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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Editor]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 5, Text): Anatomie descriptive et physiologique: organes de la digestion, de la dépuration urinaire et de la génération, embryotomie — Paris, 1839

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https://doi.org/10.11588/diglit.18362#0198
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192 APPAREIL

et s'étend d'un hypochondre à l'autre, depuis le duodénum jus-
qu'à la rate; sa direction n'est pas exactement transversale; la
portion de l'organe, située à gauche de la colonne vertébrale,
remonte ordinairement un peu en haut et en arrière.

A cause de la fixité du duodénum, le pancréas est assez peu
mobile, surtout dans sa partie duodénale ou tète, tandis que sa
partie splénique ou queue, étant liée à la rate par les vaisseaux,
suit les déplacemens de ce viscère dans les divers états de plé-
nitude ou de vacuité de l'estomac. Le pancréas est encore main-
tenu en place, en arrière par un tissu cellulaire lâche, en avant
par le mésocolon.

Outre la disposition générale du pancréas que nous venons
d'indiquer, il est en rapport constant avec différens organes
savoir :

i° Vaisseaux sanguins. L'aorte et les vaisseaux mésentériques
sont situés en arrière du pancréas. La veine porte et l'artère mé-
sentérique sont toujours placées dans le sillon de séparation
entre le corps et la tète du pancréas. Les vaisseaux spléniques
s'étendent dans la partie horizontale du pancréas, tandis que
la tète de l'organe ou sa partie verticale n'affecte aucun rapport
avec ces vaisseaux.

2° Duodénum. Chez l'adulte le tissu de la tête du pancréas
embrasse l'intestin duodénum et le recouvre à peu près à moitié.
Chez le fœtus le pancréas n'est presque en rapport qu'avec la
deuxième portion du duodénum.

3° Scissure de la rate. Ce rapport appartient à la queue du
pancréas et il doit nécessairement être variable, à cause de la
mobilité de la rate. D'aprèsM. Verneuil, chez l'enfant, la queue
du pancréas est en rapport intime avec la scissure de la rate,
tandis que chez l'adulte elle peut en être distante de 4 centi-
mètres.

4° Canal cholédoque. Le pancréas loge, dans une longueur
de 3 à 4 centimètres, le canal cholédoque qui, avant son abou-
chement dans l'intestin, s'y creuse une sorte de gouttière ou de
canal protecteur.

3° Volume, poids.

Les dimensions et le poids du pancréas sont assez sujets à va-
rier. Voici néanmoins les approximations données par les au-
teurs : le diamètre transversal du pancréas, qui estle plus grand,
est de 16 à 20 centimètres; le diamètre vertical du corps, du
bord supérieur au bord inférieur, de 3 centimètres; le diamètre
vertical de la tête de 6 centimètres ; l'épaisseur de l'organe,
d'avant en arrière, est de 2 centimètres pour la tête et i3 milli-
mètres pour le corps.

Le jooids du pancréas a été évalué entre 125 et 180 grammes
(Mecltel), entre 70 et 100 grammes (Krause), à 46 grammes
(Sœmmering) ; il serait moins volumineux chez la femme que
chez l'homme (Clendinning).

Sœmmering évalue le poids spécifique à 1,029.

4° Couleur, consistance.

C'est d'après la couleur, qui est habituellement d'un rose
tendre, couleur de chair, que les anciens avaient dénommé le

DIGESTIF.

pancréas (de Tlm, tout, xpé*?, chair). Toutefois, cette couleur, pen-
dant la vie, peut varier d'intensité, ainsi que l'a montré M. Cl.
Bernard. Pendant l'abstinence, le tissu du pancréas est d'un
blanc de lait et contient très peu de sang, tandis que pendant la
digestion le tissu du même organe est rempli de sang et d'une
couleur rouge-vif.

La consistance du pancréas est très faible et elle est différente,
sous ce rapport, de celle des glandes salivaires. Cette mollesse et
cette délicatesse du tissu pancréatique s'observent pendant la vie
comme après la mort. Il faut encore ajouter que le pancréas
s'altère très rapidement et est, sans aucun doute, l'organe le plus
putrescible du corps.

DES CONDUITS EXCRÉTEURS DU PANCRÉAS.

Le conduit pancréatique ou canal de Wirsung [ductus pan-
creaticuss. ÏFirsungianus), destiné à verser le suc pancréatique
dans le duodénum, a été découvert sur l'homme en 1642 par
Wirsung. Mais outre ce conduit excréteur il en existe encore un
autre plus petit qui s'ouvre également dans l'intestin et qui
s'anastomose toujours avec le conduit principal.

Pour apercevoir les conduits pancréatiques, il faut absolu-
ment diviser le tissu de la glande qui les recouvre dans toute
leur étendue, jusqu'au moment où ils pénètrent dans l'intestin.
Il y a même au point où s'aboucbe le petit conduit pancréa-
tique quelques granulations de la glande qui le recouvrent en-
core et se placent entre les tuniques de l'intestin. La multiplicité
des conduits pancréatiques est une disposition normale qui peut
cependant offrir beaucoup de variétés indiquées d'abord par
Tiedemann et ensuite par M. Bécourt. Cependant, il y a une
disposition plus fréquente qu'on doit considérer comme nor-
male et qui a été bien décrite récemment par M. Verneuil de la
manière suivante :

Le canal de Wirsung occupe la partie moyenne du corps du
pancréas à distance à peu près égale du bord supérieur et du
bord inférieur; tantôt plus rapproché de la face antérieure,
tantôt plus voisin delà postérieure, disposition qui m'a paru la
plus fréquente ; tantôt enfin au milieu de la glande. En appro-
chant de la tête du pancréas, ce canal s'infléchit fortement en
bas, de manière à présenter une double courbure en S italique.
Il se rapproche beaucoup du bord inférieur de la glande et
ultérieurement se dirige en arrière pour se réunir au canal cho-
lédoque. Les conduits secondaires de l'extrémité splénique, et
en général ceux qui sont d'un petit volume se jettent perpendi-
culairement dans le conduit principal; mais on voit souvent,
vers la partie moyenne du corps du pancréas, un ou deux ca-
naux, l'un supérieur, l'autre inférieur, qui se jettent dans le con-
duit de Wirsung, après avoir reçu eux-mêmes un assez grand
nombre de canaux de troisième et de quatrième ordre.

Au point indiqué, le canal excréteur semble se trifurquer :
la branche moyenne et antérieure n'est autre que le canal
principal qui recueille lui-même un nombre considérable de
canalicules venant des lobules de la face antérieure ; à la réu-
nion du corps et de la tête du pancréas, on voit encore des
canaux secondaires importans se jeter dans le canal de Wirsung;
le plus remarquable a été considéré à tort comme un second
canal : c'est tout simplement une branche récurrente d'un vo-
lume très notable qui reçoit tous les conduits de troisième,
quatrième ou cinquième ordre , venant des granulations qui
constituent la plus grande partie du lobe duodénal pancréa-
 
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