DE L'HOMME.
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moins dense de celte enveloppe cutanée, qui par conséquent suit
exactement tous ses mouvemens. La face interne du dartos cor-
respond aux enveloppes sous-jacentes par un tissu cellulaire
très lâche, qui lui permet de glisser sur elles avec la plus grande
facilité.
Texture du dartos. Nous avons déjà dit que les auteurs n'é-
taient pas d'accord sur la nature du tissu du dartos. On a pensé
longtemps qu'il était de nature musculaire, et analogue au pan-
nicule charnu qui existe au-dessous de la peau de beaucoup d'a-
nimaux, on admettait aussi que c'était par son intermédiaire que
s'opérait le resserrement du scrotum; mais actuellement les
opinions sont partagées à ce sujet : Bichat, M. Roux, A. Cooper,
H. Cloquet, disent qu'on ne remarque aucune apparence défibres
charnues au-dessous du scrotum. Ce qui a pu induire en erreur,
dit M. Roux, c'est la présence de beaucoup de vaisseaux lympha-
tiques, de vaisseaux sanguins et de nerfs ramifiés au-dessous de
la peau et dans la cloison. C'est en vain cpi'on voudrait arguer
des mouvemens de retrait du scrotum , car, suivant Ast. Cooper,
ces mouvemens ne résultent point d'une action musculaire, ce sont
des contractions vermiculaires, graduelles et non instantanées,
qui ne sont pas soumises à l'empire de la volonté ; ces mouvemens
sont un effet des variations de température, et paraissent tenir à
la diminution de diamètre des artères et des veines de la partie,
et par suite à la diminution du sang contenu dans les vaisseaux.
(OEuvres d'Ast. Cooper, trad. par Chassaigne et Richelot, p. 4'<">•)
M. Roux croit que cette contraction tient à une tonicité ou con-
tractilité organique de la peau, plus développée dans les bourses
que dans les autres parties du corps, où elle se manifeste seule-
ment à l'état qu'on désigne sous le nom de chair de poule; pour
lui, c'est tout simplement du tissu cellulaire condensé, analogue
à celui qui se trouve plus profondément, mais plus dense. Pour
A. Cooper, c'est un tissu réticulaire ayant beaucoup d'ampleur
et de laxité, mais dont la contexture réticulaire prévient l'ac-
croissement trop considérable de la graisse. M. H. Cloquet lui
attribue aussi une structure purement cellulaire qui ne présente
aucune apparence de fibres musculaires. Malgré cette masse d'o-
pinions réunies contre la structure musculaire du dartos, et ses
propriétés toniques et contractiles, un anatomiste des plus dis-
tingués, M. le professeur Cruveilhier, a soutenu avec beaucoup
de talent, qu'il n'y avait aucune analogie de structure entre le
dartos et le tissu cellulaire, qu'il en différait essentiellement par
son aspect, et que ses fibres isolées présentent beaucoup plus
d'analogie avec la fibre musculaire; ce qui, pour M. Cruveilhier,
augmente encore cette analogie, c'est qu'il pense que le dartos
possède des propriétés vitales qui lui ont été refusées par la plu-
part des anatomistes modernes; ainsi suivant lui, il jouit d'une
contractilité très active, qui se manifeste par le resserrement du
scrotum, parles mouvemens vermiculaires qui s'observent chez
les individus exposés au froid , ou qui sont sous l'influence de la
frayeur ou de l'orgasme vénérien. Enfin , cette contraction aug-
menterait beaucoup sous l'influence d'une injection irritante
dans la tunique vaginale; cependant, malgré cette analogie d'as-
pect avec le tissu musculaire, malgré la propriété contractile qu'il
accorde au dartos, M. Cruveilhier ne conclut pas à sa nature
musculaire; pour lui c'est un tissu particulier, un tissu spécial
tenant le milieu entre le tissu cellulaire et le tissu musculaire, un
tissu qu'il nomme dartoïque, qui ne se rencontre pas seulement
dans les enveloppes testiculaires, mais encore dans plusieurs
autres parties du corps, et surtout dans le vagin, dans l'épaisseur
T. V.
du mamelon, et dans les parois des veines dont il paraît cons-
tituer la membrane externe.
