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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 5, Text): Anatomie descriptive et physiologique: organes de la digestion, de la dépuration urinaire et de la génération, embryotomie — Paris, 1839

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https://doi.org/10.11588/diglit.18362#0199
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PANCRÉAS.

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tique. Cette branche, que j'appellerais volontiers canal azjgos
pancréatique, a donc pour but de recueillir tous les canaux qui
auraient peine à se jeter isolément dans le gros conduit, mais
elle présente ceci de remarquable qu'au lieu de se terminer en
cul-de-sac, elle va s'aboucher dans l'intestin par sa petite ex-
trémité. C'est, que je sache, le seul cas clans l'économie d'une
branche d'un canal excréteur ouverte par les deux bouts. En
effet, d'une part elle s'ouvre par un pertuis dans l'intestin, et
de l'autre elle va, en augmentant progressivement de volume,
à mesure qu'elle reçoit de nouveaux canalicules, se jeter clans
le conduit de Wirsung. Près de sa terminaison dans l'intestin,
elle reçoit également les conduits très petits des granulations qui
rampent dans l'épaisseur des tuniques du duodénum. Le lieu
de réunion de cette branche se fait à une distance variable du
pli de Water (de i à 4 centimètres). Ce n'est point le cas d'ad-
mettre un second canal distinct du premier, mais on peut en-
visager cette disposition comme une voie supplémentaire ouverte
par précaution au fluide pancréatique. Je pense néanmoins que,
dans l'état normal, le liquide sécrété par les granulations de la
tète du pancréas a plus de tendance à retourner dans le con-
duit principal et à se mêler au liquide produit par le corps de
la glande. »

M. Verneuil parle en outre de la communication constante
entre les deux conduits pancréatiques qui se démontre très bien
en injectant, par le conduit de Wirsung, de la térébenthine co-
lorée ou du mercure. On voit alors constamment ce liquide
injecté revenir dans l'intestin par le petit conduit pancréatique.

Husehlte dit que le deuxième canal pancréatique doit être con-
sidéré comme un arrêt de développement, car J. F. Meckel a
régulièrement observé, dans le fœtus humain, deux conduits
pancréatiques, aboutissant chacun à part au canal intestinal.
M. Verneuil a vu aussi le petit conduit pancréatique d'autant
plus développé proportionnellement qu'il l'observait sur des
foetus plus jeunes.

A son extrémité, le canal de Wirsung offre un diamètre de
i à 3 millimètres. Après s'être porté en bas et en arrière, pour
gagner la paroi postérieure du duodénum, il perce celle-ci ob-
liquement, comme fait le canal cholédoque, et devient plus
étroit qu'il ne l'était immédiatement auparavant.

L'ouverture du conduit de Wirsung dans le duodénum siège à
la partie postérieure et interne de la portion descendante du duo-
dénum et à une distance du pylore variant de 8 à io centimètres
jusqu'à 2 décimètres (TTuschke).

A son embouchure dans l'intestin, le conduit pancréatique
s'abouche avec le conduit cholédoque dans un petit enfonce-
ment de la membrane muqueuse, dételle sorte qu'il y a inévi-
tablement mélange de la bile et du suc pancréatique aussitôt leur
arrivée dans l'intestin.

D'après E. H. Weber, cet enfoncement, long de 4 millimètres,
ressemble plus à la membrane muqueuse du canal pancréatique
qu'à celle du conduit cholédoque, en ce que la surface interne
du canal cholédoque est jaune, et couverte d'une multitude
d'enfoncemens muqueux, tandis que le canal pancréatique a
des parois plus fermes et une membrane muqueuse lisse et
blanche. En outre, un petit repli frangé de la membrane mu-
queuse sépare, le plus souvent, les deux orifices l'un de l'antre,
dans l'enfoncement du duodénum auquel ils aboutissent.

Texture du pancréas.

Le pancréas est constitué par une substance glandulaire qui
T. v.

se réduit en acini, par des conduits excréteurs, par des artères,
des veines, des vaisseaux lymphatiques, du tissu cellulaire ré-
sistant plus ou moins graisseux, et enfin par la séreuse péri-
tonéale.

Relativement à la texture intime de la substance glandulaire
et des conduits pancréatiques, nous renvoyons au tome vin.
Nous ferons seulement remarquer en passant que ces deux or-
dres de parties ont des propriétés distinctes. M. Cl. Bernard a
montré qu'en injectant de la graisse par les conduits pancréa-
tiques dans le tissu de la glande chez un animal vivant (chien),
on voit bientôt toute la portion glandulaire perdre sa fonction,
s'atrophier et finir par disparaître par véritable résorption, tan-
dis que les conduits restent parfaitement intacts et dénudés de
leur tissu glandulaire, comme les rameaux d'un arbre dépouillés
de leurs feuilles.

L'analogie de structure anatomique entre le pancréas et les
glandes salivaires est évidente à l'œil nu et au microscope. Ce-
pendant les liquides produits par ces diverses glandes sont bien
différents parleurs propriétés et par les usages qu'ils ont à rem-
plir, ainsi que l'a démontré M. Cl. Bernard.

Artères du pancréas. Les artères sillonnent la profondeur
du tissu pancréatique, de telle sorte qu'il faut les sculpter en
quelque sorte pour en faire la dissection. Ces artères sont, pour
la tète du pancréas, deux arcades à convexité tournée à droite,
arcades pancrèatico-duodénales (Verneuil), qui tontes deux sont
constituées, i° par une branche descendante de l'artère hépa-
tique ; 2° par une branche descendante de l'artère mésentérique.
Ces deux branches s'anastomosent en ce point par inosculation,
et de la convexité des arcades qu'elles forment naissent des
branches qui se distribuent à la glande, en formant des réseaux
polygonaux. Pour le corps du pancréas, les artères sont fournies,
i" par des branches descendantes de l'artère spléniqne ; 2° par
des branches ascendantes qui proviennent d'une artère pancréa-
tique volumineuse émanée de la mésentérique. D'après M. Ver-
neuil, cette artère, largement anastomosée avec l'arcade pancréa-
tico-dnodénale antérieure, longe le bord inférieur de la glande,
parallèlement à l'artère splénique. Elle est d'abord recouverte
par le tissu de la glande, puis pénètre plus profondément dans
le pancréas vers son tiers externe, où elle se rapproche de la
surface antérieure. Plus loin, cette même artère donne des ra-
meaux à la queue du pancréas, et se termine finalement en
s'anastomosant largement avec l'artère splénique. Les artères du
pancréas ne suivent pas d'une manière spéciale les conduits ex-
créteurs. Leur nombre, leur volume et leurs anastomoses varient
dans la circulation pancréatique, très riche et très active.

Veines du pancréas. D'après M. Verneuil, les veines offrent
beaucoup d'analogie avec les artères. Elles forment également
deux arcades pancrèatico-duodénales qui font communiquer
largement la veine-porte et la grande mésaraïque. Les autres
veines pancréatiques se jettent directement dans la veine-porte,
dans les deux veines mésaraïques et dans la veine splénique.

Nerfs du pancréas. Les nerfs du pancréas proviennent de
plusieurs sources, savoir: i° des nerfs spléniques, i" de nerfs
provenant de la face antérieure du plexus solaire , 3° de nerf?
émanés des plexus hépatiques et mésenrériques supérieurs. Parmi
ces nerfs, les uns suivent les artères, les autres, au contraire, se
rendent directement dans l'organe.

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