GÉNÉRALITÉS
même région entre les organes appartenant aux deux grands
systèmes nerveux; une délimitation précise les sépare. Au-dehors
les organes cérébro-spinaux qui forment la paroi d'enceinte; au
dedans les organes viscéraux qui remplissent la cavité. Ainsi avec
la grande cavité thoraco-abdominale, on entre en plein dans le
domaine spécial de la splanchnologie. C'est elle qui est le siège
des appareils purementsplanchniques, dont les autres régions ne
nous ont montré que les orifices et les canaux d'entrée. C'est de
chaque côté dans son canal de prolongement fœtal qu'est ren-
fermé le testicule, et dans l'épaisseur de sa paroi qu'est logée la
glande mammaire. C'est donc à cette cavité que se rapporte tout
ce qu'il y a de plus important à faire connaître sur les viscères.
Quant aux connexions, en thèse générale, nous voyons les ap-
pareils splancbniques se disposer dans les rapports dynamiques
les plus convenables. L'appareil respiratoire, spécifiquement le
plus léger de tous, est situé à la partie supérieure, et la position
encore plus élevée de son orifice lui permet de puiser l'air atmo-
sphérique loin du sol, dans une couche plus pure. A cette région
supérieure se trouve aussi le centre circulatoire, la situation des
poumons entraînant celle du cœur avec lequel ils ont les relations
fonctionnelles les plus intimes. Les trois autres appareils, plus
pesans par leurs masses et les substances qu'ils renferment, sont
situés au-dessous des précédens, et s'étendent jusqu'à la partie
inférieure où le bassin leur offre des surfaces solides de sustenta-
tion. Dans leurs connexions mutuelles: i° Y appareil digestif,
suspendu partout aux parois d'enceinte par ses enveloppes péri-
tonéales, et d'un volume immense relativement aux deux autres,
les déborde et les revêt en haut, en avant et sur les côtés ; Y ap-
pareil urinaire, fixé aux deux bouts par ses organes, dans les
gouttières lombaires et le petit bassin, s'étend obliquement de
haut en bas, derrière et au-dessous des viscères digestifs ; Y appa-
reil génital, dont la conformation est si différente dans les deux
sexes, est placé en général au-dessous et entre les deux autres,
dans la cavité du bassin. Ce rapport fixe celui des réservoirs des
trois appareils, le rectum, la vessie, l'utérus, d'un poids considé-
rable à l'état de réplétion, leur condition normale, et par cela
même appuyés dans le bassin, près des orifices d'expulsion des
matières ou des produits qu'ils renferment.
Voilà bien, quant à la disposition générale , la situation , les
connexions et le mode de fixation par appareils de la portion tho-
raco-abdominale des viscères, comparée avec leurs portions
cervicale et cépbalique. Mais comme ce sujet, d'une grande éten-
due et d'une si haute importance anatomique, demande à être
étudié soigneusement dans tous ses détails, nous ne faisons ici
que l'indiquer, renvoyant pour les développemens qu'il comporte
au chapitre spécial sur les grandes cavités splanchniques, que nous
plaçons plus loin comme intermédiaire entre les généralités de
la splanchnologie et l'anatomie spéciale de ses divers appareils.
structure des viscères.
Les faits nombreux et variés dont nous avons tracé l'exposition
dans le discours préliminaire, concernant les progrès récens de la
splanchnologie (p. ii-;G), nous dispenserons d'insister sur la
structure intime des viscères. Les caractères qui distinguent
les textures reposent à-la-fois sur leurs analogies et sur leurs dif-
férences.
Au premier rang, figurent, dans les textures, les élémens ana-
tomiques généraux inbérens aux organes de toute sorte : des
vaisseaux sanguins et lymphatiques, des nerfs, un tissu cellulaire
t. v.