Depuis quelque temps les anatomistes, sans accorder au dar-
tos toutes les propriétés indiquées par M. Cruveilhier, semblent
vouloir adopter l'opinion que le dartos est un tissu spécial. Des
études comparatives sur la manière dont il se comporte avec les
agens chimiques pourraient éclairer la queslion. Il faut toute-
fois remarquer que les expériences et les études microscopiques
faites récemment sur cette membrane, par Jordan, Valentin, Hus-
chke, etc., tendent à prouver qu'elle est de nature cellulaire
(Encjxlop. anat., t. vm , p. 362).
Chaussier et F. Lobstein avaient pensé que les dartos n'exis-
taient point dans le scrotum, avant que le testicule y fût parvenu.
M. Bi eschet ayant fait des recherches sur le fœtus, crut pouvoir
confirmer cette assertion; ses recherches sont consignées dans
le Dictionnaire des Sciences médicales, t. vm , p. 10. Suivant cet
auteur, « pour se faire une idée nette du dartos, il faut le considérer
chez le fœtus avant la formation du scrotum et comme un frac-
ment dufascia général, alors on voit qu'il envoie dans l'abdomen,
à travers le canal inguinal, un prolongement canaliculé jusqu'au
testicule, qui en descendant repousse ensuite peu à peu cette
espèce de doigt de gant devant lui, de manière à l'épanouir
complètement quand il est tout à fait tombé dans les bourses.
Alors les dartos constituent véritablement deux poches indé-
pendantes l'une de l'autre, adossées seulement par la partie in-
terne de leur face externe, pour former la double cloison qui
sépare les testicules au-dessous de l'urètre et de la verge. » — Si
les choses se passaient véritablement ainsi, on voit que le dartos
ne serait qu'une transformation du gubernaculum testis. Mais
des recherches ultérieures faites avec Je plus grand soin , ont
prouvé que le dartos existait chez le fœtus avant la descente du
testicule, et, d'une autre part, une pièce provenant d'un adulte
chez lequel le testicule n'avait point encore franchi l'anneau, a
été montrée par M. le docteur Manec à la Société Anatomique ,
et sur cette pièce, il fut possible de constater que le dartos et le
gubernaculum existaient isolément et indépendamment l'un de
l'autre.
Dans l'état ordinaire, le dartos est filamenteux, rougeâtre, et
, parcouru par beaucoup d'artères, de veines, de vaisseaux lym-
phatiques et de nerfs. i° Les artères viennent de deux sources,
savoir : des deux artères honteuses externes et des périnéales ou
artères superficielles du périnée qui sont fournies par les hon-
teuses internes; ces deux dernières, parvenues dans l'épaisseur
du dartos, sur les côtés de la ligne médiane, prennent le nom
d'artères de la cloison. %° Les veines accompagnent rigoureuse-
ment les artères, et se jettent dans les veines fémorales et dans
les honteuses internes. 3° Les vaisseaux lymphatiques se rendent
tous dans les ganglions inguinaux. 4° Les nerfs du dartos vien-
nent principalement de la branche inférieure ou périnéale du
nerf honteux interne; ce nerf répond à l'artère superficielle du
périnée, il l'accompagne, et vient se terminer dans la cloison
et dans le scrotum ; dans son trajet il fournit un rameau qu'on
appelle périnéal externe, qui longe la racine du corps caverneux
de la verge, et se jette dans le dartos et dans le scrotum.
C'est dans la couche sous-cutanée ou dans le dartos que siège
l'hydrocèle par infiltration, laquelle peut, comme on sait, résul-
ter du contact permanent de l'urine, ce qui arrive fréquem-
ment chez les enfans, ou d'une affection de cœur, ou d'une
infiltration des membres inférieurs, etc. L'œdème local, essen-
tiel, s'observe aux bourses, à la verge, aux paupières, et dans
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moins dense de celte enveloppe cutanée, qui par conséquent suit
exactement tous ses mouvemens. La face interne du dartos cor-
respond aux enveloppes sous-jacentes par un tissu cellulaire
très lâche, qui lui permet de glisser sur elles avec la plus grande
facilité.
