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plus récente édition de la Correspondance littéraire (librai-
rie Garnier frères, 1877-1882, 16 vol. in-8°) s’arrête en 1793,
date à laquelle Meister quitta la France. Revenu l’année
suivante à Zurich, où sa famille était fixée et où il mou-
rut en 1826, Meister y poursuivit jusqu’en 1813 un labeur
dont les conditions étaient tout autres et dont l’accom-
plissement offrait de grandes difficultés. Mme deYandeul,
qui avait déjà tracé pour lui en 1786 de précieuses Notes
biographiques sur son père, se fit, à l’occasion, son colla-
borateur bénévole et de beaucoup le plus précieux, quoique
assez rare et intermittent; je lui ai emprunté jadis une
Vie de Sedaine; j’extrais aujourd’hui du même dossier
une lettre sur le Salon de 1802 qu’on lira, je l’espère, avec
plaisir.
La prose de Mme de Vandeul ne rappelle en rien la
fougue et la verve paternelles : c’est celle d’une femme
intelligente et cultivée qui voit juste et dit nettement ce
qu’elle pense, et des témoignages de cette nature sont
toujours bons à recueillir. Les jugements émis ici sur les
principaux envois de ce Salon sont à peu près tous con-
formes à ceux que nous fournissent les critiques du
temps recueillies dans la collection Deloynes (t. XXVI,
XXVIII et XXIX), mais certainement Mme de Vandeul n’a
copié aucun de ces écrivains et son témoignage ne fait
nullement double emploi avec les leurs.
J’ai retrouvé aisément, à l’aide du livret, la plupart des
oeuvres d’art qu’elle n’a pas expressément désignées ou
dont elle n’a point nommé les auteurs; d’autres m’ont
échappé, mais les adjonctions faites au dernier moment,
sur l’ordre du Premier Consul, ne figurent pas dans la
nomenclature imprimée et les journaux du temps n’ont
pas davantage satisfait ma curiosité.
« Je veux vous dire quelques mots du Salon... Il est éton-
nant que, dans une année, on bâcle tant de choses à
encadrer. Cependant,, cet immense recueil était d’un
genre si mince et si peu intéressant que le Premier Consul
a ordonné d’y joindre d’anciens ouvrages, afin que le
public, et surtout la grande affluence d’étrangers, y pût
trouver plus d’objets dignes de son attention. On a donc
plus récente édition de la Correspondance littéraire (librai-
rie Garnier frères, 1877-1882, 16 vol. in-8°) s’arrête en 1793,
date à laquelle Meister quitta la France. Revenu l’année
suivante à Zurich, où sa famille était fixée et où il mou-
rut en 1826, Meister y poursuivit jusqu’en 1813 un labeur
dont les conditions étaient tout autres et dont l’accom-
plissement offrait de grandes difficultés. Mme deYandeul,
qui avait déjà tracé pour lui en 1786 de précieuses Notes
biographiques sur son père, se fit, à l’occasion, son colla-
borateur bénévole et de beaucoup le plus précieux, quoique
assez rare et intermittent; je lui ai emprunté jadis une
Vie de Sedaine; j’extrais aujourd’hui du même dossier
une lettre sur le Salon de 1802 qu’on lira, je l’espère, avec
plaisir.
La prose de Mme de Vandeul ne rappelle en rien la
fougue et la verve paternelles : c’est celle d’une femme
intelligente et cultivée qui voit juste et dit nettement ce
qu’elle pense, et des témoignages de cette nature sont
toujours bons à recueillir. Les jugements émis ici sur les
principaux envois de ce Salon sont à peu près tous con-
formes à ceux que nous fournissent les critiques du
temps recueillies dans la collection Deloynes (t. XXVI,
XXVIII et XXIX), mais certainement Mme de Vandeul n’a
copié aucun de ces écrivains et son témoignage ne fait
nullement double emploi avec les leurs.
J’ai retrouvé aisément, à l’aide du livret, la plupart des
oeuvres d’art qu’elle n’a pas expressément désignées ou
dont elle n’a point nommé les auteurs; d’autres m’ont
échappé, mais les adjonctions faites au dernier moment,
sur l’ordre du Premier Consul, ne figurent pas dans la
nomenclature imprimée et les journaux du temps n’ont
pas davantage satisfait ma curiosité.
« Je veux vous dire quelques mots du Salon... Il est éton-
nant que, dans une année, on bâcle tant de choses à
encadrer. Cependant,, cet immense recueil était d’un
genre si mince et si peu intéressant que le Premier Consul
a ordonné d’y joindre d’anciens ouvrages, afin que le
public, et surtout la grande affluence d’étrangers, y pût
trouver plus d’objets dignes de son attention. On a donc