DES VISCÈRES. 25
plus ou moins dense, séreux ou fibreux. En thèse générale, les
viscères étant des organes formateurs de produits'animaux, l'ap-
pareil vasculaire y est toujours très considérable et forme la masse
principale de la plupart d'entre eux. Mais les modifications que
subissent les vaisseaux capillaires sanguins et lymphatiques et les
associations variées qu'ils forment, contribuent pour beaucoup
aux différences de texture que présentent les viscères.
Aux éléinens anatomiques généraux, s'ajoutent d'une manière
inégale dans certains viscères : i° des membranes, les unes consti-
tuant la forme même des organes (ex. : poumons, tube digestif,
vessie); les autres, simplement d'enveloppe (ex. : foie, rate, reins,
testicule, ovaire, etc. ). 2° Des canaux sécréteurs et excréteurs:
c'est le propre de la plupart des glandes ( ex. : foie, reins, pan-
créas, testicule, etc. ). 3° Un tissu musculaire. Cet élément, qui
a pour objet de rendre les organes contractiles, forme plusieurs
associations. Si la fonction essentielle de l'organe est le mouve-
ment, le tissu musculaire s'y présente seul (ex. : cœur, langue);
si le mouvement n'y est qu'accidentel ou secondaire, le tissu
musculaire s'y dispose en tunique membraneuse, tantôt inter-
posée à d'autres de nature fibreuse ou fibro-celluleuse (ex. : vis-
cères creux du tube digestif, vessie ); tantôt à la circonférence de
l'organe (ex.: rate), ou mêlé à du tissu fibreux (ex.: utérus).
4° Un tissu fibreux. Il se présente sous diverses formes. Dans quel-
ques organes, il constitue des membranes d'enveloppe (ex.: tes-
ticule, ovaire, foie, rate, etc.); partout dans les organes contrac-
tiles il forme des surfaces d'implantation des fibres musculaires,
soit en cloison (ex.: langue), ou en cercles (ex.: cœur); dans le
tissu de l'utérus, il est entremêlé avec les fibres musculaires. En-
fin dans tous les viscères creux, estomac, intestins, vessie, le
tissu fibreux tressé sous forme defilamens en membranes, forme
le névrilème des nervules qui circulent entre les tuniques de ces
organes. 5° Des organules spéciaux. Ce sont ces organules de
toute sorte, villosités, canalicules, granulations, glomérules, va-
cuoles, glandules, papilles, etc., propres à chaque organe, et for-
més en général par des intrications de petits vaisseaux capillaires
et de nervules microscopiques, qui sont les élémens essentiels de
texture des organes, et leurs véritables agens fonctionnels.
Les textures des viscères se présentent sous cinq formes prin-
cipales : i" Un système de poches et de larges canaux musculo-
membraneux, extensibles et contractiles, disposés en séries con-
tinues et revêtues par un tégument interne ou une membrane
muqueuse de sécrétion et d'absorption (ex.: viscères du tube
digestif, œsophage, estomac, intestins; vessie entre les uretères
et l'urèthre ; utérus entre les trompes et le vagin ). 2° Un système
de canaux arborisés, jusqu'à l'état capillaire, extensibles et ré-
tractiles, également revêtus par un tégument interne ou une mu-
queuse spéciale (ex.: poumons). 3° Une poche inultiloculaire,
à parois purement musculaires (ex.: cœur). 4° Un mélange de
plusieurs systèmes de vaisseaux arborisés, sanguins artériels et
veineux, lymphatiques, et plus spécialement, par surcroît, de
vaisseaux sécréteurs et excréteurs, enroulés et intriqués à l'état
capillaire, sous forme de petits organules spéciaux agglomérés en
une masse commune. Ce sont proprement les glandes sécrétoires :
les unes pourvues d'une enveloppe viscérale (ex.: foie, reins,
testicules, prostate, glandes de Cowper); les autres dépourvues
d'enveloppe et limitées seulement par les organes voisins ( ex. :
glandes salivaires, pancréas, glandes mammaires). 5° Enfin un
mélange analogue de systèmes de vaisseaux arborisés, sanguins et
lymphatiques, composant aussi des organules spéciaux à l'état
capillaire, mais sans canaux excréteurs. Ce sont les organes ap-
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même région entre les organes appartenant aux deux grands
systèmes nerveux; une délimitation précise les sépare. Au-dehors
les organes cérébro-spinaux qui forment la paroi d'enceinte; au
dedans les organes viscéraux qui remplissent la cavité. Ainsi avec
la grande cavité thoraco-abdominale, on entre en plein dans le
domaine spécial de la splanchnologie. C'est elle qui est le siège
des appareils purementsplanchniques, dont les autres régions ne
nous ont montré que les orifices et les canaux d'entrée. C'est de
chaque côté dans son canal de prolongement fœtal qu'est ren-
fermé le testicule, et dans l'épaisseur de sa paroi qu'est logée la
glande mammaire. C'est donc à cette cavité que se rapporte tout
ce qu'il y a de plus important à faire connaître sur les viscères.
