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Bracci, Domenico Agostino
Commentaria de antiquis scalptoribus: qui sua nomina inciderunt in gemmis et cammeis cum pluribus monumentis antiquitatis ineditis, statuis, anaglyphis, gemmis (Band 1) — Florenz, 1784

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https://doi.org/10.11588/diglit.3576#0275

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£7 colonie pour la garantir des clangers ou l'expofoit la famine. Maldonata, c'étoit le noni de la tran-
sfuge, après avoir erre quelque temps dans des routes inconmtes & défertes, entra dans une caverne
pour s'y repofer de fes fat'igues. Quelle fut fa terreur d'y rencontrer une lionne, & fa furprife,
quand elle vit cene bète formidable s'approcher d'elle d'un air a demi tremblant, la carejfer, &
Itti lécher les mains avec des cris de douleur plus propres a Tattendrir qua Peffrayer. L'Ejpagnule
s'uppercut bientot que la lionne étoit pleine, & que fes gémijfemens étoient le langage d'une mere
qui réclamoit du fecours pour fe délivrer de fon fardeau. Maldonata aida a la nature dans ce mo-
ment douloureux, oà elle fernble naccorder qua regret a tous les étres naijfans le jour & cene
vie quelle luì laiffe refpirer fi peu de temps. La lionne heure.ifement délivrée va bientot chercher
une norriture abandante & l'appone aux pieds de fa bienfaiclrice, Cellesi la partageoit chaque
jour avec les jeunes lionceaux, qui nés par fes foins & élevés avec elle, fembloient reconnottre par
des jeux & des morfures innocentes un bienfait que leur mere payoit de fes plus tendres emprejfe-
mens. Mais quand Page leur etlt donne PmflinB de chercher eax-mèmes leur proie avec la force de
Vatteindre & de la dévorer, cette famille fe difperfa dans les bois, & la lionne, que la tendreffe
maternelle ne rapelloit plus dans fa caverne, dìfparut elleméme, & s'egara dans un défert que fa
faim dépleuploit chaque jour.

Maldonata feule & fans fitbftftance fe vit réduite à s'éloigner d'un antre redoutable à tant
d'étres vivans, mais dont fa pitie avoit fu lui faire un afyle. Cette femme privée avec douleur
d'une fociété chérìe, ne fut par longtemps errante, fans tomber entre les mains des fauvages In-
diens. Une lionne l'avoit nourrie, & des hommes la firent efclave. Bientot après elle fut reprife
par les Efpagnols qui la ramenerent a Buenos-Ayre. Le Commandant, plus feroce lui feul que
les Hans <ùr les fauvages, ne la p'ut pas fans doute a/fez punte de fon évafion par tous les dan-
gers é1* les maux quelle avoit ejfuyJ'. I^e barbare ordonna quelle flit attachée a un arbre ait
milieu d'un bois pour y mourir de faim, ou devenir la pàture des monftres dévorans.

Deux jours après, quelques foldats allerent favoir la dejlinée de cette malheiireufe viclime.
Ih la trouverent pleine de vie, au milieu des tigres affamés, qui, la gueule oaverte fur cette
prole, nofoient approcher de vani une lionne couchée à fa pieds avec des lionceaux. Ce fpeclacle
frappa tellemeut les foldats quils en étoient ìmmobiles d'attendriffement & de frayeur. La lionne
en les voyant s'éloigna de l'arbre, cornine pour leur laijfer la liberto de délier fa bienfaiBrice. Mais
quand ils voulurent l'emmener avec eux, l'animai vtnt a pas lents confirmer par des careffes tér
de doux gémijfemens les prodìges de reconnoijfance que cette femme racontoit a Jes libérateurs. La
lionne fuivit quelque temps les traces de l'Efpagnole avec fes lionceaux, donnant toutes les mar-
ques de regrets éf d'une véritable douleur qu une famille fait éclater, quand elle accompagna
ìufqu'au vaifeau un pere, ou un fils ebéri, qui s'embarque d'un port de l'Europe pour le nouveau
pioìide d'oli peut-étre il ne reviendra jamais .

Le Commandant inftruit de tonte l'aventure par fes foldats, & rumene par un monftre des
fait aux fentimens d'hamanite que fon cwur far anche avoit dépouillés, fans doute en pajfant les
tmrs, lai fa vivre me femme que- le del avoit fi vifiblement protégée,

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