Texture du dartos. Nous avons déjà dit que les auteurs n'é-
taient pas d'accord sur la nature du tissu du dartos. On a pensé
longtemps qu'il était de nature musculaire, et analogue au pan-
nicule charnu qui existe au-dessous de la peau de beaucoup d'a-
nimaux, on admettait aussi que c'était par son intermédiaire que
s'opérait le resserrement du scrotum; mais actuellement les
opinions sont partagées à ce sujet : Bichat, M. Roux, A. Cooper,
H. Cloquet, disent qu'on ne remarque aucune apparence défibres
charnues au-dessous du scrotum. Ce qui a pu induire en erreur,
dit M. Roux, c'est la présence de beaucoup de vaisseaux lympha-
tiques, de vaisseaux sanguins et de nerfs ramifiés au-dessous de
la peau et dans la cloison. C'est en vain cpi'on voudrait arguer
des mouvemens de retrait du scrotum , car, suivant Ast. Cooper,
ces mouvemens ne résultent point d'une action musculaire, ce sont
des contractions vermiculaires, graduelles et non instantanées,
qui ne sont pas soumises à l'empire de la volonté ; ces mouvemens
sont un effet des variations de température, et paraissent tenir à
la diminution de diamètre des artères et des veines de la partie,
et par suite à la diminution du sang contenu dans les vaisseaux.
(OEuvres d'Ast. Cooper, trad. par Chassaigne et Richelot, p. 4'<">•)
M. Roux croit que cette contraction tient à une tonicité ou con-
tractilité organique de la peau, plus développée dans les bourses
que dans les autres parties du corps, où elle se manifeste seule-
ment à l'état qu'on désigne sous le nom de chair de poule; pour
lui, c'est tout simplement du tissu cellulaire condensé, analogue
à celui qui se trouve plus profondément, mais plus dense. Pour
A. Cooper, c'est un tissu réticulaire ayant beaucoup d'ampleur
et de laxité, mais dont la contexture réticulaire prévient l'ac-
croissement trop considérable de la graisse. M. H. Cloquet lui
attribue aussi une structure purement cellulaire qui ne présente
aucune apparence de fibres musculaires. Malgré cette masse d'o-
pinions réunies contre la structure musculaire du dartos, et ses
propriétés toniques et contractiles, un anatomiste des plus dis-
tingués, M. le professeur Cruveilhier, a soutenu avec beaucoup
de talent, qu'il n'y avait aucune analogie de structure entre le
dartos et le tissu cellulaire, qu'il en différait essentiellement par
son aspect, et que ses fibres isolées présentent beaucoup plus
d'analogie avec la fibre musculaire; ce qui, pour M. Cruveilhier,
augmente encore cette analogie, c'est qu'il pense que le dartos
possède des propriétés vitales qui lui ont été refusées par la plu-
part des anatomistes modernes; ainsi suivant lui, il jouit d'une
contractilité très active, qui se manifeste par le resserrement du
scrotum, parles mouvemens vermiculaires qui s'observent chez
les individus exposés au froid , ou qui sont sous l'influence de la
frayeur ou de l'orgasme vénérien. Enfin , cette contraction aug-
menterait beaucoup sous l'influence d'une injection irritante
dans la tunique vaginale; cependant, malgré cette analogie d'as-
pect avec le tissu musculaire, malgré la propriété contractile qu'il
accorde au dartos, M. Cruveilhier ne conclut pas à sa nature
musculaire; pour lui c'est un tissu particulier, un tissu spécial
tenant le milieu entre le tissu cellulaire et le tissu musculaire, un
tissu qu'il nomme dartoïque, qui ne se rencontre pas seulement
dans les enveloppes testiculaires, mais encore dans plusieurs
autres parties du corps, et surtout dans le vagin, dans l'épaisseur
T. V.
du mamelon, et dans les parois des veines dont il paraît cons-
tituer la membrane externe.
