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SPLANCHNOLOGIE.
Portion céphalique des appareî/s viscéraux.
C'est ici, sur la limite intermédiaire qui leur est commune, que
se montre le plus complètement le mélange et la fusion des or-
ganes et des nerfs des deux grands appareils splanchnique et
cérébro-spinal.
L'épanouissement périphérique ou cérébro-spinal des appareils
viscéraux, se trouve représenté à la tête par la cavité buccale et la
double cavité nasale, surfaces muqueuses sensoriales, c'est-à-dire
demi-splanchniqueset demi-cérébro-spinales, sur lesquelles abou-
tissent par le canal nasal et la trompe d'Eustache, les muqueuses
des deux autres sens, la conjonctive et la muqueuse de l'oreille
moyenne. C'est sur cette identité de texture des muqueuses, sur
leur convergence commune avec celle du pharynx, et successive-
ment par cette dernière, sur leur continuité avec les muqueuses
des voies digestive et respiratoire composant tout l'ensemble du
tégument interne, que se fonde M. Huschke pour assimiler les
organes des sens aux appareils viscéraux. Mais, comme nous
l'avons déjà fait observer, si ces membranes, par leurs fonctions
élaboratrices, se rapprochent des organes splanchniques, ce n'est
qu'au même titre que la peau elle-même, et, comme cette der-
nière, par leurs fonctions sensoriales toutes spéciales, elles sem-
bleraient appartenir bien plus essentiellement à l'appareil cérébro-
spinal, car deux d'entre elles, les muqueuses oculaire et auricu-
laire, ne font guère que l'office d'une sorte de tégument externe
modifié; et les deux autres, les muqueuses buccale et nasales sont
surtout des surfaces sensoriales. Le résultat le plus vrai, qui
ressorte de ces considérations, c'est donc, nous le répétons, que
les muqueuses sont des organes mixtes, intermédiaires des deux
appareils cérébro-spinal et splanchnique. Ceci posé, les con-
nexions des organes divers qui composent les sens, et plus parti-
culièrement ici les deux cavités antéro-postérieures, buccale et
nasales, deviennent beaucoup plus faciles à comprendre.
Les deux sens supérieurs, l'œil et l'oreille, organisés spécia-
lement pour leurs nerfs cérébraux, l'optique et l'olfactif, se com-
posent de parties de toutes sortes, empruntées à l'appareil cérébro-
spinal, et sont étrangers aux appareils viscéraux avec lesquels ils
n'ont de commun que leurs membranes muqueuses, qui, elles-
mêmes, ne leur sont point essentielles.
Les fosses nasales, situées à l'entrée de l'appareil respiratoire,
sont encore presque uniquement des surfaces d'épanouissement
du nerf olfactif, la sentinelle extérieure de cet appareil. Aussi à
part les glandules de la muqueuse elle-même, la portion périphé-
rique de la structure, tout le reste se compose-t-il de surfaces
osseuses et cartilagineuses appartenant au squelette cérébro-
spinal, et repliées sous les formes diverses de gouttières, de ca-
naux, de sinus, de cellules, etc., pour multiplier l'étendue de la
muqueuse sensoriale qui les revêt.
Les conditions de la cavité buccale sont différentes. Avec la
localisation dans cette cavité de l'organe du goût, la sentinelle de
l'appareil digestif, les organes splanchniques interviennent dans
la structure pour une proportion bien plus grande, quoique très
inférieure encore, en nombre et en volume, à celle des organes
cérébro-spinaux. De tous côtés les parois sont formées par les
organes cérébro-spinaux : pour le plan superficiel, en avant les
lèvres et latéralement les joues, constituées parles muscles delà
face, recouverts de la peau, les unes et les autres doublées plus
profondément par les deux arcades deini-illiptiques des os maxil-
laires supérieur et inférieur garnies de leurs dents, qui forment la
charpente de la cavité buccale ; en haut la voûte palatine des os
maxillaires supérieurs et palatins; en bas la langue, l'organe es-
sentiel du goût, cpii remplit la cavité buccale, et les appareils mus-
culaires fixés inférieurement à l'os hyoïde, et supérieurement à la
base du crâne; en arrière la cloison mobile du voile du palais,
fixée à la voûte du même nom. C'est donc la muqueuse de revête-
ment elle-même et ses annexes, qui sont la portion splanchnique
de la cavité buccale; d'une part les glandules de toute sorte,
labiales , buccales , palatines , molaires , sous-jacentes à cette
membrane; d'autre part les deux appareils latéraux salivaires,
dont les trois glandes, la parotide surtout, écartées en dehors et
situées sous la peau et le muscle peaucier, ne communiquent avec
la cavité buccale que par les canaux qui viennent y verser leurs
produits. La cloison mobile du voile du palais, déjà demi-volon-
taire et involontaire, c'est-à-dire par ses nerfs, sous une double
influence cérébro-spinal et splanchnique, et renfermant dans ses
piliers les glandes amygdales, sépare, en arrière, la cavité buccale
de celle du pharynx.
Portion cervicale des appareils viscéraux.