Quant aux connexions, en thèse générale, nous voyons les ap-
pareils splancbniques se disposer dans les rapports dynamiques
les plus convenables. L'appareil respiratoire, spécifiquement le
plus léger de tous, est situé à la partie supérieure, et la position
encore plus élevée de son orifice lui permet de puiser l'air atmo-
sphérique loin du sol, dans une couche plus pure. A cette région
supérieure se trouve aussi le centre circulatoire, la situation des
poumons entraînant celle du cœur avec lequel ils ont les relations
fonctionnelles les plus intimes. Les trois autres appareils, plus
pesans par leurs masses et les substances qu'ils renferment, sont
situés au-dessous des précédens, et s'étendent jusqu'à la partie
inférieure où le bassin leur offre des surfaces solides de sustenta-
tion. Dans leurs connexions mutuelles: i° Y appareil digestif,
suspendu partout aux parois d'enceinte par ses enveloppes péri-
tonéales, et d'un volume immense relativement aux deux autres,
les déborde et les revêt en haut, en avant et sur les côtés ; Y ap-
pareil urinaire, fixé aux deux bouts par ses organes, dans les
gouttières lombaires et le petit bassin, s'étend obliquement de
haut en bas, derrière et au-dessous des viscères digestifs ; Y appa-
reil génital, dont la conformation est si différente dans les deux
sexes, est placé en général au-dessous et entre les deux autres,
dans la cavité du bassin. Ce rapport fixe celui des réservoirs des
trois appareils, le rectum, la vessie, l'utérus, d'un poids considé-
rable à l'état de réplétion, leur condition normale, et par cela
même appuyés dans le bassin, près des orifices d'expulsion des
matières ou des produits qu'ils renferment.
Voilà bien, quant à la disposition générale , la situation , les
connexions et le mode de fixation par appareils de la portion tho-
raco-abdominale des viscères, comparée avec leurs portions
cervicale et cépbalique. Mais comme ce sujet, d'une grande éten-
due et d'une si haute importance anatomique, demande à être
étudié soigneusement dans tous ses détails, nous ne faisons ici
que l'indiquer, renvoyant pour les développemens qu'il comporte
au chapitre spécial sur les grandes cavités splanchniques, que nous
plaçons plus loin comme intermédiaire entre les généralités de
la splanchnologie et l'anatomie spéciale de ses divers appareils.
structure des viscères.
Les faits nombreux et variés dont nous avons tracé l'exposition
dans le discours préliminaire, concernant les progrès récens de la
splanchnologie (p. ii-;G), nous dispenserons d'insister sur la
structure intime des viscères. Les caractères qui distinguent
les textures reposent à-la-fois sur leurs analogies et sur leurs dif-
férences.
Au premier rang, figurent, dans les textures, les élémens ana-
tomiques généraux inbérens aux organes de toute sorte : des
vaisseaux sanguins et lymphatiques, des nerfs, un tissu cellulaire
t. v.
DES VISCÈRES. 25
plus ou moins dense, séreux ou fibreux. En thèse générale, les
viscères étant des organes formateurs de produits'animaux, l'ap-
pareil vasculaire y est toujours très considérable et forme la masse
principale de la plupart d'entre eux. Mais les modifications que
subissent les vaisseaux capillaires sanguins et lymphatiques et les
associations variées qu'ils forment, contribuent pour beaucoup
aux différences de texture que présentent les viscères.