Depuis quelque temps les anatomistes, sans accorder au dar-
tos toutes les propriétés indiquées par M. Cruveilhier, semblent
vouloir adopter l'opinion que le dartos est un tissu spécial. Des
études comparatives sur la manière dont il se comporte avec les
agens chimiques pourraient éclairer la queslion. Il faut toute-
fois remarquer que les expériences et les études microscopiques
faites récemment sur cette membrane, par Jordan, Valentin, Hus-
chke, etc., tendent à prouver qu'elle est de nature cellulaire
(Encjxlop. anat., t. vm , p. 362).
Chaussier et F. Lobstein avaient pensé que les dartos n'exis-
taient point dans le scrotum, avant que le testicule y fût parvenu.
M. Bi eschet ayant fait des recherches sur le fœtus, crut pouvoir
confirmer cette assertion; ses recherches sont consignées dans
le Dictionnaire des Sciences médicales, t. vm , p. 10. Suivant cet
auteur, « pour se faire une idée nette du dartos, il faut le considérer
chez le fœtus avant la formation du scrotum et comme un frac-
ment dufascia général, alors on voit qu'il envoie dans l'abdomen,
à travers le canal inguinal, un prolongement canaliculé jusqu'au
testicule, qui en descendant repousse ensuite peu à peu cette
espèce de doigt de gant devant lui, de manière à l'épanouir
complètement quand il est tout à fait tombé dans les bourses.
Alors les dartos constituent véritablement deux poches indé-
pendantes l'une de l'autre, adossées seulement par la partie in-
terne de leur face externe, pour former la double cloison qui
sépare les testicules au-dessous de l'urètre et de la verge. » — Si
les choses se passaient véritablement ainsi, on voit que le dartos
ne serait qu'une transformation du gubernaculum testis. Mais
des recherches ultérieures faites avec Je plus grand soin , ont
prouvé que le dartos existait chez le fœtus avant la descente du
testicule, et, d'une autre part, une pièce provenant d'un adulte
chez lequel le testicule n'avait point encore franchi l'anneau, a
été montrée par M. le docteur Manec à la Société Anatomique ,
et sur cette pièce, il fut possible de constater que le dartos et le
gubernaculum existaient isolément et indépendamment l'un de
l'autre.
Dans l'état ordinaire, le dartos est filamenteux, rougeâtre, et
, parcouru par beaucoup d'artères, de veines, de vaisseaux lym-
phatiques et de nerfs. i° Les artères viennent de deux sources,
savoir : des deux artères honteuses externes et des périnéales ou
artères superficielles du périnée qui sont fournies par les hon-
teuses internes; ces deux dernières, parvenues dans l'épaisseur
du dartos, sur les côtés de la ligne médiane, prennent le nom
d'artères de la cloison. %° Les veines accompagnent rigoureuse-
ment les artères, et se jettent dans les veines fémorales et dans
les honteuses internes. 3° Les vaisseaux lymphatiques se rendent
tous dans les ganglions inguinaux. 4° Les nerfs du dartos vien-
nent principalement de la branche inférieure ou périnéale du
nerf honteux interne; ce nerf répond à l'artère superficielle du
périnée, il l'accompagne, et vient se terminer dans la cloison
et dans le scrotum ; dans son trajet il fournit un rameau qu'on
appelle périnéal externe, qui longe la racine du corps caverneux
de la verge, et se jette dans le dartos et dans le scrotum.
C'est dans la couche sous-cutanée ou dans le dartos que siège
l'hydrocèle par infiltration, laquelle peut, comme on sait, résul-
ter du contact permanent de l'urine, ce qui arrive fréquem-
ment chez les enfans, ou d'une affection de cœur, ou d'une
infiltration des membres inférieurs, etc. L'œdème local, essen-
tiel, s'observe aux bourses, à la verge, aux paupières, et dans
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