Elle ne se compose encore que des canaux de passage des sub-
stances alimentaires solides, liquides et gazeuses, qui doivent être
reçues du dehors dans les appareils digestif et respiratoire. Dirigé
verticalement sur le plan moyen, placé au-devant de la portion
cervicale du rachis, et séparé par une aponévrose spéciale des
muscles, des gros vaisseaux et des nerfs principaux qui le côtoient
latéralement, le double tube aérien et alimentaire, simple en haut
jusqu'à la base de la langue, se bifurque au-dessous en deux
conduits, un pour chaque appareil digestif et respiratoire.
La cavité supérieure unique ou le pharynx, estun canal contrac-
tile, infundibuliforme, suspendu par sesmusclesà la basedu crâne,
qui fait suite aux cavités nasales et buccale, et donne indifférem-
ment passage à toutes les substances introduites du dehors. Le
pharynx, organeintermédiaire aux deux appareils splanchnique et
cérébro-spinal, est encore dans ses mouvemens demi-volontaire
et involontaire. Inférieurement, à la hauteur de l'os hyoïde, il se
divise en deux canaux: l'un aérien,le tube laryngo-trachéal,xm peu
dévié en avant de la direction du pharynx, et l'autre alimentaire,
Y œsophage, qui lui fait suite. Le tube aérien, fortifié par une
charpente cartilagineuse est toujours béant. Au-devant de lui est
placé comme un appareil isolé, la glande thyroïde, formée d'un
isthme ou portion moyenne plate, et de deux lobes latéraux. Ce
tube, suspendu par ses muscles à la base du crâne, à la langue et à
l'os hyoïde, et situé sous la peau, le peaucier et la glande thyroïde,
est placé au-devant de l'œsophage qu'il protège. Tous deux flan-
qués par les gros vaisseaux et garantis par les muscles cervicaux,
descendent verticalement et traversent, avec les troncs vasculaires
et les nerfs, l'aponévrose cervico-thoracique, pour entrer dans
la cavité de la poitrine. A leur origine du pharynx, constituant
d'une part l'orifice du larynx, et de l'autre le sphincter de l'œso-
phage, les deux conduits sont encore sous la puissance de la vo-
lonté. Mais là, cesse l'influence du système nerveux cérébro-
spinal ; tout ce qui est au-dessous n'exerce plus que des mou-
vemens involontaires , c'est-à-dire n'obéit plus qu'au système
nerveux splanchnique.
Portion thoracico-abdominale des appareils viscéraux.
Avec l'entrée de la cavité thoracique on aborde les appareils
proprement viscéraux. Dès-lors plus de mélange dans une
SPLANCHNOLOGIE.
Portion céphalique des appareî/s viscéraux.
C'est ici, sur la limite intermédiaire qui leur est commune, que
se montre le plus complètement le mélange et la fusion des or-
ganes et des nerfs des deux grands appareils splanchnique et
cérébro-spinal.
L'épanouissement périphérique ou cérébro-spinal des appareils
viscéraux, se trouve représenté à la tête par la cavité buccale et la
double cavité nasale, surfaces muqueuses sensoriales, c'est-à-dire
demi-splanchniqueset demi-cérébro-spinales, sur lesquelles abou-
tissent par le canal nasal et la trompe d'Eustache, les muqueuses
des deux autres sens, la conjonctive et la muqueuse de l'oreille
moyenne. C'est sur cette identité de texture des muqueuses, sur
leur convergence commune avec celle du pharynx, et successive-
ment par cette dernière, sur leur continuité avec les muqueuses
des voies digestive et respiratoire composant tout l'ensemble du
tégument interne, que se fonde M. Huschke pour assimiler les
organes des sens aux appareils viscéraux. Mais, comme nous
l'avons déjà fait observer, si ces membranes, par leurs fonctions
élaboratrices, se rapprochent des organes splanchniques, ce n'est
qu'au même titre que la peau elle-même, et, comme cette der-
nière, par leurs fonctions sensoriales toutes spéciales, elles sem-
bleraient appartenir bien plus essentiellement à l'appareil cérébro-
spinal, car deux d'entre elles, les muqueuses oculaire et auricu-
laire, ne font guère que l'office d'une sorte de tégument externe
modifié; et les deux autres, les muqueuses buccale et nasales sont
surtout des surfaces sensoriales. Le résultat le plus vrai, qui
ressorte de ces considérations, c'est donc, nous le répétons, que
les muqueuses sont des organes mixtes, intermédiaires des deux
appareils cérébro-spinal et splanchnique. Ceci posé, les con-
nexions des organes divers qui composent les sens, et plus parti-
culièrement ici les deux cavités antéro-postérieures, buccale et
nasales, deviennent beaucoup plus faciles à comprendre.
Les deux sens supérieurs, l'œil et l'oreille, organisés spécia-
lement pour leurs nerfs cérébraux, l'optique et l'olfactif, se com-
posent de parties de toutes sortes, empruntées à l'appareil cérébro-
spinal, et sont étrangers aux appareils viscéraux avec lesquels ils
n'ont de commun que leurs membranes muqueuses, qui, elles-
mêmes, ne leur sont point essentielles.