Aux éléinens anatomiques généraux, s'ajoutent d'une manière
inégale dans certains viscères : i° des membranes, les unes consti-
tuant la forme même des organes (ex. : poumons, tube digestif,
vessie); les autres, simplement d'enveloppe (ex. : foie, rate, reins,
testicule, ovaire, etc. ). 2° Des canaux sécréteurs et excréteurs:
c'est le propre de la plupart des glandes ( ex. : foie, reins, pan-
créas, testicule, etc. ). 3° Un tissu musculaire. Cet élément, qui
a pour objet de rendre les organes contractiles, forme plusieurs
associations. Si la fonction essentielle de l'organe est le mouve-
ment, le tissu musculaire s'y présente seul (ex. : cœur, langue);
si le mouvement n'y est qu'accidentel ou secondaire, le tissu
musculaire s'y dispose en tunique membraneuse, tantôt inter-
posée à d'autres de nature fibreuse ou fibro-celluleuse (ex. : vis-
cères creux du tube digestif, vessie ); tantôt à la circonférence de
l'organe (ex.: rate), ou mêlé à du tissu fibreux (ex.: utérus).
4° Un tissu fibreux. Il se présente sous diverses formes. Dans quel-
ques organes, il constitue des membranes d'enveloppe (ex.: tes-
ticule, ovaire, foie, rate, etc.); partout dans les organes contrac-
tiles il forme des surfaces d'implantation des fibres musculaires,
soit en cloison (ex.: langue), ou en cercles (ex.: cœur); dans le
tissu de l'utérus, il est entremêlé avec les fibres musculaires. En-
fin dans tous les viscères creux, estomac, intestins, vessie, le
tissu fibreux tressé sous forme defilamens en membranes, forme
le névrilème des nervules qui circulent entre les tuniques de ces
organes. 5° Des organules spéciaux. Ce sont ces organules de
toute sorte, villosités, canalicules, granulations, glomérules, va-
cuoles, glandules, papilles, etc., propres à chaque organe, et for-
més en général par des intrications de petits vaisseaux capillaires
et de nervules microscopiques, qui sont les élémens essentiels de
texture des organes, et leurs véritables agens fonctionnels.
Les textures des viscères se présentent sous cinq formes prin-
cipales : i" Un système de poches et de larges canaux musculo-
membraneux, extensibles et contractiles, disposés en séries con-
tinues et revêtues par un tégument interne ou une membrane
muqueuse de sécrétion et d'absorption (ex.: viscères du tube
digestif, œsophage, estomac, intestins; vessie entre les uretères
et l'urèthre ; utérus entre les trompes et le vagin ). 2° Un système
de canaux arborisés, jusqu'à l'état capillaire, extensibles et ré-
tractiles, également revêtus par un tégument interne ou une mu-
queuse spéciale (ex.: poumons). 3° Une poche inultiloculaire,
à parois purement musculaires (ex.: cœur). 4° Un mélange de
plusieurs systèmes de vaisseaux arborisés, sanguins artériels et
veineux, lymphatiques, et plus spécialement, par surcroît, de
vaisseaux sécréteurs et excréteurs, enroulés et intriqués à l'état
capillaire, sous forme de petits organules spéciaux agglomérés en
une masse commune. Ce sont proprement les glandes sécrétoires :
les unes pourvues d'une enveloppe viscérale (ex.: foie, reins,
testicules, prostate, glandes de Cowper); les autres dépourvues
d'enveloppe et limitées seulement par les organes voisins ( ex. :
glandes salivaires, pancréas, glandes mammaires). 5° Enfin un
mélange analogue de systèmes de vaisseaux arborisés, sanguins et
lymphatiques, composant aussi des organules spéciaux à l'état
capillaire, mais sans canaux excréteurs. Ce sont les organes ap-
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