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LE SALON DES INDÉPENDANTS
EN 1912.
« Si une œuvre d’art est difficile à faire, elle est diffi-
« cile aussi à apprécier. La situation toujours malaisée
« du juge s’aggrave en raison même des contradictions
« qui assiègent l’esprit moderne... Qui sait? Une identité
« absolue de sentiments, une complète parité de goût
« n’existe peut-être pas parmi les écrivains de la Galette
« des Beaux-Arts? Aussi, au moment de rendre compte du
« Salon, nous croyons devoir déclarer que nous ne por-
« tons pas la parole au nom de tous : nous n’avons point
« la folle ambition d’exprimer la pensée de nos amis, que
« nous avons peut-être déjà trahie et que la fatalité de
« nos convictions ou le caprice de notre goût peut nous
« obliger à trahir encore. C’est pourquoi, après avoir
« chaleureusement remercié le maître de la maison des
« franchises qu’il nous laisse, il ne nous reste plus qu’à
« supplier le lecteur de vouloir bien n’imputer qu’à notre
« seule insuffisance les fautes que, seul, nous aurons
« commises. »
Ainsi s’exprimait Paul Mantz, en 185g, au début du
premier Salon publié par la Galette des Beaux-Arts, et je
ne saurais trouver d’avant-propos mieux adapté à l’article
ci-dessous, le premier (et, par accident, le dernier) d’une
série qui devait être consacrée aux quatre Salons de l’an-
née 1912. Mais les circonstances m’obligent à faire deux
parts des chaleureux remerciements qui terminent ce
préambule : l’une doit aller à la Galette, qui, en me fai-
sant l’honneur de me demander ma collaboration, avait
bien voulu me promettre les franchises traditionnelles de
la maison; l’autre au Comité de la Société de l’Histoire
de l’Art français, qui m’accorde ces mêmes franchises en
m’offrant libéralement l’hospitalité de son Bulletin.
J. L.
LE SALON DES INDÉPENDANTS
EN 1912.
« Si une œuvre d’art est difficile à faire, elle est diffi-
« cile aussi à apprécier. La situation toujours malaisée
« du juge s’aggrave en raison même des contradictions
« qui assiègent l’esprit moderne... Qui sait? Une identité
« absolue de sentiments, une complète parité de goût
« n’existe peut-être pas parmi les écrivains de la Galette
« des Beaux-Arts? Aussi, au moment de rendre compte du
« Salon, nous croyons devoir déclarer que nous ne por-
« tons pas la parole au nom de tous : nous n’avons point
« la folle ambition d’exprimer la pensée de nos amis, que
« nous avons peut-être déjà trahie et que la fatalité de
« nos convictions ou le caprice de notre goût peut nous
« obliger à trahir encore. C’est pourquoi, après avoir
« chaleureusement remercié le maître de la maison des
« franchises qu’il nous laisse, il ne nous reste plus qu’à
« supplier le lecteur de vouloir bien n’imputer qu’à notre
« seule insuffisance les fautes que, seul, nous aurons
« commises. »
Ainsi s’exprimait Paul Mantz, en 185g, au début du
premier Salon publié par la Galette des Beaux-Arts, et je
ne saurais trouver d’avant-propos mieux adapté à l’article
ci-dessous, le premier (et, par accident, le dernier) d’une
série qui devait être consacrée aux quatre Salons de l’an-
née 1912. Mais les circonstances m’obligent à faire deux
parts des chaleureux remerciements qui terminent ce
préambule : l’une doit aller à la Galette, qui, en me fai-
sant l’honneur de me demander ma collaboration, avait
bien voulu me promettre les franchises traditionnelles de
la maison; l’autre au Comité de la Société de l’Histoire
de l’Art français, qui m’accorde ces mêmes franchises en
m’offrant libéralement l’hospitalité de son Bulletin.
J. L.