Les fosses nasales, situées à l'entrée de l'appareil respiratoire,
sont encore presque uniquement des surfaces d'épanouissement
du nerf olfactif, la sentinelle extérieure de cet appareil. Aussi à
part les glandules de la muqueuse elle-même, la portion périphé-
rique de la structure, tout le reste se compose-t-il de surfaces
osseuses et cartilagineuses appartenant au squelette cérébro-
spinal, et repliées sous les formes diverses de gouttières, de ca-
naux, de sinus, de cellules, etc., pour multiplier l'étendue de la
muqueuse sensoriale qui les revêt.
Les conditions de la cavité buccale sont différentes. Avec la
localisation dans cette cavité de l'organe du goût, la sentinelle de
l'appareil digestif, les organes splanchniques interviennent dans
la structure pour une proportion bien plus grande, quoique très
inférieure encore, en nombre et en volume, à celle des organes
cérébro-spinaux. De tous côtés les parois sont formées par les
organes cérébro-spinaux : pour le plan superficiel, en avant les
lèvres et latéralement les joues, constituées parles muscles delà
face, recouverts de la peau, les unes et les autres doublées plus
profondément par les deux arcades deini-illiptiques des os maxil-
laires supérieur et inférieur garnies de leurs dents, qui forment la
charpente de la cavité buccale ; en haut la voûte palatine des os
maxillaires supérieurs et palatins; en bas la langue, l'organe es-
sentiel du goût, cpii remplit la cavité buccale, et les appareils mus-
culaires fixés inférieurement à l'os hyoïde, et supérieurement à la
base du crâne; en arrière la cloison mobile du voile du palais,
fixée à la voûte du même nom. C'est donc la muqueuse de revête-
ment elle-même et ses annexes, qui sont la portion splanchnique
de la cavité buccale; d'une part les glandules de toute sorte,
labiales , buccales , palatines , molaires , sous-jacentes à cette
membrane; d'autre part les deux appareils latéraux salivaires,
dont les trois glandes, la parotide surtout, écartées en dehors et
situées sous la peau et le muscle peaucier, ne communiquent avec
la cavité buccale que par les canaux qui viennent y verser leurs
produits. La cloison mobile du voile du palais, déjà demi-volon-
taire et involontaire, c'est-à-dire par ses nerfs, sous une double
influence cérébro-spinal et splanchnique, et renfermant dans ses
piliers les glandes amygdales, sépare, en arrière, la cavité buccale
de celle du pharynx.
Portion cervicale des appareils viscéraux.
Elle ne se compose encore que des canaux de passage des sub-
stances alimentaires solides, liquides et gazeuses, qui doivent être
reçues du dehors dans les appareils digestif et respiratoire. Dirigé
verticalement sur le plan moyen, placé au-devant de la portion
cervicale du rachis, et séparé par une aponévrose spéciale des
muscles, des gros vaisseaux et des nerfs principaux qui le côtoient
latéralement, le double tube aérien et alimentaire, simple en haut
jusqu'à la base de la langue, se bifurque au-dessous en deux
conduits, un pour chaque appareil digestif et respiratoire.
La cavité supérieure unique ou le pharynx, estun canal contrac-
tile, infundibuliforme, suspendu par sesmusclesà la basedu crâne,
qui fait suite aux cavités nasales et buccale, et donne indifférem-
ment passage à toutes les substances introduites du dehors. Le
pharynx, organeintermédiaire aux deux appareils splanchnique et
cérébro-spinal, est encore dans ses mouvemens demi-volontaire
et involontaire. Inférieurement, à la hauteur de l'os hyoïde, il se
divise en deux canaux: l'un aérien,le tube laryngo-trachéal,xm peu
dévié en avant de la direction du pharynx, et l'autre alimentaire,
Y œsophage, qui lui fait suite. Le tube aérien, fortifié par une
charpente cartilagineuse est toujours béant. Au-devant de lui est
placé comme un appareil isolé, la glande thyroïde, formée d'un
isthme ou portion moyenne plate, et de deux lobes latéraux. Ce
tube, suspendu par ses muscles à la base du crâne, à la langue et à
l'os hyoïde, et situé sous la peau, le peaucier et la glande thyroïde,
est placé au-devant de l'œsophage qu'il protège. Tous deux flan-
qués par les gros vaisseaux et garantis par les muscles cervicaux,
descendent verticalement et traversent, avec les troncs vasculaires
et les nerfs, l'aponévrose cervico-thoracique, pour entrer dans
la cavité de la poitrine. A leur origine du pharynx, constituant
d'une part l'orifice du larynx, et de l'autre le sphincter de l'œso-
phage, les deux conduits sont encore sous la puissance de la vo-
lonté. Mais là, cesse l'influence du système nerveux cérébro-
spinal ; tout ce qui est au-dessous n'exerce plus que des mou-
vemens involontaires , c'est-à-dire n'obéit plus qu'au système
nerveux splanchnique.
Portion thoracico-abdominale des appareils viscéraux.
Avec l'entrée de la cavité thoracique on aborde les appareils
proprement viscéraux. Dès-lors plus de mélange dans une