329,
les figurines sont toutes ithyphalliques. C’est probable-
ment pour des raisons techniques que les koroplastes
ont préféré, dans la représentation des silènes, l’atti-
tude accroupie, qui est aussi rare dans la peinture
1 Pour une explication plus ingénieuse que juste de ce détail
de nature purement technique, v. AA 1925, p. 226, n° 3.
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Rhodes, j’ai proposé depuis longtemps le nom de
Telchines (v. IIP rapport, p. ni; cf. ci-dessus, p. 36).
La justesse de notre manière de voir est confirmée
par le fait qu’il existe, dans l’île de Chypre, une autre
imitation du même sujet égyptien, indépendante de
l’ionienne et dépourvue de tout caractère grotesque.
J’en connais les spécimens suivants: BMC, Terra-
cottas, A 152 — Excavations in Cyprus, p. 114 et 120,
hg. 165, n° 3 (H 0.143; Amathous, t. 88); op. c., C 586
(trouvé à Naukratis); Perrot, III, p. 76, hg. 27
(H 0.115; Louvre, prov. de Chypre); Copenhague,
Mus. Nat., inv. 3744 (H 0.126; prov. de Chypre; cette
figurine est reproduite dans Kunstmuseets Aarsskrift
1917, p. 148). Cf. ci-dessus, p. 337.
*2314. Démon debout sur une plinthe basse, les
mains portées à l’abdomen. Les cheveux tombent
en grande masse ondulée sur le dos; ils paraissent
couverts d’un voile. Cf. Winter, I, p. 213, n° 1. La
figurine est solide. Terre brun rouge, contenant du
mica. — Un exemplaire complet (sauf quelques éra-
flures). H 0.077. — Fragments de deux autres exem-
plaires.
*2315. Même type. Figurines un peu plus grandes.
Terre brune ou brun jaune, contenant du mica.
Un exemplaire dont la plinthe manque avec les pieds.
H 0.074. — Fragments de deux autres exemplaires.
2316. Partie inférieure (jusqu’au ventre) d’une
figurine semblable, plus grande, sans plinthe. Terre
d’un brun gris clair, pailletée de mica. H 0.069.
*2317. Partie supérieure d’une figurine de démon,
coiffée d’un bonnet haut et étroit. Cf. Winter, I,
p. 213, nos 3 C (= BMC, Terracottas, B 92), 3 H et 5 a.
Les cheveux tombant sur le dos sont ondulés hori-
zontalement. Terre brun gris, contenant du mica.
*2318. Démon debout, portant un enfant sur
l’épaule gauche et tenant une bourse de la main droite
posant sur le ventre; l’enfant appuie sa droite sur la
tête du porteur. Cf. BMC, Terracottas, B 280 (Kamiros) ;
Furtwaengler, Kleine Schrijten, II, p. 419. Les pieds
manquent. H 0.10. Le visage du grand personnage,
encore plus large que d’ordinaire, a une expression
morose. L’oeil droit avec la partie environnante,
le visage et le bras gauche de l’enfant ont été détruits
pendant le travail. Le démon aussi bien que l’enfant
sont coiffés d’un large chapeau. La peau nue est peinte
en rouge. Un manteau jaune, rendu seulement par
la peinture, couvre le dos du démon depuis le cou
jusqu’au derrière et tombe en deux pans devant les
épaules.
2319 — 2329. Silènes accroupis. Les figurines de
silène dont nous aurons à nous occuper ici ne remontent
vraisemblablement pas très haut dans le 6e siècle,
et la plupart ne sont certainement pas antérieures
au 5e. Les »couches archaïques « en contenaient un
Blinkenberg, Lindos, I.
seul spécimen (n° 2329), le grand dépôt d’ex-voto un
certain nombre. A en juger d’après les circonstances
de trouvaille, les statuettes de silènes accroupis ont
succédé, à Lindos, aux démons ventrus. Comme dons
votifs offerts à la déesse lindienne, ces deux genres
de figurines ont dû, probablement, servir d’expression
aux mêmes idées (v. ci-dessus, p. 36). Les statuettes
de silènes sont communes partout dans le monde
grec, v. les riches matériaux réunis par Winter,
I, p. 251 sq. Elles ont été trouvées soit dans les sanc-
tuaires, soit dans les tombeaux (p. e. BMC, Terra-
cottas, B 275 —276 et 278—279: Kamiros; MA I, p.
852: Megara Hyblaea, t. 120) ou dans des couches de
cendres contenant les restes de sacrifices funéraires
(AM 1903, p. 62 sq. et 220).
Les spécimens lindiens sont tous des ouvrages
ioniens importés. La terre de certaines de ces figurines
est identique à celle qui a été employée pour la fabri-
cation des statuettes féminines appartenant aux
»types gracieux« (nos 2146 — 2158). Dans d’autres
cas, on s’est servi d’une argile qui a pris dans la cuisson
une couleur brunâtre, et qu’on trouve également
employée dans les ateliers ioniens. Les traces du mica
que contenait l’argile sont souvent nettement visibles.
Le revers n’est pas moulé, mais formé d’une simple
plaque convexe. Dans les cas où le dessous est conservé,
il a été le plus souvent percé avec un petit bâtonnet
rond (nos 2319, 2320, 2323), particularité signalée
plus haut pour d’autres figurines ioniennes1; plus
rarement l’ouvrier y a pratiqué une ouverture par
l’impression d’un bout de doigt (n0 2324; cf. pl. 103,
n° 2193) ; quelquefois on n’a pas trouvé nécessaire de
percer le dessous de ces petites figurines (nos 2326—
2327). Comme la plupart des statuettes féminines
datant du 5e siècle, le type 2329 a le dessous tout ouvert.
La peinture, en rouge ou plus rarement en orange,
est appliquée de règle directement sur la terre. Les
figurines qui ont reçu une couverte blanche paraissent
plus récentes que les autres.
Les statuettes présentent, sous des aspects peu
variés, les traits conventionnels et typiques des silènes
ioniens, notamment le visage large au front chauve,
au nez camus et à la barbe longue. Quelquefois on
observe nettement les sabots de cheval et les longues
oreilles chevalines qui caractérisaient les silènes ioniens
archaïques (v. les ûgures et la description détaillée);
deux de nos types ont des pieds de forme humaine
(nos 2326 et 2329). A l’exception des nos 2325 et 2329,
les figurines sont toutes ithyphalliques. C’est probable-
ment pour des raisons techniques que les koroplastes
ont préféré, dans la représentation des silènes, l’atti-
tude accroupie, qui est aussi rare dans la peinture
1 Pour une explication plus ingénieuse que juste de ce détail
de nature purement technique, v. AA 1925, p. 226, n° 3.
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